Les vagues de retour de nos compatriotes au pays d’origine ont été très longtemps ignorées dans la grille de réflexion et d’analyse des pouvoirs et institutions publiques.
La perspective de retour au pays d’origine, est très souvent planifiée bien avant le projet migratoire, elle peut être accélérée ou retardée.
Tout dépend du profil du migrant, de la mobilisation des ressources (capital financier ou humain).
La thématique, migration de retour et Co développement, est à l’épicentre des questions internationales et suscite des intérêts à la fois géopolitiques et géoéconomiques à travers le monde.
D’ailleurs plusieurs études démontrent la relation linéaire et causale qui établit un lien étroit entre la migration notamment de retour et le développement du pays d’origine.
Toutefois, la gestion des retours de migration est un paramètre négligé alors qu’elle dévoile des enjeux économiques énormes : comme le cadre environnemental des affaires, passant de l’informel à la formalisation, une bonne connaissance des potentialités et opportunités locales, les mesures d’accompagnement, la facilitation de l’accès aux unités de productions ou petites et moyennes entreprises, constituent une véritable contribution au développement.
Du point de vue capital humain, la diaspora est un temple du savoir, un réservoir d’expériences, elle regorge de potentialités faisant de ces migrants de retour, des personnes disposant d’une qualification ou d’un niveau universitaire qui leur permettent de contribuer au développement. En atteste les crises antérieures appelés « la fuite des cerveaux » que nos pays ont connu. Ou encore les mesures exagérées prises par la France pour freiner les « migrants du Savoir » venus poursuivre leurs études supérieures.
Cependant, autant que la problématique liée à la migration de retour dévoile des manquements dans les politiques et stratégies des pays d’origine, autant le quotidien du migrant de retour, vecteur de développement, oscille entre blocages d’ordre conjoncturel, structurel voire même sociale (ostracisme).
Un retour tellement difficile que certains migrants, gagnés par le découragement, préfèrent retourner au pays d’accueil : une perte incommensurable pour le pays d’origine.
Mais le pire est le manque de transparence dans ces accords entre les états pour le retour des fois forcé des migrants.
Car souvent des rumeurs faisant état de contreparties financières pouvant accompagner la réinsertion des ces migrants circulent, avec des réponses souples pour ne pas dire ambiguës du côté de l’Etat.
En atteste le cas des Sénégalais rapatriés des Etats-Unis.
Certes les mesures et institutions créées pour accompagner les Sénégalais de retour sont à saluer, mais en termes de résultats, les attentes demeurent. Et les Sénégalais sont impatients de voir des exemples de réussite à partager pour encourager les migrants porteurs de projets, ou rassurer ceux qui du jour au lendemain peuvent être forcés au retour.
Autant de raisons qui poussent Horizon Sans Frontières, lien de concorde entre les peuples pour un développent durable à inviter les Etats à une prise de conscience des enjeux liés aux migrations de retour pour faire de la diaspora une composante organique.
J’aimerais bien qu’on nous dise de quels immigrés Sénégalais parle-on ? D’ailleurs, pourquoi ce terme « immigré » ne fait pas partie du vocale des Français quand il s’agit de Français partis librement s’installer en Afrique pour y travailler et vivre, souvent avec femme et enfants depuis ces trente dernières années surtout? Pourquoi, les Sénégalais accueillis en France depuis au moins quarante ans, qui ont leurs enfants dans les écoles et universités Françaises devraient-ils venir au Sénégal, alors qu’ils sont à quatre ou deux ans de la retraite ? Quand on sait que la moyenne de la retraite de ces hommes qualifiés tourne autour de 1400 euros/mois en sus de la complémentaire, je me demande pourquoi on les inciterait à revenir au Sénégal, pays où ils ne vivraient que des malheurs en cas de maladies graves. A moins de continuer à bénéficier de la même couverture sanitaire qu’en France, en gardant leur carte vitale, ce ne serait que regret après la retraite. Quant aux clandestins qui vivent dans la misère en Europe, combien de fois l’Union Européenne a donné des dizaines de milliards que les rapatriés n’ont jamais vus ? Je suis très dubitative, depuis le régime de Wade à nos jours sur la destination réelle de telles aides au retour des clandestins d’Europe !