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Karim Wade et ses 8 milliards avant 2000 : Conte de fée, mécomptes des faits

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Le journal L’As, dans sa livraison d’hier a défloré quelques réponses que l’aîné de l’ancien couple présidentiel a données aux gendarmes-enquêteurs sur sa richesse personnelle. On apprend que l’estimation de son patrimoine dressée par lui, s’élève à 8 milliards avant 2000 ; donc la survenue de l’Alternance qui a permis à son père de se hisser au promontoire sacré et sanctifié de la présidence de la République.

pensionnaire des Cours Sainte-Marie de Hann au Sénégal puis de Saint-Martin de France avant de faire ses humanités à l’Université de Paris2, n’a certes, pas le bonnet d’âne, mais les langues de la postérité ne disent pas, non plus qu’il avait la flam­me d’un génie.

Ce n’est certes pas pour cette raison que la mansuétude divine refuse forcément à un homme de crouler sous l’or et la réussite. Cependant, on aimerait bien sa­voir, de toute notre niaiserie de Sénégalais moins intelligents et moins travailleurs que lui, comment un boulot d’étudiant, un statut d’employé d’une banque, fut-elle londonienne, des amitiés sans doute tardives avec des familles de nababs du Golfe (les Kharafi, par exemple) ont pu lui construire un patrimoine qui s’élève à 8 milliards de Cfa.

On ne connaît pas l’aîné des Wade l’héritier d’une haute tribu. Du moins, ce n’est pas cette justification-là qu’il a déclinée devant les gendarmes, mardi dernier. Toujours est-il que Karim Wade, révèle-t-on dans L’As a roulé carrosse avant 2000 avec un parc rutilant d’une Mercedes S320, une ML320, une 406, une ML55. C’était avant 2000. Aujour­d’hui, il roule en bolide avec une Porsche Cayenne, une Bmw, une C5, une Gmc, une Denali3, une Chevro­let, une Gmc Yoken, une Pick-up Ford. Sans compter que les révélations de notre consœur de L’As est muette sur le fameux Jet privé.

8 MILLIARDS QUAND PAPA ETAIT FAUCHE !
8 milliards avant l’arrivée de Papa au pouvoir ! Il sera difficile à Karim Wade -et d’ailleurs il a eu l’intelligence de ne pas le faire-, de convoquer une reproduction génétique (ou même génétiquement modifiée), encore moins une méritocratie républicaine et/ou intellectuelle, de convaincre à propos de cette fabuleuse odyssée financière. Il y a cependant quelque chose qui frise dans cette fortune de celui qu’on appelait, à tort ou à raison, «Monsieur 10%», un conte ou un mécompte…de fée ; à moins que cela ne soit une ligne de défense inspirée de celle de son frère d’emprunt Samuel Sarr qui avait révélé aux enquêteurs qu’il était riche de près de 10 milliards avant l’Alter­nance sous Wade, qui l’a d’ailleurs appauvri. Ainsi donc, Karim pesait 8 milliards, alors qu’en 2000, il a fallu que les alliés de son père inventassent la fameuse Marche bleue pour accompagner un Wade fâché par les hold-up électoraux des socialistes et fauché pour faire face aux dépenses pour engager une élection présidentielle. Comment a-t-il pu détenir un patrimoine si obèse alors que la résidence paternelle au Point E était sous menace de saisie par une banque de la place ?

Les intrigues financières ne révèlent pas, comme on le pense souvent, que des drames intimes ; elles font naître parfois aussi des miracles, des contes de fée. Parfois des mécomptes dans les faits. Un mécompte relevé par L’As par exemple : Karim dit ne disposer d’aucun bien immeuble au Sénégal, quand dans un document son père déclare qu’il a acquis deux maisons contiguës à sa résidence du Point E.
Etre si riche avant le pouvoir pour ensuite venir au pouvoir, gérer «le ciel et la terre» donnent aussi des privilèges. Même après qu’on a quitté le «ciel et la terre».

Karim Wade, après son audition, a bénéficié d’un privilège que ni le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, ni le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy ni Pape Diop, pourtant président du Sénat, encore moins Mbaye-Jacques Diop, ex-président du Conseil économique et social, n’ont reçu de la part des enquêteurs. Wade-fils est sorti par une porte dérobée pour se soustraire aux questions inquisitrices des journalistes et même aux applaudissements de ses souteneurs. Ce n’est pas le privilège du produit d’une haute tribu ; c’est juste l’heureux tribut d’un Crésus de fils d’ancien président. Un mécompte qui… compte !

Lequotidien.sn

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