Aïda Mbodj (Présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie): « Nous assistons à une gestion manichéenne du régime actuel »

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En tournée politique dans la région de Kolda, ce dimanche 5 mars, la présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie (AND), par ailleurs présidente du groupe parlementaire des libéraux et démocrates a abordé avec EnQuête la gestion du régime actuel, les élections législatives, la dernière sortie du procureur de la République. Aida Mbodj a aussi évoqué ses ambitions pour son mouvement politique.

Peut-on savoir les raisons  de votre tournée politique dans la capitale du Fouladou ?

Depuis ce matin (dimanche dernier), j’ai sillonné Vélingara, Kolda en passant par Pakour pour rencontrer les militants et sympathisants, les proches… Mes frères et sœurs et moi sommes en train de massifier les bases de notre mouvement et élargir les bases du Parti démocratique sénégalais.

Irez-vous aux Législatives avec votre parti le Pds ou avec votre mouvement ?

Est-ce que c’est incompatible d’être dans le PDS et d’avoir un mouvement ? Combien de mouvements y-a-t-il au Parti démocratique sénégalais ! Je pense qu’il y en a énormément. Et de  tous ces mouvements, je vous apprends aujourd’hui que le mien, est le seul que le Président Abdoulaye Wade a béni depuis le 26 mars 2014 par un mail que je continue de garder dans ma boite.

Soyons précise, vous êtes encore du PDS ou non ?

Moi, je vous pose la question : ‘’Est-ce que c’est incompatible d’être dans le PDS et d’avoir un mouvement ? ‘’. Si on me dit que c’est incompatible là, je vous répondrez que j’appartiens à l’un ou à l’autre. Mais, je pense que ce n’est pas incompatible d’autant plus que le père fondateur nous a autorisés à avoir effectivement nos militants et sympathisants à l’intérieur du parti. Parce qu’aujourd’hui, la plus haute fonction du PDS, qui, n’étant plus au pouvoir, est occupée aujourd’hui par Aida Mbodj. On a énormément de mouvements Karimistes, de mouvements de sympathie pour les autres. Qu’on me reproche d’avoir un mouvement à l’intérieur du PDS, je pense que ce reproche ne pourra pas prospérer.

Les élections législatives se pointent à l’horizon, est ce que votre mouvement ira seul aux élections ou en coalition ?

Cela dépend de mon parti. Vous savez, je pense que nous n’avons pas attaché une corde autour du cou, Non. Nous sommes un parti. Nous demandons quelque chose au parti qui est un principe. C’est la dévolution démocratique du pouvoir à l’intérieur du PDS. Si cette dévolution existe, les hommes et les femmes qui sont là et qui m’accompagnent auront le mérite de figurer sur les tablettes de notre parti. Donc, je pense que ça, c’est un problème interne que nous devons régler au niveau de notre parti avant de dire quoi que ce soit. Donc, on en est pas à des investitures, on ne sait pas si on doit aller avec ceux-ci ou bien avec ceux-là. On en est à la définition des critères de dévolution démocratique du pouvoir à l’intérieur de notre parti.

Par rapport à l’affaire relative au cumul de mandats électifs, pourquoi Aida Mbodj s’est automatiquement résignée ?

Non, je ne me suis pas résignée. Il y a un recours au niveau de la Cour Suprême. Vous savez ce que c’est. Il y a eu un rabat d’arrêt. On attend. Mais, je vous rappelle votre devoir. Vous deviez m’aider à dénoncer cela. Il y a le président de Koumpentoum qui jusqu’à l’heure que je vous parle garde ses trois fonctions, alors que moi, j’avais déjà démissionné.

Que pensez-vous de l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, dans laquelle, Khalifa Sall est cité ?

J’avais dit en son temps à l’opposition que si elle laissait  le pouvoir me réprimer, demain ce sera le tour d’un autre opposant. D’ici à l’élection de 2019, il y aura forcément d’autres Aida Mbodj et d’autres Khalifa Sall. Parce que c’est ça le fonctionnement du régime actuel. Depuis le début, il est en train de traquer ses adversaires politiques. Ceux qui pensent qu’ils ne sont pas concernés n’ont qu’à attendre leur tour chez le coiffeur. Parce que nous assistons aujourd’hui à une gestion manichéenne du régime actuel. Il y a les bons d’un côté et les mauvais de l’autre côté. Tu es de l’opposition, tu n’as pas droit à certaines considérations. Donc, la route de la prison est ouverte…

Quelle lecture faite-vous de la dernière sortie du procureur de la République qui semble menacer les gens qui critiquent le fonctionnement de la Justice ?

La menace s’adresse à l’opposition et je suis de l’opposition. Mais, je ne serai pas sensible. Parce que lui, il n’est pas mon interlocuteur. Quand il avait fait une sortie concernant les minutes de l’audition d’Aida Diongue, j’avais interpellé à l’Assemblée le ministre de la Justice  sur la communication du Procureur de la République. Je rappelle encore au Gardes des sceaux qui est un acteur politique à Tambacounda, la promesse qu’il avait tenue à l’Assemblée nationale. Il avait promis de revenir avec un projet de loi qui vise à réguler la communication du Parquet. Parce que nous autres citoyens lambda, croyons que les minutes d’audition sont confidentielles. Que le Procureur se mette à les mettre à la disposition de la presse, je pense quand même que le ministre de la Justice a quelque chose à dire d’autant plus que c’est un Monsieur qui s’est toujours soucié de la préservation des droits de l’homme. Donc, il n’a qu’à nous répondre par rapport à l’interpellation qu’on lui avait faite. Et je crois qu’il va nous répondre. Le procureur est en train de menacer, les membres  de l’opposition. Et moi, je n’ai pas envie d’aller en prison.

Comment jugez-vous la politique économique mise en place par le président de la République ?

En tout cas, moi, je suis à l’intérieur du pays, et, c’est la précarité totale qui y règne. Avant de parler d’émergence, il faut au préalable régler certains détails. Dans certaines localités du pays, il n’y a pas d’eau potable, ni une fourniture d’électricité, les routes sont impraticables. C’est le cas de Pakour, de Médina Yoro Foula, j’en passe. Nous avons défini des critères fondamentaux pour élaborer  des stratégies de lutte contre la pauvreté. Le premier axe de ce document n’a pas été établi au niveau de ces localités-là. Aujourd’hui, les populations n’ont même pas droit au minimum. Elles sont en train de souffrir. Comment parler d’émergence dans ces conditions ?

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