A propos de leurs revendications : Les syndicats jugent regrettable la déclaration du chef de l’Etat

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Face à la presse, samedi dernier, le Bureau national du Saes ainsi que d’autres syndicats d’enseignants du primaire et du secondaire ont déploré la déclaration du président de la République, Macky Sall, lors de son voyage au Gabon.
La sortie, vendredi dernier, au Gabon, du chef de l’Etat sur la grève des enseignants a fait sortir les syndicats de leur réserve. Ils ont jugé « regrettables » les propos de Macky Sall. « Le Saes constate, pour le regretter, que le chef de l’Etat est mal informé, au point de considérer que seule la revendication salariale préoccupe les enseignants », déplore Seydi Ababacar Ndiaye, secrétaire général dudit syndicat. Selon lui, l’entreprise officielle de « diabolisation et de stigmatisation » des enseignants initiée par l’Etat ne va nullement dans le sens d’apaiser les espaces scolaire et universitaire. « Elle est même dangereuse quand elle participe du brouillage des repères et de la motivation. Le Saes se désole qu’on veuille mettre en mal les enseignants avec les autres Sénégalais », poursuit-il.
De l’avis des syndicalistes, le dialogue à distance a trop duré. Il est temps, selon eux, que le président de la République mesure les enjeux et urgences de l’heure. « Plus que les enseignants, il s’agit de l’école et l’université sénégalaises qui vont très mal », constatent-ils. Seydi Ababacar Ndiaye et ses camarades appellent le gouvernement à plus de « sérénité » et à mieux informer Macky Sall. Pour le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur, « le Sénégal émergera difficilement si le secteur éducatif n’est pas considéré comme une sur-priorité ». Mamadou Lamine Dianté, secrétaire général du Saemss-Cusems, a jugé « malheureuse » la sortie de Macky Sall. « Cette déclaration nous conforte à l’idée qu’en réalité, le président de la République est isolé par rapport à ce qui se passe dans le système éducatif », regrette-t-il, précisant que les enseignants ne réclament pas une augmentation de salaire. Les aspects pécuniaires sont liés plutôt à des indemnités de 2012 qui restent encore impayées dans les académies du pays. Le reste, poursuit-il, ce sont des accords dûment signés et qui sont relatifs à la formation diplômante des enseignants, le renforcement des capacités académiques et pédagogiques des enseignants et des questions d’équité et de justice par rapport à la validation des années de volontariat, de vacation et de contractualisation.

Pas de demande d’augmentation de salaire
Il considère la sortie du chef de l’Etat de « complot ourdi du gouvernement contre les enseignants », alors que, dans le même temps, de bonnes volontés, comme le Grand serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, entreprennent des initiatives pour trouver des solutions à la crise scolaire.
Marième Sakho Dansokho, secrétaire générale du Syndicat des professeurs du Sénégal (Sypros), a abondé dans le même sens.
Selon elle, il n’y a pas de demande d’augmentation dans leur plateforme revendicative. « Nous demandons à ce que les salaires soient payés à temps et que les années travaillées par les enseignants soient aussi prises en compte », souligne-t-elle. Poursuivant, Mme Dansokho soutient qu’au moment opportun, ils n’auront aucun état d’âme pour réclamer une hausse des salaires.

Abdou DIAW

Diame Diouf, conseiller en éducation et formation du président de la république : « Des enseignants réclament bel et bien une augmentation de salaire et de leurs indemnités »

Réagissant à la sortie des syndicats, le conseiller en Education et Formation du chef de l’Etat, Diamé Diouf, dans un communiqué, a indiqué que « le président de la République est très bien informé des revendications des enseignants. Il a réagi par rapport à une plate-forme revendicative qui existe. Rien n’a été inventé. Il y a bel et bien des enseignants qui réclament une augmentation de salaire et de leurs indemnités. Ceux qui ont d’autres revendications ne doivent pas se sentir visés ». Le conseiller a précisé qu’en réalité, le président n’a pas cité le Grand cadre des syndicats d’enseignants, encore moins le Saes. « C’est pourquoi la passion suscitée par la réaction du chef de l’Etat se comprend difficilement », a-t-il noté. Pour M. Diouf, « il y a eu volontairement une interprétation négative » des propos de Macky Sall. Poursuivant, il a déclaré que ce qui est important à retenir, « c’est la volonté et la détermination du président de la République à créer les conditions d’un dialogue sincère basé sur la vérité ». A son avis, il ne faut point désespérer de ce qui se fait. « Le ministère de l’Education dit qu’il n’a pas fermé ses portes. Le Grand serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, et la Cosydep ont offert leur médiation et des instructions ont été données pour concrétiser ces initiatives », a dit Diamé Diouf, appelant « à bannir la radicalisation » qui, selon lui, « ne favorise pas un dialogue constructif ». Même s’il a estimé que les enseignants peuvent légitimement demander l’ouverture de négociations quand ils sentent qu’il y a des lenteurs.

D. MANE
lesoleil.sn

1 COMMENTAIRE

  1. L’école sénégalaise a commencé à se dégrader depuis l’état a autorisé aux enseignants de la fonction publique d’enseigner dans le privé et de créer des écoles privées. Depuis que l’enseignement est devenu un commerce ces fonctionnaires n’ont de souci que l’argent je croire que le président Wade avait trop donné il faut siffler la fin de la récréation. Je soutiens parfaitement le président de la république. L’état leurs octroie des indemnités de logement et il réclame des terrains, des augmentations de salaires à ne en finir, des primes de recherche alors qu’ils n’écrivent absolument rien parce qu’ils n’ont ce temps. Au lieu de passer tout leur temps à faire du chantage il feront mieux d’aller se mettre à niveau car ce dernier est très bas.

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