Taux d’intérêt jugés prohibitifs : Les clients des banques crient leur désarroi

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Quand la Banque centrale demandait une baisse de la marge d’intérêt
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), qui annonce régulièrement la baisse de ses taux directeurs, c’est-à-dire le pourcentage auquel elle loue l’argent aux banques de crédit, n’a jamais caché son désir de voir ces dernières répercuter ses efforts sur les taux d’intérêt appliqués à la clientèle. A la suite de l’annonce de baisse de ses taux directeurs de 25  points de base fondée sur l’appréciation de la balance des risques, en juin 2012, l’institution invitait les huit pays membres à des mesures de baisse des taux d’intérêt.
Déjà le 30 novembre 2012, elle s’était réunie avec les responsables des Associations professionnelles des banques et établissements financiers de l’Uemoa (Apbef), à son siège de Dakar sur la question. La Bceao avait simplement demandé aux établissements de crédit de revoir à la baisse leur marge d’intérêt, mais les deux parties n’avaient pas trouvé un terrain d’entente, préférant poursuivre la réflexion sur ce sujet. « La réflexion va se poursuivre », avait lancé Cheikh Tidiane Ndiaye en tant que président de l’Apbef. Le gouverneur de la Bceao, Tiémoko Meyliet Koné, déclarait à son tour que « la question reste à examiner ».  Le communiqué de la Bceao sanctionnant cette rencontre s’est voulue clair : le gouverneur Koné a appelé les établissements de crédit à « renforcer les règles de transparence de l’accès de la clientèle à l’information et à appliquer un juste prix des services bancaires ». Les Apbef ont juste « pris acte de la nécessité d’adapter rapidement leur stratégie de tarification des services bancaires aux mutations ayant affecté l’environnement interne et externe de leurs activités ». Les professionnels des banques et établissements financiers n’avaient pas caché leurs appréhensions en émettant des préoccupations. Ils demandaient la mise en place de dispositifs de maîtrise des profils d’emprunteurs, mais aussi la nécessité d’améliorer l’environnement des affaires, notamment en reconnaissance de leurs droits de créanciers, d’équité fiscale et de visibilité sur les orientations économiques d’ensemble. La question préoccupe le président Macky Sall, lui qui dénonçait « l’application usurière de taux d’intérêt prohibitifs sur les crédits agricoles, les crédits à l’habitat social et les crédits pour la lutte contre la pauvreté en faveur des femmes et des jeunes», en novembre 2012, lors du symposium marquant le 50ème anniversaire de la Bceao. « Il y a la nécessité de baisser les taux d’intérêt. Cela me préoccupe fondamentalement, surtout en faveur des jeunes et des femmes », avait-il ajouté.

Malick CISS

Les efforts de la Bceao peu ressentis sur le taux d’intérêt des banques commerciales
En dépit de nombreuses initiatives entreprises par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans  la politique monétaire, comme la baisse des taux directeurs, les taux d’intérêt appliqués par les banques commerciales ou de second rang restent élevés. Les derniers résultats publiés par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) révèlent, au quatrième trimestre 2013,  une progression du taux débiteur moyen estimé à 0,7 point.
La non répercussion automatique de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) sur les taux d’intérêt des banques commerciales suscite beaucoup d’interrogations auprès de nombreux observateurs de l’échiquier financier. Cet instrument de politique monétaire (baisse des taux directeurs) adopté par la banque centrale vise essentiellement à permettre d’abord aux banques commerciales de se refinancer à des coûts plus allégés ; ensuite à donner l’opportunité aux particuliers et autres agents à besoin de financement d’accéder aux crédits auprès des institutions financières de second rang à des taux d’intérêt plus souples.
Malgré tous ces efforts consentis par la Bceao, l’accès aux financements demeure élevé pour les clients en raison de la hausse des taux d’intérêt. Si l’on se fie à la dernière note de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économique (Dpee), les conditions appliquées par les établissements de crédit à la clientèle sont marquées, au quatrième trimestre 2013, par une progression du taux débiteur moyen estimé à 0,7 point, ce qui amène le taux d’intérêt à 6,45 %. Une situation qui contraste avec la volonté politique affichée par les autorités monétaires de rendre plus bas les coûts de crédits.

Un taux d’intérêt plus bas encourage l’investissement
En effet, à l’issue  de la réunion du Comité de politique monétaire de la Bceao, tenue le 5 mars 2014, la banque centrale avait noté la poursuite de la détente des taux d’intérêt sur les différents compartiments du marché monétaire.  Ainsi, le taux moyen pondéré des appels d’offres d’injection de liquidités à une semaine et celui des transactions sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire a connu des baisses respectives de 21,5 et 17,0 points de base entre le troisième et le quatrième trimestre 2013. Sur le marché des titres publics, les émissions de bons par les Trésors ont été réalisées au taux moyen pondéré de 5,14 % au quatrième trimestre 2013, après un niveau de 4,59 % au trimestre précédent. En se basant sur ces analyses, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangés les taux directeurs à leurs niveaux en vigueur depuis le 16 septembre 2013. En termes plus clairs, le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidités et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal restent respectivement à 2,50 % et 3,50 %.
La Dpee constate, dans sa publication, que malgré l’assouplissement de ces conditions de refinancement opéré par la Bceao, qui avait baissé de 25 points de base de ses taux directeurs, le taux débiteur reste élevé.
D’aucuns estiment qu’une baisse des taux directeurs doit, par conséquent, entraîner une diminution des taux d’intérêt des banques commerciales.
D’autres, par contre, soutiennent que la répercussion est loin d’être automatique. Interrogé sur la question, lors de la présentation du bilan financier de l’année  2013 de son institution, Yves Coffi, directeur général d’Ecobank Sénégal relevait que la question de la baisse des taux d’intérêt est un débat réel, car expliquait-il, la plupart du temps, les taux d’intérêt reflètent une réalité économique. « C’est un prix qui est attribué à un bien étant le loyer de l’argent et qui se détermine dans un environnement concurrentiel de manière libre », a expliqué M. Coffi. Il reconnaît que depuis plusieurs années, on a senti une volonté de la Bceao d’arriver à des taux plus bas. « Il est généralement admis qu’en situation de taux d’intérêt plus bas, on relance facilement l’économie puisque les opérateurs économiques auront la capacité d’investir dans le pays », argumente le patron d’Ecobank Sénégal.
Ce dernier juge certes louable de baisser ces taux, mais précise-t-il, ils sont la résultante d’un certain nombre d’informations que le marché financier peut envoyer et dont dispose le prêteur. L’autre élément à souligner, c’est la solvabilité, autrement dit, la perception de la capacité de l’emprunteur à rembourser.  Ce qui est certain, aujourd’hui, soutient M. Coffi, le Sénégal, au sein de l’Uemoa, dispose des taux pratiquement les plus bas. Pour Abdoulaye Gaye, secrétaire exécutif de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), depuis plusieurs années, la Bceao n’a cessé d’amorcer une détente sur les taux d’intérêt en faisant baisser ses propres taux directeurs. Toutefois, avertit-il, la répercussion sur les taux effectifs globaux appliqués à la clientèle des banques commerciales n’est pas automatique. Selon lui, il faut une enquête d’envergure dans une longue durée pour voir l’impact de la baisse des taux directeurs.
Il explique que la fixation des taux d’intérêt des banques n’obéit pas seulement au taux directeur de la banque centrale, car il y a d’autres éléments qu’il faut tenir en compte, notamment les marges bancaires et les provisions des banques. « Ces dernières peuvent faire plus et mieux en s’attaquant à ces autres variables qui influent sur les taux d’intérêt », préconise M. Gaye.

Abdou DIAW

Le taux débiteur moyen sur une pente haussière

La dernière note de conjoncture de la Dpee relève une progression de 0,69 point de base du taux débiteur moyen au quatrième trimestre 2013. Selon la nature du débiteur, seuls les particuliers ont noté une baisse de leur taux moyen de remboursement du crédit (-0,13 point) dans cette même période, de légères hausses étant notées pour les entreprises privées du secteur productif (+0,85 point) et pour les entreprises individuelles (+0,27 point). Relativement à l’objet du crédit, le taux appliqué aux crédits de trésorerie est resté au même niveau qu’au troisième trimestre 2013 (4,78 %). Cette catégorie de crédit, explique la Dpee, est essentiellement demandée par les entreprises privées du secteur productif et constitue structurellement la majeure partie des créances mises en place. Cependant, précise le document, des hausses respectives du taux débiteur moyen sont notées pour l’habitation (+0,86 point), l’équipement (+0,21 point) et la consommation (+0,33 point).
Pour ce qui concerne le rythme de croissance, en glissement annuel du taux créditeur moyen, il reste sur une phase d’accélération, se situant à 25,7 % au quatrième trimestre 2013, après 18,7 % et 6,4 % respectivement au deuxième et au premier trimestre de l’année. Le taux créditeur moyen s’est, ainsi, situé à 5,47 % au quatrième trimestre 2013 contre 4,35 % un an auparavant. Sur l’année 2013, il est ressorti au-dessus de sa tendance de long terme (5,6 %), progressant de 0,74 point comparativement à la même période de 2012.

Abdou DIAW

Taux d’intérêt juges usuriers : Le désarroi des clients des banques 
Les taux d’intérêts appliqués par les banques de la place sont jugés prohibitifs par les clients. Ils demandent à l’Etat d’intervenir pour faire baisser ses taux ou, à défaut, de créer ses propres banques. En attendant, ils continuent de crier leur désarroi face aux pratiques « usurières » des institutions financières.
Son allure et son accoutrement le singularisent parmi la petite foule de marcheurs qui a battu le pavé, le 21 avril dernier, pour dénoncer les taux d’intérêt prohibitifs appliqués par les banques et les institutions financières. Forte corpulence, turban sur le chef, canne à l’aspect peu ordinaire à la main, Bounama Sall Ndiaye ne se lasse pas d’exhiber les preuves de l’« arnaque » qu’il a subie. Ses doigts tremblotants de colère tiennent une pile de paperasse qui attestent qu’il a été « roulé dans la farine » par sa banque. Ce sexagénaire a l’impression d’avoir été cocufié par cette banque qui, pourtant, avait joué de charme pour l’attirer dans ses filets. Aujourd’hui, sa déception est plus que grande. « Je suis déçu des banques. J’avais logé mon salaire dans une banque de la place. Elle m’a accordé un premier prêt que j’ai fini de rembourser et ensuite un second prêt. Mais, au fil du temps, je me suis rendu compte  que le taux d’intérêt qu’on m’avait précisé dans le contrat a été triplé par rapport au paiement que je devais effectuer. De 13,4 %, je me suis retrouvé avec un taux d’intérêt de 39,39 % que j’ai payé. Quand j’ai reçu le tableau d’amortissement, je me suis rendu compte que là où je devais payer 300.000 Fcfa, j’ai payé 900.000 Fcfa », explique ce retraité de Dakar Dem Dikk.
C’est donc tout naturellement qu’il martèle que les taux d’intérêt élevés sont en train d’appauvrir les clients. « Cette situation est tellement choquante que,  souvent, les gens n’ont que les banques comme recours pour réaliser leurs projets. Il est temps que l’Etat, qui est tout aussi fautif que les banques, prenne ses responsabilité », suggère-t-il. La responsabilité de l’Etat, lequel prélève des taxes sur les taux d’intérêt, est aussi pointée du doigt par Cheikh Sadibou Diagne Guèye.

L’Etat interpelé
Cet ouvrier trouve inconcevable voire indécent que, pour un prêt de 1,5 million de FCfa, le client soit obligé de rembourser entre 2,3 et 2,5 millions de FCfa. « On veut bien emprunter et payer mais pas à ces taux élevés. C’est un combat noble que tous les usagers des banques doivent porter avec le soutien  de l’Etat », assène-t-il. Et Cheikh Sadibou dénonce les contrats qu’on fait signer aux clients sans leur donner, au préalable, tous les éléments  d’informations. « Par exemple, quand nos virements bancaires tardent, on nous fait payer des pénalités excessivement chères. Alors que dans le contrat de modalité que nous présente notre gestionnaire de compte, on ne nous explique jamais ce qui se passe dans ce cas de figure. Beaucoup de gens qui ne maîtrisent pas toutes les rouages de la banque sont en train de pâtir gravement de cette situation », avance-t-il avec de grands gestes de bras qui témoignent de son exaspération. Il en appelle à des relations sincères entre les banques et leurs clients.
Toumani Sankharé, un autre déçu du système bancaire, n’y va par quatre chemins : les banques, par leurs pratiques usurières, plombent l’économie nationale. « Les taux d’intérêts appliqués par les banques au Sénégal étouffent l’économie nationale. Beaucoup d’entreprises ont fermé leurs portes à cause des taux d’intérêts prohibitifs. Beaucoup de clients se sont détournés des banques à cause de ces pratiques usurières. Il est temps que l’Etat promeuve une autre politique bancaire qui tiendrait compte du développement économique et social du pays. Nous avons plus besoin d’institutions de micro finance que des banques classiques », fulmine cet entrepreneur.

« Une question urgente à régler »
Dans la même veine, Doudou Sarr, homme politique  et ancien ministre, qui participait à cette marche de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif), fait observer que l’essentiel des crédits octroyés par les banques est détourné du financement de notre économie nationale. « Cela veut dire concrètement que c’est de l’argent soustrait au développement du Sénégal. Ce pourquoi ces gens manifestent engage l’avenir immédiat de notre pays, son avenir social, économique voire politique. C’est une question urgente qu’il faut régler », soutient cet ancien de l’Urd.
A ses yeux, lorsqu’on prête de l’argent à un client pour travailler, on ne doit pas lui appliquer les même taux lorsqu’on lui prête de l’argent pour consommer. Cela dit, M. Sarr est d’avis que  les taux appliqués concernant les crédits accordés pour la production relèvent du racket et de l’usure.
Il appelle l’Etat à réorienter les crédits vers le financement de l’économie et à créer ses propres banques. C’est dans cette même direction que Famara Ibrahima Cissé, président de l’Acsif, souhaite voir l’Etat s’engager. « L’Etat doit créer ses banques parce que livrer les clients à la merci de gens sans cœur ni scrupules, c’est les amener à l’abattoir », tonne-t-il.  Il dénonce le fait que les banques achètent de l’argent à la Bceao à un taux de 2,75 % et le revendent aux clients à des taux compris entre 12 et 14 %. Pour les micro finances, l’écart est encore beaucoup plus prononcé. Elles achètent à 3,75 % à la Bceao et revendent à des taux de 22 à 24 %. « C’est inacceptable. Ces taux tuent l’agriculture, l’artisanat, l’élevage, baissent le pouvoir d’achat des clients, bref ils freinent le développement de ce pays », laisse-t-il éclater sa colère.

Elhadji Ibrahima THIAM 

Abdoulaye Gaye, secrétaire excutif de l’oqsf : « La seule obligation des banques, c’est le respect du taux de l’usure »
Le secrétaire exécutif de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), Abdoulaye Gaye, constate l’existence d’une réelle concurrence dans le marché interbancaire s’agissant des conditions de l’accès aux crédits.
Ainsi, pour permettre à la clientèle d’opérer des choix face aux offres des banques, l’observatoire a mis en ligne un comparateur de taux. « Nous essayons, malgré les réticences des fournisseurs de données, à faire une mise à jour pour que les gens puissent comparer et choisir en connaissance de cause les taux qui leur conviennent », explique M. Gaye. Selon lui, les règles que la Bceao a mises en place ont retenu la liberté des conditions de banques dans la définition de leurs taux d’intérêt. La seule obligation qu’on peut exiger aux institutions financières, rappelle le secrétaire exécutif de l’Oqsf, c’est de leur dire de respecter le taux d’usure, qui est passé de 27 à 24 % pour les banques et de 18 à 14 % pour les institutions de micro-finance. « Nous avions conduit et piloté une étude sur les taux d’intérêt et les conclusions ont été transmises aux autorités monétaires. Aujourd’hui, la banque centrale travaille avec nous sur l’incitation à rendre gratuit un certain nombre de frais dans les services bancaires », confie M. Gaye.

A. DIAW

Taux directeurs, c’est quoi même ?
Avec l’éclatement de la crise financière, en 2008, dans les pays de la zone euro, la baisse des taux directeurs, considérée comme la bouée de sauvetage de cette situation financière instable, a été au cœur de tous les débats des autorités politiques et monétaires de l’Union européenne. En effet, les taux directeurs sont les taux d’intérêt fixés par une banque centrale (exemple la Bceao, la banque centrale européenne, la réserve fédérale américaine ou Fed), taux auxquels cette banque centrale accorde des crédits à court terme aux banques commerciales. Les taux directeurs de la banque centrale sont constitués par le taux des opérations sur le guichet de prêt marginal et le taux minimum de soumission aux opérations d’open-market. Le taux de refinancement est le principal taux directeur utilisé par ces institutions d’émission.
Il est pratiqué à l’occasion des opérations de refinancement (opérations appelées «Open market »), généralement effectuées par semaine, au cours desquelles les banques centrales proposent des liquidités aux banques commerciales. Ces taux directeurs représentent, pour ces institutions d’émission, des instruments de régulation économique au service de leurs politiques monétaires dont les objectifs sont toujours d’une part, de limiter l’inflation, et d’autre part, de favoriser la croissance économique. Si une banque commerciale parvient à obtenir du crédit avec un taux de refinancement moins cher, elle pourra, à son tour, octroyer des financements (augmentés certes d’une certaine marge) aux entreprises et aux particuliers avec un coût moins cher. Ce qui est loin d’être le cas pour certaines banques qui, du fait de leur surliquidité, rechignent souvent à abaisser leur taux d’intérêt malgré la diminution des taux directeurs de la banque centrale.

Abdou DIAW

Pierre Beregovoy, dg de la bicis : « Les taux de crédit à la clientèle on baissé de 3 % ces cinq dernières années »
Selon le directeur général de la Bicis, le Sénégal fait partie des pays de l’Uemoa où s’appliquent les taux de crédit à la clientèle les plus faibles. « Les taux de crédit à la clientèle on baissé de 3 % ces cinq dernières années », ajoute-t-il.

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a baisse ses taux directeurs, mais elle ne semble pas être suivie par les banques de crédit. Qu’est-ce qui explique cela ?
Le Sénégal a une particularité forte parmi les pays d’Afrique de l’Ouest où l’on est implanté. C’est là où les taux de crédit à la clientèle sont les plus faibles. En tout cas dans les quatre pays de l’Uemoa où nous sommes implantés. C’est un premier élément. Deuxième élément : on constate, au cours des cinq dernières années, une baisse d’environ 3 % en moyenne des taux des crédits fait à la clientèle. Il y a donc cette volonté à la fois des pouvoirs publics et des autorités monétaires de réduire le coût du crédit pour favoriser l’investissement et la consommation. Les banques sénégalaises, je pense, y participent assez largement avec des taux qui sont aujourd’hui beaucoup plus bas que ceux qui se font, d’une part par la volonté des pouvoirs publics,  et d’autre part par la baisse des taux directeurs de la banque centrale et aussi par la concurrence. Aujourd’hui, vous avez plus de 20 banques au Sénégal et la concurrence profite naturellement aux clients. Il y a aussi la volonté des banques de développer ces activités de crédits et de rendre le crédit accessible à plus de clients. La baisse des taux permet donc de rendre le crédit beaucoup plus accessible aux clients, que ce soit les entrepreneurs, les grandes entreprises, les particuliers, etc. Je crois que si vous vous promenez dans les rues de Dakar, n’importe quel jour de l’année, vous verrez en permanence des offres de telle ou telle banque avec des promotions à des taux très bas sur le crédit à la consommation. Mais cela ne concerne pas que la consommation, tous les types de crédits sont touchés par cette baisse des taux. Je crois que la baisse des taux directeurs de la Bceao est assez largement suivie par les banques au Sénégal.

Au Sénégal, par exemple, quels sont les facteurs qui peuvent concourir à une baisse des taux d’intérêt sur le crédit bancaire ? 
La baisse des taux a une limite, ce sont les coûts de fonctionnement puisque la banque est une entreprise privée qui a des actionnaires. Elle a des besoins de gagner de l’argent et de constituer des réserves pour faire face à des difficultés futures qui peuvent toujours intervenir. La limite à la baisse des taux, des tarifs, la limite à pouvoir donner un meilleur prix à notre clientèle, c’est la nécessité de conserver une capacité bénéficiaire pour financer notre développement, rémunérer nos actionnaires et nos collaborateurs, pour pouvoir investir.

Propos recueillis par Adama MBODJ

lesoleil.sn

3 Commentaires

  1. En tout les cas même si elles n’acceptent de répercuter automatiquement la baisse des taux directeurs à la clientèle finale, de peur de réduire leurs marges, les banques commerciales se doivent obligatoirement de diminuer au moins les cours des services., notamment les frais de tenue de comptes trimestriels appliqués aux compas chèques communément appelés abusivement « agios », lesquels devraient être supprimés, tout comme les frais de consultation de compte en ligne. Ces genres de frais que l’on fait payer aux pauvres clients n’existent plus depuis des décennies dans aucune banque des pays développeés, surtout à l’heure de l’Internet tous azimut. A la SGBS par exemple pour pouvoir consulter son compte en ligne, le client doit souscrire un abonnement à ce qui est appelé ‘SOGEBASE » et payer périodiquement (mois ou trimestre, je ne sais plus) une certaine somme (plus de 3000 FCfa) qui est directement débitée de son compte.
    Cela c’est de l’abus, car tout monde doit pouvoir avoir accès à son compte gratuitement via internet comme cela se fait partout en Occident. Et la BCEAO, en tant que gendarme du système bancaire de l »UEMOA, doit amener les banques à rendre ces 2 services gratuits.

  2. je prie l’état de faire son Rolls de l’arbitre parce que les banque abuse trous sur les taux surtout les micro finance cela peux entre une ralentir grave sur l’économique du Sénégal comment un peux laisse les banque et les micro finance faire du n’importe comment dans s’en paye sous développements comme les notre

  3. A 95% déréét la gnouyy léék. Des usuriers hors pairs. Mais maan dééh deureum bougn ma meussa léék par escroquerie, par usure, par abus de confiance, par complot….. Yalnagnou Yalla attéé. Point barre.

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