Des écoles toujours sous l’emprise de l’eau : La rentrée scolaire patauge

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Si les sinistrés devaient être notés par les chefs des établissements dans lesquels ils étaient logés, ils s’en sortiraient tous avec une sous-moyenne et des appréciations négatives. Au lendemain de leur séjour dans les écoles, ils y ont laissé des copies qui sont tout sauf propres. D’où la colère des chefs responsables. Les enseignants, qui ont retrouvé depuis hier les salles, s’en désolent aussi.
Lundi 1er octobre 2012, date de la rentrée des classes pour les enseignants. Dans certains établissements occupés jusque-là par les sinistrés déguerpis la veille, le désordre et le bruit interminable ont laissé la place à un calme plat. Seulement quelques enseignants et surveillants devisent à voix basse dans les cours des écoles visitées. Tout autour d’eux, les divers objets inutiles que les sinistrés ont abandonnés derrière eux. Bidons, morceaux de tissu, vêtements usés, bouts de bois, etc. sont éparpillés ça et là dans la cour des différentes écoles. L’insalubrité est manifeste. Les responsables des établissements s’en désolent.
A l’école primaire Hlm Grand Yoff II, le décor est triste. Déjà à l’entrée de l’établissement, on voit un table-banc sur lequel est assise une fille. Elle est entourée de tas d’habits, d’un matelas et de toutes sortes d’ustensiles. Tout porte à croire qu’elle appartient à une famille qui peine à quitter les lieux. L’intérieur de l’école laisse penser à un désordre de lendemain de fête. Le directeur de l’école, Falilou Niane regrette : «Vous voyez que cette école a besoin d’être remise à l’ordre. Les tables-bancs étaient éparpillés. Certains sont même cassés. Nos cadenas qui permettaient de fermer les portes ont disparu. Les toilettes et les salles ne sont pas désinfectées. Ça peut poser un problème de santé.» Inquiet face à la situation, il invite les autorités à prendre les mesures idoines avant l’arrivée des enfants.
De l’école primaire, il n’y a qu’une porte à franchir pour se retrouver dans le Cem. Là aussi, le constat reste le même, les sentiments aussi. L’Etat des toilettes don­ne un bon exemple de ce que les sinistrés ont laissé en guise de reconnaissance. Face à l’odeur fétide qui s’en dégage, impossible de respirer. Porter la main à la bouche et aux narines de­vient un instinct de survie. Une des portes est même défoncée et le lavabo est rempli d’eau noirâtre. Pour­tant, assure le gardien, «on pouvait se coucher ici avant l’arrivée des sinistrés». Mamadou Dione qui doit reprendre le travail s’est montré amer à l’encontre des désormais ex-résidents. Il a même dénoncé le traitement princier qui leur était réservé pendant que lui et ses semblables, presque sans logement, se contentent de 35 000 francs Cfa par mois. Et cela, malgré ses 8 enfants et son ancienneté qui date de 1991.

Bijou endommagé
Son amertume est aussi celle de la principale. Face à son bijou endommagé, Augustine Gning ne cache pas sa colère. On dirait qu’elle peine à exprimer ce qu’elle ressent. «C’est un vrai sinistre. Salles de classe, toilettes, tables-bancs, tout est délabré. Le ministre était passé lors des examens. Il nous avait félicités pour l’entretien. Mais voilà ce qu’ils en ont fait», soupire-t-elle. Moins affecté, le directeur de l’école primaire Hlm Grand Yoff I, Aliou Dièye, n’en constate pas moins les mêmes dégâts.
Cependant, tous ces différents responsables sont optimistes quant aux solutions urgentes qui devront être prises. Ils espèrent que leurs écoles seront opérationnelles avant le démarrage des cours. Surtout que l’organisation du Bfem montre clairement que cette effectivité est impossible d’ici trois jours, comme prévu.
lequotidien.sn

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