Guirlandée de drapeaux aux couleurs nationales, la Place de l’Indépendance a abrité hier la commémoration du 51e anniversaire de l’accession du Sénégal à l’Indépendance. Une cérémonie très sobre qui s’est déroulée sous haute surveillance, avec un dispositif sécuritaire impressionnant.
La prise d’armes pour marquer la célébration du 51e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, voulue par le président de la République, a ôté l’événement de toute sa popularité. Comparé aux années précédentes, on était loin du grand rush des populations qui occupaient les allées du boulevard du Centenaire et de la place de l’Obélisque, pour honorer de leur présence, le défilé. Comme annoncé, il n’y avait pas de défilé civil, qui drainait d’habitude, beaucoup de monde. Même les tribunes aménagées pour la circonstance, peinaient à se remplir. Seule la tribune officielle regorgeait de monde, notamment des ambassadeurs, des chefs religieux et coutumiers, aux côtés du chef de l’Etat et de son gouvernement.
D’ailleurs, selon une source militaire, «il n’ y a pas de délégation étrangère invitée pour la circonstance». Les Sénégalais ont juste eu droit, à une commémoration dune fête de l’Indépendance très sobre, mais sous haute surveillance. Un dispositif sécuritaire impressionnant était, en effet, mis en place. Les forces de l’ordre sont réparties au niveau de toutes les voies, qui mènent à la Place de l’Indépendance. Des check-points sont mis devant toutes les rues du centre-ville qui convergent vers la Place de l’Indépendance. On pouvait aussi apercevoir les hommes de tenue au sommet des grands bâtiments, qui encerclent la place de l’Indépendance. Aux côtés de ceux qui sont disposés le long des allées du jardin de la Place de l’Indépendance, il y avait des éléments du Groupement mobil d’intervention (Gmi) en civil. Il était difficile aux populations d’accéder aux lieux du défilé. Seul le maigre public qui était sous le building dénommé «Allumettes», qui abrite les locaux d’Axa Assurance, avait la chance d’être en face des tribunes. Contrairement à d’autres maintenus loin des tribunes, près de la Chambre de commerce. «On ne peut rien voir ici», a déploré une femme qui a rallié la place de l’Indépendance, pour suivre la prise d’armes, son enfant dans ses bras.
GILET PARE-BALLES pour le Président
Dès les premières heures de la matinée, les forces de l’ordre étaient déjà en place. Certains soldats se faisaient cirer les bottes par les petits cireurs, au moment où d’autres avalent des gorgées de café Touba, pour «réveiller leurs nerfs».
Du côté de la Présidence, on n’a pas non plus lésiné sur le dispositif sécuritaire. Trois voitures présidentielles faisaient partie du cortège du chef de l’Etat. Difficile a été de dire dans lequel de ces véhicules, se trouvait Me Wade. Il est 10h 10mn, quand retentissaient les 21 coups de canon, annonçant l’arrivée du chef de l’Etat qui, a d’abord procédé à la revue des troupes, debout dans son véhicule. A noter que le président de la République avait annoncé qu’il procéderait à la revue des troupes à pied. Ce qui n’a pas été fait.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé autour du président de la République Me Abdoulaye Wade, lors de la 51e édition de la fête de l’Indépendance du Sénégal, à la Place de l’Indépendance. Me Wade cachait mal le gilet pare-balles qu’il avait porté, à travers certains de ses mouvements. Même pour embrasser le drapeau national, il a fallu qu’il le tire vers lui. Cette mesure ne serait-elle pas consécutive aux événements malheureux qui se sont produits devant les grilles du Palais présidentiel. En tout cas, certaines sources laissent aussi entendre que «c’est dû aux tensions qui se dessinent dans la sphère politique et aussi dans la vie sociale».
Après la salutation des troupes, le chef de l’Etat a procédé à la remise des décorations. Ainsi, ont été élevés à l’Ordre national du Lion, pour le grade de commandeur : le Capitaine de Vaisseau Oumar Baïla Kane et le Colonel Amadou Lamine Mbaye de la Gendarmerie. Pour le grade d’Officier, les décorations ont été remises par le chef du gouvernement, au colonel Barthélémy Diouf (Batmat), au colonel Papa Malick Diaw Batrain/Ement, au lieutenant-colonel Assane Diouf de la Gendarmerie et au lieutenant-colonel Senghane Diagne, du Groupement national des sapeurs-pompiers.
Auparavant, le commandant de la zone militaire N°1, le colonel Mamadou Samb, a passé en revue les troupes à bord d’un camion. La Garde présidentielle suivie du Prytanée militaire, vont par la suite, ouvrir le défilé, sous la musique principale des Forces armées, avec une forte présence des femmes à ce défilé.
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