Yékini- Bombardier. Voilà un autre « combat du siècle », pour ouvrir la nouvelle année et la décennie 2010. Les deux mastodontes vont s’affronter ce dimanche 2 janvier, au stade Demba Diop. Rien ne sera plus comme avant entre ces deux poids lourds de l’arène qui se sont croisés à deux reprises. Pour le sociétaire de Ndakarou, double vainqueur des deux premières confrontations comme le B52 de Mbour, l’heure de la clarification est donc venue. Un combat de gladiateurs qui laisse entrevoir la passe d’armes et les défis musclés que les deux lutteurs n’ont eu de cesse de se lancer depuis quelques semaines.
Serigne Dia Bombardier de l’écurie de Mbour et Yakhya Diop Yékini ont donné le ton de ce qui sera leur 3ème confrontation, ce dimanche 2 janvier 2011 au stade Demba Diop. Mais les déclarations guerrières et la bataille psychologique qui ont précédé doivent laisser la place à un combat qui fera encore date dans l’aréne et attendu comme celui de la clarification pour les deux poids lourds de l’arène qui se sont déjà affrontés à deux reprises, dans les années 2000. Lors de la première confrontation, Yékini, en 2002, avait réussi à prendre le meilleur sur le Géant de la Petite Côte après disqualification pour coup non réglementaire. Il double la mise deux ans plus tard en mystifiant son adversaire dans un combat âprement disputé.
Le Mbourois qui a refusé de considérer ce deuxième revers comme une chute, a longtemps traîné comme un boulet ces deux défaites. Tout comme les cinglantes défaites devant des lutteurs qui étaient beaucoup plus à sa portée. Il s’agit de Baboye, c’était le 16 février 2006 à Thiés et Gris Bordeaux (février 2007). Après s’être relancé devant Thiek, et réclamé sa revanche, il est maintenant servi. Cet autre challenge est un virage important dans une carrière. Il déclare à qui veut l’attendre qu’il n’était pas prêt à refaire les erreurs du passé, après en avoir tiré les leçons. Aujourd’hui, en retrouvant son tombeur, il sait qu’il s’achemine vers le combat le plus sérieux de sa carrière.
On peut tout de même s’interroger sur ses dispositions techniques, physiques et mentales pour faire la révolution et mettre fin à l’invincibilité du « Roi des arènes ». S’il a répondu présent dans la guerre psychologique avec un bon sens de la répartie dans les différents plateaux de télévision, il devrait être encore meilleur aussi bien dans le domaine de la bagarre, dans le domaine de la lutte qu’au plan mental. Son adversaire ne lui laissera en tout cas pas le choix. L’enfant de Bassoul le lui a clairement signifié en soutenant qu’il lui donnerait un répit de deux minutes.
«C’est un combat qui est différent des précédents. Je préfère que le combat se termine par la bagarre plutôt que par le corps à-corps », avait-il averti, tout en réitérant sa volonté de clore une bonne fois la rivalité avec son adversaire. «Je suis devant un lutteur qui a toujours cherché des prétextes en contestant les chutes. J’ai aujourd’hui l’occasion de clarifier définitivement les choses », prévient encore un Yakhya Diop «Yékini» plus que jamais déterminé à poursuivre son invincibilité riche de 18 victoires et un seul combat nul.
Pour donner un gage de sa détermination, le sociétaire de Ndakarou a même poussé le défi jusqu’à convoquer un vocabulaire « de la mort » pour qualifier cette troisième confrontation.
« Il faudrait prévoir une ambulance le jour du combat parce que cela dépasse même les limites d’un « xaré » ( guerre) », avait-il lancé au retour d’une préparation qui l’avait conduit aux Etats-Unis.
Six ans après leur deuxième rencontre, les souvenirs de ce combat sont encore vivaces chez bon nombre d’amateurs. C’est le monde de la lutte qui piaffe d’impatience de revoir ce combat qui pourrait donner lieu à une reconfiguration au sommet.
sudonline.sn