Jours difficiles de l’ancien Président après le pouvoir : Alassane Ouattara dépanne Wade

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, l’ancien président sénégalais ne vit pas des moments de bonheur dans sa retraite de Versailles en France. Selon des informations livrées par ces proches, Abdoulaye Wade attend toujours non sans impatience la valorisation de son décret relatif au statut d’ancien chef de l’État. Son ami Ado vole à son secours.

Même si son successeur a mis à sa disposition un capitaine médecin militaire, le troisième président de la République du Sénégal semble exiger plus. C’est-à-dire une «application véritable de la loi». «Je refuse de m’installer dans l’informel», a-t-il signifié à un proche du président Sall avec qui il s’est entretenu au téléphone le week-end dernier.
Le chef de l’État déchu estime qu’il devait bénéficier d’une résidence, d’un cabinet restreint comprenant un aide de camp, un chef de cabinet, un conseiller technique, deux assistantes, une voiture, un chauffeur, un cuisinier et une gouvernante. L’actuel président semble ne pas le comprendre ainsi. C’est la raison pour laquelle, il se presse doucement. Ce qui irrite le «Pape du Sopi». Apparemment blessé dans son amour propre, il se confie à Alassane Ouattara. Les deux hommes entretiennent une longue amitié et complicité qui ont résisté au temps. Entre les deux tours de la dernière présidentielle ivoirienne, Ado était venu au Sénégal demander des conseils à son «aîné» avec qui il partage l’Internationale libérale. Cette visite avait fait grand bruit du côté de la Lagune Ebrié. Les partisans de Laurent Gbagbo avaient vite crié à l’ingérence dans les affaires d’un État indépendant. Mais Wade n’en avait cure et avait continué à soutenir son «frère libéral» jusqu’à son installation à la présidence ivoirienne précédée d’une période particulièrement houleuse. Ouattara a été donc très sensible à la sollicitation de Wade. C’est pour cela, qu’il a décidé de le «prendre en charge jusqu’à la fin de sa vie», nous rapporte-t-on. Cependant, les partisans de l’ancien président n’en démordent toujours pas. Ils réclament avec insistance le «droit» de leur mentor.
«Il attend le décret qui porte sur les droits, avantages et privilèges d’ancien chef d’État digne d’une démocratie comme le Sénégal. Combien vont-ils lui payer par mois, par an et à partir de quand ? Il a droit à un cabinet, une protection rapprochée et un service à domicile où qu’il soit , disent-ils. A leurs yeux, c’est Macky Sall qui bloque un décret qu’il «refuse de signer». Ils indexent aussi la Secrétaire générale de la Présidence, Aminata Tall. Celle-ci, considèrent-ils, «a la haute main sur l’administration des choses et des hommes du Palais». Et elle n’a pas encore ouvert ce dossier, regrettent ces proches de Wade. «L’aide de camp du prédécesseur de Macky Sall est un capitaine qui est resté à Dakar alors que le leader du Sopi est à Paris. Et sa femme de chambre a été affectée aux Aéroports du Sénégal (Ads)», détaillent nos informateurs.
Source : La Tribune