Sadio Mané, attaquant des Lions : « Contre le Mali c’est amical, mais on veut gagner… »

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Un but contre le Bayern Munich (3-0) en amical, deux contre l’Ajax d’Amsterdam (3-0 et 3-1) en Ligue Europa, Sadio Mané surfe sur un nuage. Le virevoltant milieu offensif de Red Bull Salzburg d’Autriche et des Lions est sans nul le joueur sénégalais le plus en vue du moment. Mais l’ancien Messin ne s’enflamme guère et préfère se fixer des objectifs d’étape. Le plus immédiat ? Battre le Mali ce mercredi. Entretien

Sadio, avec Salzburg, vous avez réussi la prouesse d’éliminer le mythique Ajax d’Amsterdam en Europa Ligue avec, pour vous, une belle prestation au plan individuel. Comment l’avez-vous vécue ?
Le football, c’est mon métier et il est de mon devoir de faire le maximum pour aider mon équipe. Ensuite, lorsque l’on croise une grande équipe comme l’Ajax d’Amsterdam, la motivation vient d’elle-même. J’étais motivé, mes coéquipiers aussi. Il est vrai que dans ma tendre enfance déjà j’entendais parler de l’Ajax mais dès le coup d’envoi j’ai évidemment fait abstraction de tout ça pour ne retenir que l’adversaire qui était devant moi et qu’il fallait battre. L’Ajax était favori, c’est normal mais ce n’était que sur le papier. Et nous l’avons démontré sur le terrain.

Vous avez également battu, même si ce n’était qu’en amical, le Bayern Munich, l’une des meilleures équipes d’Europe et du monde. Aviez-vous des appréhensions avant le match ?
Le Bayern, comme vous l’avez dit, ce n’est pas n’importe quelle équipe. Il y a plein de grands joueurs pétris de talent que l’on ne voyait qu’à la télé, qui sont des exemples et c’est tout à fait normal que l’on ait des appréhensions. Mais ce n’est qu’au début. J’ai joué sans complexe comme d’habitude parce que dès que l’arbitre donne le coup d’envoi je ne fais aucune fixation sur le joueur d’en face, je joue mon football. Contre le Bayern, mes coéquipiers et moi étions hyper motivés, ce qui nous a valu cette belle victoire.

Il n’y a pas longtemps, le Red Bull Salzburg était quasi inconnu au bataillon européen, cette saison il se révèle à la face du monde Qu’est-ce qui explique cette explosion soudaine ?
C’est vrai, on a une équipe jeune, pas assez connue. Pour la première fois de l’histoire, le club est composé de joueurs avec un coach qui n’ont aucune renommée en venant. Parce que même si le championnat d’Autriche n’est pas huppé, Salzburg recrutait toujours des joueurs connus. On n’a pas de secret, on essaie d’être sérieux et consciencieux dans tout ce que l’on fait, on travaille beaucoup à l’entraînement. Comme toute équipe, on a des objectifs par saison et pour celle-ci, notre objectif c’est d’abord d’être champion d’Autriche, de remporter la Coupe nationale et, pourquoi pas, aller loin en Euroligue.

Au sortir de votre victoire contre le Bayern, Pep Guardiola, le coach bavarois vous a adressé un mot de félicitation. Qu’est-ce que cela vous a fait ?
Cela m’a fait plaisir et m’a donné une grande satisfaction. C’est une motivation supplémentaire pour tout joueur de recevoir cette marque d’estime d’un grand coach comme Pep Guardiola. Quand tu sais qui tu es et d’où tu viens, rien ne t’ébranle et comme j’ai l’habitude de le dire, je suis jeune et je suis en apprentissage, je fais tout pour progresser, m’améliorer. J’écoute les conseils des aînés, des coachs et surtout je travaille beaucoup avec sérieux et abnégation parce que mon objectif, c’est d’aller loin.

En équipe du Sénégal également, vous êtes devenu l’un des joueurs les plus déterminants même si vous ne l’avez intégrée qu’en 2012. D’aucuns n’hésitent pas à dire que vous êtes la star naissante…
La star c’est d’abord l’équipe parce qu’un joueur, seul, ne peut rien faire. Je suis déjà content d’être dans cette équipe nationale, c’est un privilège d’être sélectionné parmi tant d’autres joueurs qui mériteraient également d’être appelés. Cette marque de confiance des supporters est un honneur que je m’évertuerai à conserver. Maintenant, je suis un jeune joueur et j’ai besoin de leur appui et de leurs prières parce que mes camarades et moi, nous jouons pour leur faire plaisir et leur donner satisfaction. En sélection, j’ai mes grands frères qui me couvent et me rectifient pour m’aider à aller de l’avant.

Beaucoup de Sénégalais voient en Sadio Mané le joueur qui va reprendre le flambeau d’El Hadji Diouf qui n’est plus en sélection…
El Hadji Diouf, c’est mon idole, c’est quelqu’un qui m’a inspiré. Enfant, au village, je le regardais jouer avec beaucoup de plaisir. Des moments incroyables. Les grands noms du football africain comme El Hadji Diouf, Didier Drogba, Samuel Eto’o m’inspirent beaucoup. Et si aujourd’hui on pense que je peux suivre ses traces, cela ne peut que me faire plaisir et me motiver à travailler davantage pour satisfaire le peuple sénégalais qui me soutient sans faille. Je suis encore très loin du niveau d’El Hadji Diouf mais je travaille beaucoup pour y parvenir. Je suis jeune et je cherche à progresser pour être parmi les meilleurs pour que le peuple sénégalais soit fier de moi.

Pensez-vous à quitter le Red Bull Salzburg pour intégrer un championnat plus huppé ?
C’est un peu normal car le rêve de tout footballeur c’est d’évoluer dans les plus grands championnats du monde. Enfant, c’était mon rêve et je le caresse toujours. J’ai commencé par de petits clubs (Metz et Salzburg) mais l’avenir est devant moi et la balle est dans mon camp. Le travail, le sérieux et l’envie sont pour moi les maîtres-mots qui me permettront d’intégrer un jour un grand championnat.

Quelles sont vos préférences ?
Les championnats allemand et anglais.

Et les clubs ?
(Rires) J’aurai peut-être l’occasion d’y réfléchir mais pour le moment je ne sais pas encore.

Votre élimination du Mondial- 2014 a paradoxalement suscité beaucoup d’espoir chez les supporters sénégalais à cause de votre prestation jugée bonne. Vous sentez-vous capable de rester dans cette dynamique ?
Quand j’y pense j’en ai encore des remords parce que la qualification pour le Brésil était possible. Dieu en a voulu autrement. Après le match, on a discuté entre nous. Maintenant on a tourné la page et à présent on regarde devant nous. On est conscient de ce qui nous attend après les éliminations de la CAN- 2013 et du Mondial-2014. On va prendre match par match et essayer de faire plaisir au peuple sénégalais avec de la concentration et du sérieux. Et je pense que l’on va atteindre notre objectif de qualification à la CAN-2015.

Contre le Mali mercredi, l’équipe du Sénégal sera attendue pour rééditer sa prestation de Casablanca face à la Côte d’Ivoire. Est-ce possible ?
Contre la Côte d’Ivoire, les mecs se sont effectivement bien battus sur le terrain. Et contre le Mali, on va essayer de livrer une prestation de même facture même si l’on est conscient que ce ne sera pas facile. On va donc mouiller le maillot, nous battre sur tous les fronts même si ça reste un match de préparation. Notre objectif est de remporter ce match mais l’objectif premier c’est la qualification à la CAN et inch Allah on va se qualifier.

Source : Stades

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