Les fortes précipitations tombées par endroits sur Dakar et sa banlieue, hier, ont complètement noyé l’entrée de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor où se posent manifestement de sérieux problèmes d’assainissement. D’ailleurs, les autorités aéroportuaires ont dû déclencher des opérations de pompage pour évacuer les eaux qui avaient envahi certains locaux techniques du sous-sol.
Conséquences, les voyageurs qui devaient prendre l’avion hier et les hôtes du Sénégal ayant atterri à Dakar ont eu toutes les peines du monde pour soit sortir de l’aéroport, soit rejoindre le bâtiment central où s’effectuent les opérations d’usage.
Les eaux de pluie viennent grossir celles usées
Voyageurs, accompagnateurs et passagers descendus des avions atterris peu de temps avant la pluie, ont été contraints de se réfugier à la devanture du bâtiment sur le fronton duquel, il est marqué «Aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar».
Qu’en est-il des causes de cette inondation ? Il y a certes les eaux de pluies, mais aussi des eaux usées. Selon nos sources, une entreprise chargée de l’enfouissement de câbles électriques a, au cours de ses travaux, détruit une canalisation (tout à l’égout), précisément au niveau de la mosquée inachevée.
Dans l’impossibilité de joindre les responsables de la communication de l’aéroport, malgré de multiples tentatives, nous avons interpellé des agents de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), sur cette inondation survenue paradoxalement devant une infrastructure où l’Etat a mis des équipements modernes. «Il n’est pas nécessaire de chercher midi à 14 heures, ce sont les morcellements de terrains et les constructions en cours sur les réserves de l’emprise de l’aéroport qui sont à l’origine de ce sinistre qui n’honore pas le Sénégal. Parce que ces terres avaient une grande capacité d’absorption des eaux de ruissellement».
Ce n’est pas seulement que l’aéroport qui a pataugé dans les eaux. La route menant à Ngor était devenue une longue piscine où les véhicules peinaient à rouler du fait du niveau de l’eau. Les minibus Tata de l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu) qui desservent Ngor ont dû capituler face à la furie des eaux, en se garant sagement, alors que beaucoup de véhicules particuliers sont tombés en panne. Même les véhicules 4×4 avaient du mal à se frayer un passage. Devenue subitement enclavée, la zone de l’aéroport international de Dakar semble toujours en proie à des problèmes d’assainissement.
Il faut rappeler par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que l’aéroport est inondé. Le 25 août 2009, les eaux de pluie avaient envahi certains locaux techniques de l’aéroport abritant les appareils Explosive détection system (Eds), servant à contrôler de manière électronique les bagages. Un des deux Eds avait même été mis à l’arrêt et des vols retardés.