Grève générale dans l’école, et après-demain: les enseignants croisent les bras pour 48h

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Une grève générale de 48h, ce mercredi 18 et Jeudi 19 mai 2011, en vue d’exiger du Gouvernement, davantage de rigueur dans la mise en œuvre des accords signés. Voilà le mot d’ordre décrété par les syndicats d’enseignants regroupés au sein du Cuse. Des organisations qui requièrent du Gouvernement davantage de rigueur dans la mise en œuvre des accords contractés, relativement à la validation des années de contractualisation et de vacation, à la formation diplômante, voire à l’attribution des parcelles d’habitation…

La fin de l’année scolaire (2010-2011) au Sénégal n’est pas encore prête de connaître le relatif apaisement du front social annoncé, à cor et à cri, par les autorités en charge du secteur. Et pour cause, les organisations syndicales regroupées au sein du Cuse (Cadre unitaire des syndicats d’enseignants) ont décidé hier, au cours d’un point de presse, de décréter une grève générale de 48 h demain et après-demain (mercredi 18 et jeudi 19 mai) afin d’exiger du Gouvernement, davantage de rigueur dans la mise en œuvre des accords contractés.

Par une telle initiative, les organisations syndicales enseignantes mettent un bémol sur la supposée accalmie pressentie dans les perturbations multiformes qui perturbent les apprentissages au niveau des divers ordres d’enseignement au Sénégal. Ramant de fait à contre-courant des enseignants du Supérieur qui ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève, voilà près de deux mois, et de sauver l’année académique dans les universités, voire du Cusems/Saemms à deux doigts de geler sa dynamique revendicative pour cette année, les membres du Cuse ont opté, eux, de muscler leurs biceps contre la faible disposition des pouvoirs publics à privilégier la mise en œuvre d’avancées concrètes dans l’application des accords signés.

Pis, notent les compagnons de Mamadou Diouf, le coordinateur du Cadre, « force est de constater que l’attitude constructive du Cuse engagé dans des travaux de commissions avec les représentants du Gouvernement, fondée sur la recherche de solutions ne semble pas être la priorité du gouvernement qui, à travers le ministre de l’Enseignement met en avant la désinformation sur fond de polémique stérile ».

« SURPLACE, DILAT0IRE ET REMISE EN CAUSE »
Pour autant, font-ils remarquer, « Loin des avancées significatives attendues et annoncées quotidiennement, pour l’essentiel et sur des questions de fond, on assiste à du surplace, un dilatoire inacceptable et même des tentatives de remise en cause ».

Et le cartel syndical des enseignants de lister ses divers griefs contre le Gouvernement. 0n note ainsi que « 13 syndicats signataires du protocole de 2009 et non encore attributaires attendent toujours leurs parcelles. Au même moment, les propriétaires des 1100 parcelles de la ZAC de Kounoune butent sur des questions de titre foncier et d’autorisation de construire, pour un engagement qui date de 2003 ». A cela s’ajoute, selon le Cuse, « la question non négociable de la validation des années de volontariat, de vacation pour les contractuels reclassés comme fonctionnaire, qui connaît un dilatoire inacceptable ».

Concernant la formation diplômante, les compagnons de Mamadou Diouf indiquent que « jusqu’ici, il n’y a pas de plan de résorption du stock de professeurs vacataires ou contractuels titulaires du Bac, Dues ou Duel, devant en bénéficier. Il n’y a pas non plus un dispositif mis en place pour la formation des Instituteurs Adjoint dès les vacances de 2011 ».

Autant de points de frustration pour les enseignants du Cuse et auxquelles viennent se greffer la gestion calamiteuse de la question du Bac arabe, le flou qui persiste jusqu’à présent sur le reversement intégral des cotisations sociales des contractuels de l’éducation, les ponctions « inacceptables et inexpliquées » constatées sur les salaires des volontaires, MC et PC. Que dire enfin, précisent les membres du Cuse, des retards persistants dans la parution des actes d’avancement, de reclassement et de leurs incidences sur la mise en solde et le paiement des rappels, voire des « coupes sombres » sur le budget des ministères en charge de l’Education et leurs effets négatifs sur les programmes de construction et équipement scolaire.

Soucieux de remédier à ces divers dysfonctionnements qui risquent à terme de déprécier non seulement la qualité de l’enseignement mais encore la situation sociale et les conditions de travail des enseignants, les membres du Cuse ont décidé de paralyser le déroulement normal des cours dans les écoles du Sénégal, tous ordres d’enseignements compris, en vue de solliciter plus de rigueur dans l’application des accords signés. Une grève générale de 48 h qui démontre encore une fois combien le secteur de l’éducation est sujette à problèmes au Sénégal pour des autorités qui peinent encore à asseoir la paix sociale dans l’école. Pour rappel , le Cuse regroupe plus d’une quinzaine des syndicats d’enseignants dont le Sudes, l’Uden, l’Ues, l’0is, le Sypros, le Sneel, l’Adept, l’Ades, le Sels…
sudonline.sn

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