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Abdoulaye Daouda DIALLO, ministre délégué chargé du budget : « La prochaine hausse des prix de l’électricité ne concernera pas les couches démunies »

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Le ministre délégué chargé du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, aborde dans cet entretien les questions brûlantes de l’actualité liées notamment à la probable hausse de la fiscalité sur l’électricité.

Le Sénégal serait actuellement confronté à des déficits. Qu’en est-il exactement ?
C’est vrai que nous avons connu une année 2011 particulièrement difficile de même qu’un premier trimestre de 2012 exclusivement consacré à l’élection présidentielle. Ce qui a inhibé l’activité économique. C’est d’ailleurs dans ces conditions que le régime actuel s’est installé. La situation est très délicate et le taux de croissance escompté en 2011 a été largement revu à la baisse. Il est de l’ordre de 2,6%. Pour cette année 2012, cela risque d’être très difficile avec un taux de croissance estimé à 3,9%. Or le déficit public prévu est de 6,4% en 2012 contre 6,5% en 2011, mais nous comptons le ramener à 4% en 2013. Pour atteindre nos objectifs, nous allons essayer de booster les recettes de l’Etat et contenir fondamentalement les dépenses publiques. Nous avons réduit le train de vie de l’Etat de manière drastique avec le nombre de ministères qui est passé de 41 à 25. De même, nous avons supprimé 59 agences et directions et nous continuons de rationnaliser les dépenses publiques. Nous allons contenir les charges et espérons avoir un niveau de recettes acceptable.

Quel est l’état de la dette intérieure ?
La dette intérieure tourne actuellement autour de 150 milliards de francs Cfa. Nous sommes en train de voir comment la résorber et des efforts sont faits dans ce sens. Récemment, la France nous a octroyé 52,2 milliards de francs Cfa ; et ce qui est constant, c’est qu’on ne peut pas avoir une activité économique viable si les entreprises n’ont pas une bonne santé financière. L’Etat est le principal employeur et il est indispensable pour nous de payer la dette intérieure. Nous allons nous y atteler, croyez-moi.

Peut-on s’attendre à une hausse de la fiscalité notamment dans le domaine de l’électricité comme certains milieux avisés le laissent croire ?
Non, nous ne l’envisageons pas ainsi. D’ailleurs le code général des impôts est en révision et sera appliqué à compter de janvier 2013. Nous allons aussi appliquer une baisse importante des impôts sur les revenus. Cela va tourner autour de 28 à 30 milliards de francs Cfa. Ce qui est constant, c’est qu’il ya des déficits à corriger car le Plan Takkal va nous coûter 120 milliards de francs Cfa par année. S’agissant de cette hausse des prix de l’électricité dont on parle tant, sachez que les couches les ls pauvres ne seront pas concernées mais plutôt les couches les plus nanties qui utilisent les climatiseurs et autres commodités. Nous allons moduler cette hausse et notre objectif, en réalité, c’est de faire supporter la mesure par les couches sociales les plus nanties. L’Etat ne peut plus continuer à subventionner les populations nanties. Par contre, les populations vulnérables des grandes villes et du monde rural ne seront concernées en aucune manière par cette hausse prévue dans le dernier trimestre de l’année en cours.
lesoleil.sn

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