Exclusif, Week End Magazine -Idrissa Seck: «Karim Wade m’a clairement reproché de ne l’avoir pas soutenu pour que…»

«Karim Wade m’a clairement reproché de ne l’avoir pas soutenu pour que son père le nomme au poste de directeur de cabinet du Président»

lance Idrissa Seck lors d’une longue interview accordée au Week-End Magazine, dans son dernier numéro, avec Madiambal Diagne. Ce passage s’arrête sur la paternité revendiquée par le Président de Rewmi pour ce qui est de la lutte contre dévolution monarchique

Extraits :

Vous aviez parlé de dérive monarchique au Sénégal. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde au tour de ça ?

J’avais alerté très tôt le peuple sénégalais lors du gigantesque complot dont j’ai fait l’objet en 2004 et même bien avant ça sur le fait qu’il y avait une dévolution monarchique du pouvoir. J’ai rappelé, récemment lorsque les gens pensaient que Wade avait renoncé à son projet, que quand il lui resterait une source de vie et un milligramme de pouvoir  il ne renoncera à son projet de dévolution dynastique. Il vient de me donner raison dans une interview parue dans le journal La Croix où il précise que même après son dernier souffle de vie, il ne renoncerait pas à son projet.

Vous disiez cela par prémonition ou par connaissance de l’homme et de sa famille parce que vous faisiez partie de ses collaborateurs ? 

C’est par vécu. De 2000 à 2004, personne n’a entendu parler du fils biologique du président parce qu’il était à sa place. Tant que j’étais là, je bénéficiais de la légitimité historique, de la confiance et de l’affection du chef de l’Etat. Il n’affichait pas ses ambitions, mais naturellement,

étant la principale gêne, m’éliminer devenait un objectif politique pour que le fils d’emprunt cède la place au fils biologique

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Exclusif, Week End Magazine : « La candidature de Wade serait source de troubles, je mobilise toutes les pressions pour l’empêcher »

Idrissa s’est longuement entretenu avec Week End Magazine, interviwé par Madiambal Diagne qui n’a rien laissé du passé de l’Ancien premier Ministre. Il ds’arrête ici sur un des combats phares des deux dernières années : empêcher la candidature de Wade que le Président de Rewmi considère comme porteuse de troubles pour le Sénégal.

Extraits :

Vous semblez faire de la disqualification de la candidature du président Wade votre cheval de batail. Ne pensez-vous pas qu’une telle perspective vous met à dos de Wade et son camp ?

Non. Pas du tout. Que cela puisse fâcher le président de la République, je le comprends. Mais face à ma responsabilité historique, je ne gère pas les états dame d’un homme, j’ai déjà déclaré que je gérais les intérêts du Sénégal et pas ceux d’une famille ou d’un clan. Ma responsabilité a été de dire à tous les militants du Pds et de le faire dans le cadre des instances du Pds, en Comité directeur que le secrétaire général ne peut pas solliciter un troisième mandat. Maintenant j’ajoute que lui-même en évaluant ses chances électorales à 25% des votants ou moins, au point de vouloir l’inscrire dans une loi constitutionnelle, se disqualifie.

L’idée de vouloir maintenir la famille libérale pendant 50 ans inclut nécessairement que ce maintien se passe sans Wade, donc c’est une évidence que Wade doit prendre sa retraite. Et tous les gens du Pds qu’ils le disent en public ou pas, ont intégré ces données. Ils sont en train de réfléchir à une alternative, c’est ça que je dis. Donc il est très peu probable que cet électorat qui sera privé de la candidature de Wade ne se porte pas sur moi.

Et si par extraordinaire Wade maintient sa candidature et que le Conseil constitutionnel bannit cette candidature. Quel sera votre avis ?

Vous continuez à penser que cette perspective soit possible ?

C’est qu’on est en politique et rien n’est impossible en politique.

Si on n’est en politique et pas en droit, peut être. Mon travail, mon énergie, mes efforts aujourd’hui, consistent à mobiliser toute la pression possible, la pression de la classe politique, intelligente et mobilisée, la pression de la jeunesse du Sénégal, de la société civile, des autorités religieuses et morales et à nos amis et partenaires africains et étrangers.

Toute cette pression doit conduire Wade à ne pas violer la Constitution et à ne pas imposer au Sénégal des troubles, des soubresauts. Parce qu’en toute évidence tout le monde sait que s’il sollicite ce troisième mandant ce n’est pas pour le finir. Pourquoi il ne décide pas de sortir par la grande porte  à la Mandela  ou Amadou Toumani Touré ? Pourquoi ne fait-il pas ça ? Qu’est-ce qui l’oblige, à son âge, avec tout le parcours démocratique qu’il a, de se mettre dans cette position ? Il doit y avoir des  raisons et parmi ces raisons-là il y a la pression de ce projet dynastique.