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Hausse du prix de l’électricité : Samuel Sarr s’oppose au Fmi et menace de démissionner si l’Etat passe à l’acte

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Les négociations ouvertes à Dakar depuis lundi dernier entre le gouvernement du Sénégal et le Fonds monétaire international sur une hausse du prix de l’électricité sont âpres. Le ministre de l’Energie Samuel Sarr a, toutes affaires cessantes, quitté Pékin pour rallier Dakar avec une ferme résolution de ne céder aucun pouce à la volonté des bailleurs de fonds. Par Madiambal DIAGNE depuis Pékin

ImageLe ministre de l’Energie Monsieur Samuel Sarr et le Directeur général de la Senelec, M. Seydina Kane ont dû écourter leur séjour en Chine où ils étaient venus pour les besoins de la commission mixte entre le Sénégal et la Chine. Les discussions engagées entre les responsables de la Senelec et le Fonds monétaire international au sujet de la gestion de la société de distribution de l’électricité sont en passe d’achopper. Ce qui a nécessité qu’ils rappliquent dare-dare sur Dakar. En effet, les institutions de Bretton Woods avec le Fmi en tête, dans le cadre des discussions ouvertes depuis lundi dernier à Dakar, voudraient faire appliquer une hausse immédiate du prix de l’électricité au Sénégal afin de permettre de restaurer l’équilibre des comptes d’exploitation de la société. Seulement, les autorités gouvernementales sénégalaises n’envisagent pas une telle perspective.
Samuel Sarr tient à s’opposer à un tel projet et veut le faire savoir à qui veut l’entendre. Pour le ministre de l’Energie, il faudrait plutôt que le ministère des Finances liquide à la Senelec l’ardoise de quelques 17 milliards que les administrations publiques doivent à la Société nationale d’électricité. Samuel Sarr explique qu’une hausse du prix de l’électricité ne saurait être une panacée pour sortir la Senelec de ses difficultés. D’ailleurs explique-t-il, une hausse provoquerait l’effet contraire, car les populations ne pourront pas s’acquitter de leurs factures et cela augmenterait les branchements clandestins sur le réseau de la Senelec et par conséquent, engendrerait des pertes énormes. Il reste que les tensions sociales observées dans la banlieue de Dakar il y a quelques mois de cela, du fait d’une nouvelle tarification en hausse du prix de l’électricité ont, semble-t-il, constitué une alerte sérieuse pour les autorités gouvernementales.
Le ministre de l’Energie qui se veut inflexible sur cette question, ne se montre pas moins confiant sur les perspectives qui s’offrent à la Senelec. Son séjour à Pékin lui a permis de finaliser la signature d’accords de coopération avec la Chine dans le domaine de l’électricité. Ainsi, des financements pour la mise en service de nouvelles centrales électriques ont été obtenus. Une puissance supplémentaire de 50 mégawatts sera fournie aux capacités de la Senelec grâce à une centrale à gaz qui sera construite dans moins d’un semestre par la Chine. Il s’y ajoute qu’une centrale à charbon sera livrée par les techniciens chinois en juin 2011. De même, insiste Samuel Sarr, la centrale de Gti reviendra dans le circuit dans un délai de quatre mois. Un accord conclu entre le gouvernement et la société américaine permettra la remise en service de la centrale qui, après cinq mois d’exploitation, va entrer dans le patrimoine de la Senelec pour une transaction de l’ordre de 900 mille euros, soit environ 600 millions de Cfa. Par ailleurs, dans le domaine de l’électrification rurale, un accord a été signé avec la société chinoise Tbea pour un montant de 50 millions de dollars qui permettra l’électrification de 700 villages.

lequotidien.sn


HAUSSE DU COUT DE L’ELECTRICITÉ

Samuel Sarr prêt à démissionner si l’Etat passe à l’acte

Malgré les pressions de bailleurs qui avaient demandé un réajustement des prix de l’électricité à la date du 1er avril dernier, la Senelec refuse de se plier. Mieux, le ministre de l’Energie, Samuel Sarr, a confié à certains de ses proches collaborateurs qu’il est prêt, même au risque de démissionner, à ne pas réajuster les prix ; il ne demande ni plus ni moins que l’Etat paye à la Senelec son dû.

Le gouvernement s’était engagé auprès du Fonds monétaire international(Fmi), comme mentionné clairement dans le mémorandum de politique économique et financière en date du 4 décembre 2009, réaffirmé récemment, de réajuster « si nécessaire » le coût de l’électricité au plus tard le 1er avril dernier. Mais jusqu’à hier, au ministère de l’Energie ou à la Senelec, c’était toujours le niet catégorique. Mieux, le ministre de l’Energie lui-même, Samuel Sarr, a assuré à ses collaborateurs que cette hausse n’aura jamais lieu sous son magistère. En clair, si tel devait être le cas, il n’hésiterait pas une seconde à demander à démissionner. Une source autorisée indique à ce sujet que le plus urgent actuellement est que les bailleurs de fonds instruisent l’Etat, notamment le ministère de l’Economie et des Finances, à payer à la Senelec sa compensation, au lieu de demander une « hausse impossible », dans le contexte actuel, du prix de l’électricité.

D’ailleurs, la Banque mondiale et de l’Agence française de développement, ont demandé la même chose, selon une source très au fait du dossier. « Augmenter le coût de l’électricité ne réglera rien. Si on le fait, la fraude va se massifier », jure une source proche de Senelec, qui signale que le Fmi va tenir son Conseil d’administration dans les prochains jours. Déjà en début septembre 2009, la Banque mondiale et l’Afd avaient dépêché une mission d’urgence, pour étudier la situation de la Senelec. A la suite de quoi, le gouvernement avait prévu plusieurs mesures pour redresser la Senelec. Ces mesures s’articulent, entre autres, autour de la mise en place d’une convention de dette croisée entre l’Etat et la Senelec, du rééchelonnement de la dette rétrocédée de 17 milliards de F Cfa sur cinq ans, et de l’étalement du paiement de la Tva suspendue arrêtée à 12 milliards sur 60 mois.

Elles concernent également l’exonération de la Tva sur les nouveaux investissements, sur la base de la loi n° 2007-25, le versement du reliquat de 36 milliards de F Cfa de la compensation due au titre de 2008 et l’engagement à l’inscrire au budget de 2011 et 2012, permettant à la Senelec de disposer de ces fonds dont 20 milliards en 2010 et 16 milliards en 2011 à travers le système financier. Ce qui n’a pas été fait même si les deux parties étaient pourtant tombées d’accord sur le principe de la dette croisée, d’autant que Senelec doit de l’argent à l’Etat.

Cheikh Mbacké GUISSE

lasquotidien.info

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