Après les manifestations des artistes pour fustiger l’attitude de l’ambassade de France qui avait refusé le visa au Pr Sankharé, le problème est sur le point d’être réglé. C’est ce qui est sorti d’une rencontre des différentes parties, hier, avec le ministre de la Culture et du Tourisme, Youssou Ndour.
Le problème de refus de visa pour la France au Pr Oumar Sankharé va être réglé. C’est ce qu’ont fait savoir les deux parties à la sortie d’une rencontre avec le ministre de la Culture et du Tourisme Youssou Ndour. Cette rencontre à laquelle ont pris part le consul de France, le président des écrivains Alioune Badara Bèye, le Pr Sankharé et bien d’autres acteurs culturels, était une occasion pour lever les équivoques sur cette affaire. Selon le premier conseiller de l’ambassade de France, Gautier Mignot, ils n’ont pas refusé le visa au Pr Sankharé. A en croire ses explications, le dossier de ce dernier était toujours en instruction. «On a eu le plaisir de le recevoir au début de la semaine dernière. Nous étions désolés qu’il ait raté cette réunion. Nous lui avons dit qu’il était le bienvenu en France. On lui a signifié que son visa était toujours en cours d’instruction pour l’aider à régler le problème qui s’était posé, de manière à ce qu’il puisse voyager librement en France», a-t-il fait savoir.
A sa suite, le professeur Oumar Sankharé, agrégé de grammaire a lui-même indiqué que c’est un malentendu qui était à l’origine du problème. Revenant sur ce qui a conduit à cette incompréhension, l’universitaire a estimé que l’ambassade de France était dans son droit de lui refuser le visa. «J’ai été hospitalisé à l’hôpital de Marseille il y a deux ans, la facture était à peu près de 30 millions de francs Cfa et mon assureur n’a pas voulu régler ces frais. Naturellement le consulat était en droit d’attendre le règlement de cette facture avant que je ne puisse me rendre à nouveau en France», a expliqué M. Sankharé.
Le calumet de la paix étant fumé entre les deux parties, le Pr Sankharé compte répondre à l’invitation de l’ambassade de France, pour recevoir sa distinction au mois de septembre. Une distinction qu’il devait recevoir le 14 juillet dernier et qu’il avait refusé de prendre protestant ainsi contre le refus de visa des autorités consulaires françaises. «Il est le bienvenu en France, l’ambassadeur Nicolas Normand à son retour de congé va renouveler sa volonté de lui décerner cette distinction qui est l’une des plus hautes distinctions qu’on puisse remettre à un universitaire en France. Le Pr Oumar Sankharé, c’est quelqu’un que nous souhaitons honoré et avoir chez nous et non boycotté», a indiqué M. Mignot.
Pour rappel, l’ambassade de France à Dakar, avait refusé un visa d’entrée sur le territoire français, au Pr Sankharé alors qu’il devait présider le 3 juillet dernier, une rencontre qui réunit à Paris, de nombreux écrivains de langue française. Il s’agissait d’une rencontre du jury du Prix des cinq continents. Une situation vue par l’Association des écrivains du Sénégal (Aes), les étudiants et l’ensemble de la communauté artistique comme «la goutte d’eau qui a fait déborder le vase». De nombreuses voix s’étaient levées pour réclamer à ce sujet, «une réciprocité entre la France et le Sénégal».
Omar Pène sur son poste de conseiller technique au ministère de la Culture : «Nous allons tout faire pour que les gens ne regrettent pas ce choix»
En marge de sa rencontre initiée pour concilier l’ambassade de France et le Pr Oumar Sankharé, le ministre de la Culture et du Tourisme a officialisé sa collaboration avec son conseiller technique Omar Pène. A sa sortie d’audience, ce dernier s’est réjoui du choix porté sur sa personne et compte se mettre au travail pour développer ce secteur. «C’est un ami (Youssou Ndour). Il a su traduire cette amitié en acte concret. C’est un honneur pour moi et tous les artistes… C’est un travail à faire et un défi à relever. Nous allons tout faire pour que les gens ne regrettent pas ce choix», a-t-il déclaré. Artiste-musicien, Omar Pène est conscient du travail qui l’attend surtout dans le secteur où il évolue. «Nous sommes dans un milieu que nous connaissons et il y a des dossiers à dépoussiérer. La piraterie est un fléau qui empêche les artistes d’avancer… Nous allons tout faire pour que les artistes vivent de leur art».
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