La thérapie de choc

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Une plateforme de coordination de sa communication. C’est ce que le gouvernement d’Abdoul Mbaye veut mettre en place pour corriger les faiblesses constatées dans la vulgarisation des actions entreprises en direction des populations par les autorités étatiques. Une rencontre a été consacrée hier au sujet. Le Secrétaire général du gouvernement, Seydou Guèye qui a pris part à la réunion, a campé le décor sur le fil de l’Aps, en insistant sur l’objectif principal de cette stratégie de communication.

Le gouvernement a décidé d’apporter des réponses appropriées aux problèmes de communication qui se posent en son sein. Il s’achemine vers la mise en place d’une stratégie qui tiendra compte de la double articulation des actions des ministères et de la nécessité de rendre compte aux populations. L’enjeu est de les convaincre de la justesse des actions gouvernementales en leur direction. Le gouvernement qui avait annoncé depuis quelques mois un séminaire gouvernemental sur le sujet, semble conscient de l’urgence à mettre en place ce cadre pour une communication mieux articulée entre les différents segments du gouvernement et les populations. Notre confrère (l’Aps) a relayé les propos du Secrétaire général du gouvernement, Seydou Guèye, qui a fait part de la volonté des autorités étatiques à apporter des solutions pour corriger les faiblesses de la communication gouvernement.

C’était lors de la réunion pour valider les termes de référence du Projet de chronogramme dans le cadre de la mise en œuvre des axes de la communication gouvernementale. La mise en place de la stratégie, dit-il, passera par l’état des lieux aux fins de mettre la main sur le mal et «administrer le remède» qu’il faut. Un comité technique a été mis sur pied pour valider les termes de référence, avec en perspective la convocation d’un conseil interministériel sur la communication gouvernementale, a révélé le Secrétaire général du gouvernement.

L’Etat du Sénégal va également produire des outils permettant d’élaborer et de mettre en œuvre une feuille de route et un mécanisme de communication coordonnée et efficace, a déclaré Seydou Guèye sur le fil de l’Aps.
Un comité de pilotage a été mis en place et dirigé par le Directeur de la Communication, Alioune Dramé. De même que deux commissions : chargée de la communication, managée par le Directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), Thierno Birahim Fall ; et Scientifique, administrée par le Directeur général de la Radio Télévision Sénégalaise, Racine Talla.

Rappelons que la communication gouvernementale a beaucoup fait parler d’elle avec les sorties des porte-paroles du gouvernement et du président de la République, et de celle du ministre de la Justice. L’opinion a constaté que le message n’était pas le même. Ce qui avait poussé certains analystes à parler de cacophonie. Cela n’est pas l’avis du ministre de la Communication, des `Télécommunications et de l’Economie numérique, Cheikh Bamba Dièye qui soutient dans les colonnes de Rewmi quotidien: «Sur le sujet des biens mal acquis, beaucoup s’élèvent pour dire que le gouvernement ne communique pas bien. Cela ne veut pas dire qu’il y a cacophonie. Mais il y a un débat de fond dans ce que nous faisons et chaque ministre et responsable a une façon personnelle d’apprécier les choses. Le gouvernement n’est ni un tout figé ni des blocs monolithiques de béton. Il est fort regrettable, dans certains esprits, qu’il y ait cette impression de dislocation ou de cacophonie dans notre manière de communiquer».

Le débat s’était posé du temps de Wade

Rien de nouveau sous les cieux ! Le régime de Macky Sall, en initiant la réflexion sur la communication gouvernementale, s’inscrit dans la continuité de ce qu’avait fait son prédécesseur. Le régime libéral était confronté aux mêmes difficultés. Les tenants du pouvoir d’alors ont reconnu que «La communication gouvernementale est le maillon faible du régime libéral. Parce depuis l’avènement de l’alternance, on dénote un manque de cohésion et de crédibilité dans le discours politique ». C’est le constat fait à l’occasion de la conférence publique tenue le jeudi 30 octobre 2009, à Dakar, par la Coordination nationale des cadres libéraux (Cncl) sur le thème : «la communication gouvernementale, quelle contribution pour le Parti démocratique Sénégalais (Pds) ?». Le journaliste et ministre Bamba Ndiaye avait fait le même diagnostic en parlant de : « Manque de cohésion, de précision et de crédibilité, manque d’anticipation et de régularité, absence d’hiérarchisation, etc, tels sont les maux dont souffre la communication gouvernementale»,

Le premier ministre de l’Information et de la communication et premier porte parole du gouvernement du régime de l’Alternance de 2000, Mamadou Diop Decroix, avait déclaré dans le même panel que «la problématique de la communication gouvernementale peut être résolue par la mise en place d’un instrument de veille politique disposant de l’ensemble des informations fournies par le gouvernement.Notre communication doit être intelligente. lI n’est pas important de toujours vouloir faire plaisir au président de la République, mais d’essayer de convaincre les populations». Et pour lui, cela doit commencer par le ministre de l’Information et de la communication du gouvernement «qui doit être le plus informé de tous les ministres. Lui qui est en première ligne quand il s’agit d’informer l’opinion publique».

Dans la même mouvance, Babacar Gaye, porte parole du Pds, membre du panel, avait aussi déclaré : «La communication confuse du gouvernement découle de la non prise en charge du discours politique. Pour bien communiquer, il faut savoir beaucoup et être bien informé. Le rôle du ministre de l’information et de la communication n’est pas de répondre aux attaques des adversaires politiques (…) Au niveau du gouvernement, l’information n’est pas disponible au moment où il faut et quand il le faut.
Toutes les informations ne sont pas bonnes à publier. Il y a plusieurs manières de communiquer : on doit communiquer selon la cible», disait-il

Au cours du même panel, un expert en Communication politique avait relevé un problème de coordination entre les membres du gouvernement qui frisait la cacophonie, comme l’illustre l’affaire Ségura. Or, pour lui, la communication est une discipline qui obéit à des principes et des règles et doit être confiée à des personnes qui en ont la science : «Tout le monde parle à la fois et ne donne pas souvent la même version des faits. Ce qui fait l’ambigüité de la communication gouvernementale. Conséquence, il y a distorsion du message, ce qui pose du coup des problèmes de compréhension ». Il avait mis le doigt sur le vrai problème de la communication gouvernementale du régime de Me Wade en soutenant que «C’est plutôt le produit (Wade) qui pose problème. Quelle que soit la pertinence de la stratégie mise en place, si le produit continue à pratiquer la communication de la terre brûlée, en mettant le feu partout, en s’exposant ou en s’adonnant à son jeu favori : l’improvisation, rien ne marchera. Le travail du ministre de communication ou du porte-parole du parti se résumera hélas, à éteindre le feu, plutôt que d’anticiper sur les évènements, en prenant parfois l’initiative, c’est la communication offensive et non réactive».
sud quotidien

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