Les Sénégalais ne semblent pas pris dans le mirage des grands projets de Wade. Ils se préoccupent d’ici 25 ans de manger à leur faim, de se soigner et de s’abriter. Malgré les milliards engloutis dans les nombreux projets et programmes des libéraux, les citoyens sénégalais en sont encore à la résolution des questions basiques et d’ici à un quart de siècle. Sanction ne serait être plus terrible contre les déclarations et les actes sans effets sur le vécu des communs.
« L’alimentation, la santé, l’habitat, l’emploi, l’éducation ». Tel est le classement que les Sénégalais ont fait de leurs aspirations et attentes d’ici 2025. Le constat a été fait dans le rapport d’étape de l’étude prospective « Sénégal 2025 », rendu public hier, vendredi 5 mars dans le cadre d’un atelier de validation et de partage des scénarios de la construction de la vision à long terme du développement économique et social de notre pays.
Cette étude a été menée dans un contexte où au cours de ces dernières années, le choix des projets de développement et l’élaboration des politiques sectorielles ont été souvent faits sous la pression des urgences et des considérations à court et moyen termes alors qu’ils devaient être inspirés et guidés par une vision prospective de l’avenir et par un projet de société réalisable dans le long terme.
C’est pour combler ce déficit de vision à long terme, que le Sénégal a pris l’engagement d’élaborer l’Etude prospective intitulée « Sénégal 2025 ». Selon le Ministère de l’économie et des finance celle-ci doit permettre de comprendre les processus qui ont contribué aux transformations de la société sénégalaise depuis trois décennies, de mener une exploration des futurs possibles et souhaitables grâce à la construction de scénarios, suite aux différentes phases qui composent une réflexion stratégique.
C’est ainsi qu’une exploration de l’environnement interne et externe du pays a été menée en prenant Dakar comme exemple. Ainsi, l’évolution de tous les secteurs sur les trente dernières années, a révélé des facteurs d’inerties appelées tendances lourdes ainsi que les germes de changement de notre système.
Travail, gestion du temps, richesses…les mauvais points
Sur l’attitude des Sénégalais par rapport au travail, l’enquête révèle que la place du travail n’est pas très percutante au niveau de la société. Même si l’étude montre, par contre, que les Sénégalais sont relativement attentifs au progrès, il n’en demeure pas moins que sur le plan de l’investissement, la richesse est juste perçue comme une source de progrès.
Concernant la gestion du temps, l’étude dévoile que les Sénégalais pensent qu’ils ont toujours le temps. Ce qui, selon les experts ayant mener cette enquête, n’est pas un facteur favorable au développement. Le même constat a été fait sur l’attitude des Sénégalais vis-à-vis de l’Etat et des biens publics.
Sur l’attitude par rapport à la question genre, ces investigations montrent qu’au Sénégal, il y a beaucoup d’inégalités entre homme et femme. Ceci, malgré les nombreux discours et initiatives sur le genre. Par rapport à la gouvernance politique, les enquêteurs constatent qu’elle est confisquée par les élites urbaines.
Sur le secteur de la santé, il est relevé que les grandes endémies comme le paludisme, le Sida sont prises en charge mais les points faibles sont dans la gestion de la santé maternelle, la couverture sanitaire au niveau nationale.
Un système éducatif piégé
Le secteur de l’éducation présente encore des disparités qui donnent froid au dos. Malgré l’importante part du budget national alloué à ce secteur, l’étude relève que le système éducatif est pris au piège par la massification des effectifs et la qualité du système. Les experts ont cité le CREA qui estime que si les tendances actuelles se poursuivent, sur 65 enfants inscrits qui vont s’inscrire à l’école, 31 arriveront au CM2, les 13 parviendront à la classe de 6ème, 7 d’entre eux décrocheront leur BFEM et seuls les 5 franchiront la porte qui mène à la classe de terminale. Sur cette même lancée, les enquêteurs ont fait un zoom sur le taux d’achèvement qui joue important sur les chiffres de d’alphabétisation et qui est de 52% entre 2007-2009. Ce qui, d’après les enquêteurs, montre que sur les 100 élèves inscrits, 52 ne termineront pas le cycle primaire.
Sur le plan de l’urbanisation, il a été noté que la production de logement est largement insuffisante lors de ces trente dernières années. Les enquêteurs notent que seul l’Etat est plus favorable à résoudre ce problème alors qu’il s’est retiré de ce secteur. L’étude relève également un développement remarquable des bidonvilles lors de ces dernières années.
Concernant l’emploi, l’étude note une tendance à la baisse de l’offre. Selon les enquêteurs, cela est lié aux difficultés que rencontrent les employeurs. Ce regard rétrospectif a aussi relevé que la mondialisation a eu un poids considérable sur le développement ainsi que la dégradation du milieu naturel. Il a été également noté une tendance lourde notamment la faiblesse de la production de richesse qu’accuse le pays.
Cette évaluation de l’évolution de la société au cours de ces trente dernières années montre que la famille, les médias et l’école ont contribué à la fascination des mentalités.
sudonline.sn
Ce sont la lessignesdu sous developpement satisfaire les besoins primaires ( s’alimenter, se soigner,se loger) nous ne sommes pas encore et tj sortis de l’auberge