Macky Sall peut s’estimer heureux d’avoir eu parmi les centaines de milliers de Casamançais qui l’accueillaient lundi, des maquisards du Mfdc. Ces derniers ont été convaincus par les facilitateurs pour la paix en Casamance, de poser cet acte, gage de bonne volonté de déposer les armes. L’Eglise catholique ainsi que le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc), coordonné par Robert Sagna, ont permis au chef de l’Etat d’engranger de bons points en perspective de la paix dans cette partie sud du pays.
La paix en Casamance n’est plus une utopie à la lecture des actes posés ces derniers jours, par les chefs rebelles qui entretiennent le maquis. Depuis quelque temps en effet, ils se réunissent loin des yeux, grâce au Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc), pour harmoniser leurs positions en perspective des négociations annoncées avec l’Etat du Sénégal.
Aussi, l’arrivée du chef de l’Etat en Casamance était-elle pour eux, une belle occasion pour montrer qu’ils restent ouverts au dialogue. Aussi bien Salif Sadio que César Atoute Badiate, pour ne citer que les deux, ont en effet envoyé des éléments du maquis à l’accueil de Macky Sall. Ceux qui connaissent bien le différend qui oppose les deux chefs rebelles, n’auraient sans doute jamais parié pour de telles retrouvailles, afin d’honorer….. un Président sénégalais en déplacement en Casamance.
Macky Sall peut s’estimer heureux mais ces bons points, il les doit aux facilitateurs pour la paix en Casamance en l’occurrence l’Eglise catholique et le Grpc, coordonné par l’ancien ministre et ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna. Il faut dire en effet, qu’aussi bien le Cardinal Sarr que Sagna se sont bien impliqués en amont, pour donner un cachet populaire et sans anicroche à la visite du chef de l’Etat. Des sources dignes de foi proches de l’Eglise ont même assuré que plusieurs missions désignées par le Cardinal Sarr ont eu à faire le terrain, pour sensibiliser les chefs rebelles de la nécessité d’accueillir Macky Sall. Ce qui est considéré comme une preuve de bonne volonté, relativement au dépôt définitif des armes. Le chef de l’Etat semble l’avoir bien compris au point d’axer une bonne partie de son intervention lundi, sur la paix en Casamance. Il a dit en effet souhaiter «la paix des braves sans vainqueurs ni vaincus pour le bénéfice de tous. Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles. Alors osons résolument la paix». Macky Sall se dit «totalement engagé pour la Casamance, sa sécurité, sa paix, sa stabilité et sa prospérité dans un Sénégal uni et indivisible. Tout en restant ouvert au dialogue fécond et constructif, osons la paix et je suis déterminé avec la ferme résolution de la préservation absolue de l’intégrité du territoire national, dont je suis le garant et le rempart». Un message d’espoir et de paix, tout à fait clair et précis, adressé sans aucun doute aux séparatistes casamançais qui, au fil du temps, manifestent leur ouverture d’esprit et leur parfaite disposition à aider la région à se développer.
Nos sources nous ont confié hier, qu’il n’y avait certes aucun responsable du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) sur la feuille d’audience du Président Sall, mais il n’est pas exclu qu’il en reçoit certains pour baliser encore le terrain qui mène à la paix en Casamance.
Par Lequotidien.sn
Je ne connais pas de Sénégalais qui ne soit pas pour une paix définitive dans cette partie du Sénégal. Pour autant, le gouvernement du Sénégal doit éviter de commettre une erreur monumentale qui pourrait avoir un effet boomerang dans dix, vingt ou cinquante ans.
En effet, les autorités étatiques qui remuent ciel et terre depuis deux ans pour que la paix revienne définitivement pourraient être tentés d’indemniser de manière inconsidérée ceux qui avaient pris les armes pour cause insensée, au moment où d’honnêtes citoyens de cette région se tuaient à la tâche, qui dans les champs, qui en mer et d’autres dans les Universités.
Je ne dis pas qu’on ne devrait pas aider ces fils égarés qui ont pris les armes contre leurs propres frères et sœurs de la verte Casamance, et contre nos forces armées, mais cela devra être fait de sorte que d’autres soient tentés de prendre les armes afin de tirer leur épingle du jeu normal de la compétition et des initiatives.