Le monarque dans la glace russe Par Fatou Sock

Pan sur sa tête ! Il ne s’attendait pas à ce coup de marteau dont l’auteur est son nouvel ami, Lamine Diack ancien président de l’IAAF, la Fédération internationale d’athlétisme, impliqué dans une affaire de corruption en liaison avec des réseaux russes. Face aux policiers français de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), l’ancien athlète et ministre a mouillé les opposants de Wade et plus notamment, Macky Sall celui qui assure les charges de la présidence de la République du Sénégal.
Les réfutations de Lamine Diack sur le micro de la RFM, n’y changeront rien, de même que les gesticulations de Mimi Touré, « des dames de compagnie du couple Faye-Sall » et de toute la cohorte parasitaire de la Mackysie, des plus petits au plus grands, de l’Afp aux gaucho socialo – communistes. Le mal est déjà fait. Le journal de Le Monde n’a rien inventé, rien rajouté. C’est un journal indépendant, sérieux et crédible avec équipe éditoriale constituée des gens intègres qui n’ont jamais cédé face aux menaces du puisant Sarkozy. Et si Lamine Diack voulait vraiment être crédible, il devrait s’adresser à ce journal qui a fait les révélations sur lui. Et non sur une radio partisane et proche du pouvoir. Le droit de réponse s’adresse aux diffuseurs des propos. C’est la règle générale et élémentaire. Ceci est seulement une mise au point. On ne va pas s’acharner sur le président Diack, ni faire son procès. Il a besoin de nos prières. Que Dieu le soutire de cette affaire et qu’il retrouve sa famille. Disons, Amen !
Celui qui nous préoccupe, c’est Macky Sall. S’il se sent offenser comme le disent ses policiers, il n’a qu’à s’en prendre à Lamine Diack et au journal au Monde. Et non aux journalistes de la Sen TV et aux membres de l’opposition.
J’ai toujours critiqué le contenu des programmes de nos télévisions en particulier celui de la Sen TV. Mais j’avoue l’édition spéciale qu’ils ont consacrée à cette affaire a été d’un remarquable travail. Un travail professionnel avec l’exposition des faits, avec un récit clair, net et sans parti-pris. Ils ont alimenté leurs analyses par des séquences vidéos de L’équipe TV et des morceaux choisis du journal de Le Monde. Un journaliste a le droit de commenter l’information, de chercher des liens avec d’autres faits avec des rappels historiques. C’est exactement ce que les journalistes de Bougane Gaye Dany ont fait avec brio. Aucun journaliste n’a offensé le président : ni Mansour Diop, ni Ahmed Aidara, ni Ndèye Astou Guèye, ni Massamba Mbaye… Ces arrestations et ces convocations à la DIC résultent d’une tentative d’intimidation afin que les journalistes se livrent à l’autocensure. Macky a acheté une grande partie de la presse nationale. Il est épargné et protégé. Pour lui, tout le monde doit être avec lui. Cet homme est incapable d’accepter la moindre contradiction. Il a des pulsions monarchiques. Comme tous les dictateurs, il a une personnalité paranoïaque. Il crie sur ses collaborateurs, il arrête ses opposants, il intimide les journalistes.
Omar Sarr n’a fait que son rôle d’opposant. Il a posé des questions pertinentes. Dans tous les pays du monde, si le président est cité dans un scandale surtout dans une corruption et de blanchiment d’argent, des voix s’élèvent pour exiger sa démission.
Macky Sall se dit le président de la gouvernance vertueuse. Il a. récemment déclaré sur le plateau de chaîne de télévision française d’information, Itélé , que « la délinquance en col blanc » faisait mal à l’Afrique. Il s’est fait le champion de Monsieur Propre en emprisonnant le fils de Wade sans preuves par une juridiction qui n’existe nulle part dans le monde.
Aujourd’hui, comme Idrissa Seck, l’a dit, nous attendons de lui qu’il se présentât devant la CREI pour laver son honneur.
L’opposition ne doit pas céder. Il est temps de se mobiliser et d’engager le combat avec lui pour le respect de la liberté d’expression qui est garantie par la constitution. Certes, ce sera difficile, parce que Macky a acheté des journalistes, des grands médias, des personnes influentes, des grandes richesses, des marabouts. Heureusement, le peuple n’a pas prix !

Fatou Sock