Crise ivoirienne – 420 Sénégalais rentrent par la route

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Kidira grouille de monde, à 700 bornes de Dakar à la frontière entre le Sénégal et le Mali. Mardi dernier, il est 16 heures. Trois bus des six de 70 personnes, en convoi depuis la Côte d’ivoire, sont alignés pour voir leurs occupants, 420 Sénégalais faire les dernières formalités douanières pour rentrer au pays.

Le calvaire se lisait sur les visages endoloris. Le langage de guerre, de meurtre, de mort, de couvre feu, de traque, est le plus usité par ceux qui se disent rescapés de ce qui est en passe d’être un massacre. Eux, disent avoir les moyens de venir, et un grand nombre veut les suivre mais n’a pas les moyens.

Un appel pressant aux autorités du pays est ainsi lancé. On n’a pas besoin de demander, les langues se délient. Les odyssées de 6 jours sont passées en revue. Tout comme le calvaire vécu en Côte d’ivoire depuis la fin du scrutin présidentiel.

Amy Thiam, Lamine Gueye, Birane et autres laissent échapper des larmes qui en disent long. Ils lancent un appel pressant aux autorités pour qu’elles puissent, comme certains pays, rapatrier ceux qui sont restés là-bas avant que tout ne s’embrase.

Et ils sont certains de cette éventualité. Ce sont six bus de 70 personnes qui ont pris départ il y a six jours en Côte d’ivoire. Pour le transport seulement 60 mille francs sont déboursés sans parler des frais de formalités.

Birane n’as pas sorti moins de 100 mille francs compte non tenu des repas et autres commodités tout le long du voyage. Nous, nous avons gardé un peu d’argent.

D’autres qui ont gardé leur argent dans les structures financières ne peuvent pas compter sur la liquidité pour se payer ce voyage, lance Ami Thiam. La tenue très froissée met en exergue les difficultés qu’explique cette dame d’une quarantaine d’années.

Son embonpoint aussi laisse transparaître son vécu, mais tout cela est passé à la trappe. Elle parle de paix, de guerre et de morts et même des compatriotes qu’elle se met à compter. Birame lui explicite le couvre-feu et la position entre deux antagonistes à savoir Gbagbo et Ouattara.

C’est maintenant la guerre civile. Birane de Ngaye Mékhé demande que l’Etat aille au secours des compatriotes laissés sur place et qui veulent revenir et qui sont sans un sou car toutes les activités des étrangers sont bloquées.

Quant à Rokhaya Ndong qui est venue de Thiès, elle a rencontré des parents qui connaissent sa famille laissée là-bas. Eux comme ceux qui sont bloqués à Abidjan lui demandent de ne pas venir.

Un dilemme qu’il est en train de vivre avec la psychose de voir combien ils doivent souffrir de cette guerre qui, selon eux, ne fait que commencer. L’issue pour eux ne peut être que fatale, vu la position affichée par les antagonistes.

Le Soleil

 

 


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