Quelques minutes après la rencontre avec le gouvernement, le Saemss et le Cusems ont rendu public leur 9ème plan d’actions. Une façon de montrer que l’on est loin d’une sortie de crise, même si les syndicats admettent que l’Etat a fait des propositions pour la première fois. Mais, elles sont «en deçà» de leurs attentes, renseigne Le Quotidien.
Sans gants, Hamidou Diédhiou, Secrétaire général du Syndicat des enseignements de l’élémentaire du Sénégal (Sels), porte-parole du G7, est sorti de la rencontre avec le gouvernement, pour annoncer la poursuite du mot d’ordre de grève. Cette déclaration anéantit l’espoir des milliers de personnes qui attendaient que de bonnes nouvelles découlent de la journée de négociations tenues samedi. «Un mot d’ordre de grève, on ne le suspend que sur la base du concret. Nous n’avons rien eu de concret. Nous n’avons pas eu le minimum que l’on voulait entendre du gouvernement», a lancé le porte-parole des syndicats, au sortir de la rencontre avec les ministres de la Fonction publique, Mariama Sarr, du Travail, Samba Sy, de l’Education nationale, Mamadou Talla et des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo. Lesquels ont soumis huit propositions aux syndicats, dont la défiscalisation de l’indemnité de logement, le relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50 à 60 %,… «69 milliards, que quelqu’un le dise est une chose, l’autre chose est de confronter cette offre-là à la population concernée, de la confronter à ce qui est demandé», note M. Diédhiou. Et d’ajouter : «Par rapport à ce qui est demandé depuis 2018, par rapport au fait que l’Etat accepte qu’il y a des incorrections, des iniquités qu’il faut réparer dans ce système de rémunération, les 69 milliards étaient largement insignifiants et il fallait aller dans le sens de l’améliorer objectivement», répond Hamidou Diédhiou. Il estime que pour l’ensemble des indemnités qui concernent les enseignants du Sénégal, poursuit-il, il fallait aller dans le sens de les améliorer. Parce que, dit-il, «pour la plupart, c’est depuis mathusalem que ces indemnités n’ont pas connu d’évolution». Il s’agit des indemnités de logement, d’enseignement, de résidence, de contrôle et d’encadrement pédagogique pour les inspecteurs et celles liées aux classes spéciales. «Ils ont fait des propositions, mais qui n’ont pas pris en compte l’ensemble de ces indemnités-là», se désole Hamidou Diédhiou. Cependant, «pour la première fois, nous recevons une proposition du gouvernement sur la question relative aux deux aspects qui ont fait l’objet d’achoppement. C’est-à-dire le système de rémunération et la question du corps des administrateurs», a tenu à préciser Hamidou Diédhiou, Secrétaire général national du Sels, au nom des 5 syndicats du G7.
Les syndicats attendent du «concret» venant du gouvernement
Ce dernier informe également que les discussions ont eu pour point fondamentalement, des questions d’éclaircissement sur les échéanciers qui, «par moment, n’étaient pas clairs, des questions de cadrage sur les niveaux ou les corps concernés, mais également les grades qui leur ont permis de faire des simulations». Les négociations vont se poursuivre samedi prochain.
Alors que démarre demain le 9ème plan d’actions du Cusems et du Saemss par «une présence passive» dans les écoles avec port de brassard rouge, un débrayage le mardi, une grève totale les jeudi et vendredi.