Les fans de Sidy Lamine Niasse sorten de prison: « Aucun policier ne nous a parlé de coup d’Etat »

Où est-ce que le ministre Cheikh Tidiane Sy est allé chercher sa thèse du coup d’Etat dont il accusait des jeunes de l’opposition et de la société civile ? La question mérite d’être posée. Les fans de Wal fadjri arrêtés depuis mercredi viennent d’être libérés à 20 heures ce lundi. Et à en croire Mor Kassé qui s’est exprimé sur la radio Walf fm, depuis leur arrestation, aucun policier ne leur a parlé de coup d’Etat.

Ils ont été arrêtés parce qu’ils préparaient un coup d’Etat visant à profiter des manifestations du 19 mars pour renverser le pouvoir d’Abdoulaye Wade. C’est du moins ce qu’a soutenu le ministre de la Justice qui prononçait, vendredi dernier, un message solennel sur la Télévision nationale. Eh bien, tout semble indiquer que ce coup d’Etat n’était qu’une vue de l’esprit. C’est en tout cas ce qu’on peut retenir des révélations faites par Mor Kassé, un des fans de Wal fadjri arrêtés depuis mercredi et qui ont été libérés ce lundi à 20 heures par la police. « Aucun policier ne nous a parlé de coup d’Etat », a révélé Mor Kassé qui s’exprimait dans le journal de 21 heures de la radio privée Walf fm. Il a été libéré en même temps que ses amis Mallé Diakhaté et Cheikh Ndao, secrétaire général de l’Association des fans de Wal fadjri.

Revenant sur les circonstances de son arrestation, Mor Kassé raconte : « Mercredi dernier, je revenais de mon travail quand un ami m’a averti que deux policiers sont venus leur dire qu’ils étaient à la recherche d’un certain Mor Kassé qui appelle souvent à la radio Walf fm. » Conscient qu’il n’avait rien à se reprocher, Mor Kassé se rend alors chez lui. « A la maison, ma mère m’a informé d’une convocation d’urgence de la police des Parcelles. Je me suis alors rendu directement à la police où on m’a demandé le pourquoi de la réunion que nous avons tenue le dimanche d’avant au centre social des Parcelles. Je leur ai expliqué que c’était une réunion régulière du fan club et nous envisageons d’acheter des tee-shirts et de nouvelles cartes en perspective du combat de lutte du 4 avril prochain. Un combat doté du drapeau Sidy Lamine Niasse », raconte Mor Kassé. A l’en croire, les policiers lui ont également demandé ce qu’ils comptaient faire le 19 mars. « Je leur ai dit que nous avons demandé à nos membres qui le désirent de se rendre à la Place de l’indépendance, tout en évitant d’y aller avec des armes blanches et autres. Histoire d’éviter de tomber dans un piège », dit-il. Avant de poursuivre : « Ils m’ont demandé de signer des papiers. Vers 23 heures, des policiers de la Dic (Division des investigations criminelles, ndlr) sont venus à la police des Parcelles pour nous acheminer à la police de Rebeuss où j’ai passé la nuit. C’est le lendemain vers 20 heures que j’ai vu cheikh Ndao à travers une fenêtre. »

Seulement, contrairement à ce qu’a soutenu le ministre de la Justice, Mor Kassé affirme : « Jusqu’à présent, aucun policier ne nous a parlé de coup d’Etat. C’est le samedi 19 mars que nous avons appris que le ministre de la Justice a parlé de coup d’Etat à la Rts. » Finalement, c’est ce lundi que Mor Kassé, Mallé Diakhaté et Cheikh Ndao ont été libérés. « Ils nous ont fait signer des papiers avant de nous libérer vers 20 heures. C’est à Sandaga que les policiers nous ont laissés. Nous avons pris un taxi pour venir à Walf », raconte Mor Kassé.

Signalons que Demba Seydi du Mouvement des étudiants socialistes, arrêtés depuis vendredi à 15 heures, vient aussi d’être libéré. Il est accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat. « C’est une peur qui hante les autorités et celui qui complote contre l’Etat, c’est celui qui a fini ses mandats et qui veut en briguer un autre », a confié Demba Seydi au reporter de Nettali.net, juste à sa sortie des locaux de la Dic.

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