Présentation de condoléances chez Mbassou Niang : Youssou Ndour esquive l’accolade du ministre d’Etat Diakaria Diaw

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La mort a réuni, hier, le chanteur-compositeur Youssou Ndour et quelques éléments du pouvoir. Cette fois-ci, le chanteur ne s’est pas laissé piéger. Venu présenter ses condoléances à la famille du défunt Mbassou Niang, manager de Baba Maal, il a fait de son mieux pour ne pas susciter le moindre doute en confinant à bonne distance l’envoyé du Président Wade, le ministre d’Etat Diakaria Diaw. C’est finalement hier que la présidence de la République est allée présenter ses condoléances à la famille de Mbassou Niang, compagnon et ami d’enfance du chanteur Baba Maal, arraché à l’affection des siens en fin de semaine. Et c’est Diakaria Diaw, ministre d’Etat, Secrétaire général de la  présidence de la République qui était chargé de la mission de présenter les condoléances du chef de l’Etat. Fait rare, il est le seul à composer la «délégation». A priori, le ministre d’Etat avait la tâche facile, car il était comme qui dirait en terrain amical. En effet, le défunt artiste ne jurait que par la famille du Président Wade. Une proximité que le défunt Mbassou Niang a toujours assumée. Sur les murs de la maison du disparu, les photos de Karim Wade cohabitent avec celles des dignitaires religieux de la famille Sy de Tivaouane. De plus, le ministre d’Etat ne s’était pas déplacé les mains vides. Sur l’enveloppe estampillée «présidence de la République» qu’il avait par-devers lui, on pouvait lire : «2 000 000 francs à la famille feu Mbassou Niang.» De quoi faire saliver plus d’un. Le marabout lui-même est monté au créneau pour remercier le Président Wade et solliciter des prières pour lui. Diakaria Diaw, qui ne demandait pas plus, a saisi l’occasion pour transmettre la peine du Président Wade, lorsque trois jours plutôt, il a appris la triste nouvelle.

Devant ce qui est apparu à un moment comme un meeting politique, avec des billets de banque distribués à tout bout de champ, un homme surgit de nulle part et donne libre cours à ses frustrations. Exhibant ses médaillons accrochés à un grand boubou, il s’est ému du peu de considération dont eux, les anciens combattants, jouissent aux yeux de la Nation. «Je suis commandant à la retraite ; j’ai commencé en 1952 dans l’Armée française. Personne ne se soucie de nous», s’est plaint le patriarche. Face à la tournure dramatique que prenait la cérémonie funèbre, des bras tentent tant bien que mal de lui arracher le micro.

Baba Maal, qui ne tenait pas à frustrer une certaine classe politique, recadre les choses et révèle que Macky Sall et Abdoulaye Bathily sont venus partager leur peine. C’est à ce moment précis que la star de la musique sénégalaise Youssou Ndour, signe sa présence. Alors, tous les regards se braquent sur lui. Diakaria Diaw, qui ne s’attendait pas à cette présence, bondit de sa chaise et cherche à faire une accolade à Youssou Ndour. Le chanteur le confine gentiment à une distance théâtrale en lui tendant la main sans davantage de salamalecs. Sans doute par «dé­cence républicaine», le chanteur débite tout de même son discours par un «monsieur, le ministre d’Etat» sans citer son nom et sans lever le moindre petit regard sur Diakaria Diaw. Au fur et à mesure que Youssou Ndour prononçait son discours, le ministre d’Etat qui ne le quittait pas des yeux lance  des  hochements de tête en guise d’acquiescement. A la fin de la cérémonie, il se précipite de nouveau vers le chanteur, mais le roi du mbalak l’évite de nouveau en se jetant dans les bras de Baba Maal, histoire de consoler davantage ce dernier qui venait de perdre un ami d’enfance et manager.

En marge de la cérémonie, le mi­nistre d’Etat confie : «Le Sé­négal est ainsi fait : dans la dou­leur, on n’oublie tout. J’ai entendu Baba Maal porter un témoignage éloquent à l’endroit de Youssou Ndour et des autres musiciens. J’ai été également touché par la réponse appropriée de Youssou Ndour. Tout ceci, pour dire qu’au delà du discours, de ce que l’on peut penser, les Séné­galais restent solidaires et unis et tiennent à leurs liens de parenté et de fraternité qui ont caractérisé les rapports. C’est à méditer. Quelles que soient les difficultés, on doit garder à l’esprit que le Sénégal nous appartient à nous tous et que nous devons faire en sorte que sa construction soit consolidée et qu’on préserve le Sénégal de tout danger.» Invité à dire ce qu’il en pense, le chanteur Youssou Ndour a répondu : «Non, je ne suis pas là pour ça !»

lequotidien.sn

 

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