L’auteur de « Nima yalla def », Idrissa Diop, a fait face à la presse hier lundi 2 mai 2011 à Dakar pour présenter son nouvel album « Voyage » au courant d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence de son chef d’orchestre Cheikh Tidjane Tall et de son staff technique. Idrissa Diop s’est profité de cette occasion pour traduire la spiritualité qui est en lui.
Quand on est musicien, on est souvent habité par des vibrations qui sont d’un autre monde. Et il faut être très inspiré pour les traduire en notes sans les altérer. « La musique traduit ainsi la spiritualité qui est en nous », explique Idrissa Diop, auteur du titre « Nima yalla def ». Selon lui, « la pureté, la passion et la patience » lui sont « extrêmement importants ». Il s’exprimait ainsi hier lundi 2 mai 2011 à Dakar dans un restaurant de la place pour présenter son nouvel album « Voyage ». La sortie de cet album de 17 titres est officiellement prévue le 5 mai prochain.
Mais Idrissa Diop estime que « le Sénégal est en mutation musicalement parce que ceux qui vendaient une vingtaine de Cd par jour n’arrivent plus à en vendre un seul », dit-il. « Il y a alors un problème. Or aujourd’hui, la musique a besoin d’être amélioré », poursuit-il avant de se demander comment faire pour que la musique s’inscrive dans la dynamique des 3 P (pureté, passion et patience). Selon lui, il faut que les jeunes apprennent à écouter, à prendre conseil, car la qualité de la musique influe forcément sur les ventes, même s’il y a le problème du piratage.
Pour assurer une bonne relève, une transition musicale avec les jeunes, Idrissa Diop n’a pas utilisé le dos de la cuillère pour dire ses vérités à la jeune génération. « On nous a appris à respecter autrui. Il faut être très posé, c’est important dans notre métier. Quand j’entends les jeunes dire ces gars-là, ça me choque. Et pourtant, les vieilles marmites sont toujours celles qui font la bonne cuisine. On ne le dira jamais assez. Il est très important de laisser les anciens dans un pays, ils sont les gardiens de la sagesse. Nous devons apprendre beaucoup de choses à la jeune génération, mais encore faudrait-il qu’ils acceptent d’apprendre de nous », a déclaré Idrissa Diop qui a plus d’une quarantaine d’années d’expérience musicale.
« Quand on a des enfants qui ne savent plus écouter, on se confronte à plusieurs problèmes », a-t-il signalé. En effet, il faut noter qu’il y a beaucoup d’efforts perdus dans la musique sénégalaise. Il y a une pléthore de musiciens dont la production ne joue pas cette fonction éducative qui est dévolue à leur art. On enregistre beaucoup de cris, beaucoup de bruits qui brouillent la « communication sociale ». Mais Idrissa Diop semble avoir compris cette perte. « La formation était l’objet même de notre tournée scolaire, notre caravane dans les 14 régions du pays. C’est d’ailleurs notre raison de créer l’association Education et Musique », a-t-il rappelé.
Abou Sow, manager d’Idrissa Diop, a pour sa part précisé que la sortie de l’album était prévue au mois de mars dernier, mais qu’il a préféré sillonner le Sénégal à la rencontre des jeunes. Guissé Pène, ami de l’artiste a souligné qu’il est « toujours un plaisir de voir un bébé de la musique naître malgré les nombreux problèmes que connaît la musique ». Néanmoins, la qualité du travail le réconforte car il a reconnu que et album présente « une musique de qualité très diversifiée». L’album est le premier d’Idrissa Diop depuis 35 ans au Sénégal. Il résume ainsi sa carrière musicale. Plusieurs musiciens dont Youssou Ndour, Coumba Gawlo, Awadi, Duggy Tee, Bahaw de Da Brains et Samba Diabaré Samb ont participé à cet album réalisé par le Gabonais Tangui Akidingué. Un véritable voyage dans le temps et l’espace. Du spirituel quoi…
sudonline.sn