Crash d’un avion A320 de Germanwings : Quelles hypothèses pour expliquer l’accident ?

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CRASH – Mais que s’est-il passé? Manuel Valls a indiqué devant l’Assemblée nationale qu' »à ce stade, aucune hypothèse ne peut être écartée » dans le crash de l’Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings qui a fait 150 morts ce mardi matin. Une « cellule de crise pour (les familles des victimes) a été ouverte au ministère des Affaires étrangères » et « tout sera fait évidemment pour leur donner le maximum d’informations au-delà (…) de l’enquête judiciaire qui est ouverte », a poursuivi le Premier ministre.

Il faut dire qu’on ne sait pas grand chose des raisons possibles de ce crash. « Cette catastrophe a eu lieu sur une zone très difficile d’accès (…) Un hélicoptère a déjà pu se poser pour constater malheureusement le fait qu’il n’y avait que des victimes », a souligné Manuel Valls. « Tout est fait en moyens d’organisation pour arriver le plus vite, en milieu d’après-midi sans doute, sur le site du drame », a-t-il précisé.

Aucune cause du crash n’est donc immédiatement connue. Toutes les hypothèses sont alors envisagées pour expliquer l’accident : panne technique, erreur de pilotage, acte terroriste, …

Quels hypothèses ?

« A ce stade, aucune hypothèse ne peut bien sûr être écartée », a donc affirmé Manuel Valls. Seule la récupération des enregistreurs de vol (boîtes noires) et un travail minutieux sur les débris et les corps permettront d’élaborer le scénario de l’accident.

L’une des deux boîtes noires a d’ailleurs été retrouvée dans l’après, comme l’a annoncé le ministre de l’Intérieur. Elle pourrait rapidement livrer ses premières réponses mais rien est encore sûr. La durée pour décrypter une boîte noire est en effet très variable selon son état. Dans le cas de l’accident du Rio-Paris, il avait fallu 48 heures aux enquêteurs du BEA. Dans celui de l’accident de la Yemenia au large des Comores en 2009, deux semaines avaient été nécessaires, les données ayant été endommagées.

« Pour le moment, cela peut être un problème technique, une réaction inadéquate de l’équipage à une situation délicate comme dans le cas de l’AF447 » Rio-Paris, résume un expert aéronautique, ancien enquêteur du Bureau d’enquêtes et d’analyse (BEA).

Peut-on exclure un attentat ?

« Une scène apocalyptique », a décrit aux Echos le député des Alpes-de-Haute-Provence, Christophe Castaner, après le survol du lieu de l’accident en hélicoptère. « Il ne reste rien que des débris et des corps », a-t-il dit, tout en assurant que la « piste terroriste n’est pas du tout privilégiée ».

Si les débris sont concentrés sur une zone circonscrite, il est hautement improbable que l’accident soit la conséquence d’un attentat par explosion.

« Si un avion explose en vol, les débris sont en effet répartis sur plusieurs kilomètres comme cela a été le cas de l’avion de la Malaysia (Airlines) en Ukraine », ajoute l’expert. Cela n’écarte pas pour autant la piste d’un déroutement d’avion qui se serait terminé par un crash.

« A ce stade, nous considérons qu’il s’agit d’un accident et toute autre chose relèverait de la spéculation », a affirmé de son côté Heike Birlenbach, une vice-présidente de Lufthansa, maison mère de Germanwings.

Que nous dit la trajectoire de l’avion ?

« Un avion qui descend face à un relief n’est pas un comportement normal d’un pilote professionnel. Celui-ci traduit probablement une incapacité des pilotes à contrôler leur trajectoire », souligne le commandant de bord qui a survolé des dizaines de fois la zone de l’accident.

Il ajoute que l’avion n’a pas piqué du nez, avec une descente de 3000 pieds/minute, selon les premières données du vol, « cela ne ressemble donc pas à une descente d’urgence ».
« L’équipage a pu expérimenter un incendie avec émanation de fumée toxique les contraignant à sortir du cockpit et à assister impuissants à la descente de l’appareil », dit-il, interrogeant sur la présence de batteries au lithium très inflammables.

L’ancienneté de l’avion a-t-il pu être un facteur de l’accident ?

Ce n’est pas l’âge de l’avion qui détermine son degré de fiabilité et de sécurité. Dans l’aviation légère, certains appareils datent de la Seconde Guerre mondiale et sont aussi fiables que les avions de dernière génération. Tout dépend de leur maintenance.

« Les avions des compagnies sérieuses sont suivis de façon très régulière. Ils sont inspectés par les pilotes avant chaque vol, ils sont soumis à des inspections plus poussées en fonction d’un calendrier précis », soulignent les constructeurs.

L’Airbus de Germanwings avait subi une grande révision « à l’été 2013 », a annoncé un dirigeant de la compagnie, Thomas Winkelmann.

« Mais on ne peut pas exclure un phénomène structurel: une défaillance d’une partie de la structure due à une absence de maintenance approfondie ou à une usure d’un élément particulier qui surviendrait seulement après des dizaines de milliers d’heures de vol. Dans l’histoire de l’aéronautique, c’est à l’occasion d’accidents qu’on a pu déceler des faiblesses inattendues de parties de l’avion pour lesquelles aucune procédure de maintenance n’avait été initialement prévue », souligne l’ancien enquêteur du BEA.

Quelles sont les priorités lorsqu’un accident survient ?

Circonscrire la zone de l’accident, localiser l’épave, les boîtes noires, un maximum de débris, les corps des victimes pour déterminer les moyens techniques et humains à mettre en oeuvre pour les inspecter.

Les enquêteurs vont ensuite saisir les enregistrements et communications radios, procéder au contrôle de la documentation technique de l’appareil pour avoir la traçabilité des opérations de maintenance, tandis que le parcours et la formation de l’équipage vont être scrutés.
huffpost

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