Les bons points de Macky Sall

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A moins de deux ans de l’élection présidentielle, Macky Sall se positionne, d’après les sondages, comme le candidat qui arriverait au second tour avec Me Wade. Décryptage des bons points du leader de l’Apr.

Macky Sall, tout nouvel opposant, chef de file de l’Alliance pour la République (Apr) cristallise les sympathies et coiffe tous les leaders de l’opposition, si on s’en tient au dernier sondage du Bureau d’étude Bâ Djibril et Associés (Bda). Il arrive après le président de la République, Me Abdoulaye Wade (27, 3 %) avec 21 % des intentions de vote dans la capitale, Dakar. Quant à Ousmane Tanor Dieng du Parti socialiste, il capitalise 11, 4 %. Idrissa Seck arrivé deuxième lors des de la dernière élection présidentielle de 2007 recule dans ce sondage avec 5,8 %. Moustapha Niasse chute avec 3 % tout comme Karim Wade ne parvient toujours pas à décoller avec ses 0,9 %.

A côté du cabinet d’études BDA, les autres structures qui ont effectué des sondages sont presque tous unanimes. Macky Sall gagne du terrain au moment où l’opposition classique stagne. Qu’est-ce qui explique cette ascension du leader de l’Apr et pourquoi, en dépit de sa courte présence dans l’opposition, il arrive à se positionner devant des formations politiques plus structurées, comme le Parti socialiste et des leaders plus expérimentés tels que Moustapha Niasse, enfin devant son ex-frère libéral Idrissa Seck ? En tout cas, il y a quelque chose de constant et qui se répète si on interroge l’histoire récente du Sénégal. En effet, on se rend compte qu’à chaque fois que des personnalités ont quitté le camp du pouvoir pour aller rejoindre l’opposition, ils ont fait de bons scores aux scrutins qui ont suivi. On se souvient de la mémorable percée du patron de l’Urd, Djibo Leyti Kâ aux Législatives de 1998, alors qu’il venait de quitter le PS qui s’était opposé à la création de courant politique en son sein. Il obtient avec surprise onze députés et vient juste après Abdoulaye Wade et sa formation, le Pds. Suffisant, pour avoir son propre groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. En 2000, si Moustapha Niasse n’est pas arrivé deuxième alors qu’il avenait de quitter le Ps un an plus tôt, il a joué un rôle déterminant dans la réalisation de l’alternance démocratique au Sénégal. Arrivé troisième au scrutin avec 17% des voix, l’apport de Moustapha Niasse a été décisif au deuxième tour, en ce qu’il a permis à l’opposition d’accéder au pouvoir.

Le dernier exemple en date concernant les leaders qui ont eu les faveurs des Sénégalais pour avoir quitté le camp présidentiel, est sans doute Idrissa Seck. Après un long feuilleton politico-juridique, le maire de Thiès finit par se présenter en 2007 contre Abdoulaye Wade. Il arrivera deuxième à l’élection présidentielle avec 14% des voix, laissant derrière lui les principaux candidats de l’opposition issus de l’éclatement de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa).

D’après certains observateurs de la vie politique, cette situation s’explique par le fait que les Sénégalais aiment la nouveauté. Chaque nouveau leader suscite un nouvel espoir, et c’est ce que semble cristalliser aujourd’hui, Macky Sall. Seulement au-delà de cet aspect, il faut souligner la « jeunesse » de M. Sall comparé aux autres leaders regroupés dans Benno Siggil Senegaal. Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily, pour ne citer que ceux-là semblent représenter une certaine image de leaders qui ont occupé l’espace public depuis les années 80. Même s’ils sont respectés et contrôlent des partis plus ou moins structurés, ils semblent de plus en plus appartenir au passé. Contrairement à Macky Sall qui peut encore profiter du fait qu’il ne s’est jamais présenté à des élections aussi importantes que la Présidentielle.

Par ailleurs, il y a le fait que le leader de l’Apr se présente comme victime de l’injustice du pouvoir actuel. Les circonstances de son départ de l’Assemblée nationale, la manière avec laquelle la majorité a violé les textes réglementaires pour l’éjecter du perchoir de l’Assemblée nationale et le harcèlement policier dont il a été victime après sa démission du Pds font que les citoyens et les démocrates ont une certaine sympathie à son égard. Ce qui expliquerait également, ses bons points au sondage.

Cheikh Fadel BARRO

lagazette.sn

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