Les menaces de repression se precisent, Wade interdit les manifestations de l’opposition

Xalimasn.com:Le pouvoir du Sopi a finalement décidé hier soir d’interdire jusqu’à nouvel ordre les manifestations prévues par l’opposition le 23 juillet prochain à la Place de l’indépendance de Dakar. Cependant, le rassemblement prévu par la mouvance au pouvoir pour appuyer la candidature contestée d’Abdoulaye Wade n’est pas interdite par l’arrêté du ministre de l’Intérieur.

Abdoulaye Wade et les durs de son régime prêchaient la confrontation depuis quelques temps. Ils sont maintenant passés des menaces à l’acte. Toute manifestation au centre de la ville de Dakar et aux abords du Monument de la renaissance est désormais interdite jusqu’à nouvel ordre. En effet l’arrêté interdisant les manifestations sur ces lieux n’indique aucune date précisant la levée de l’interdiction. Ce qui en fait jusuqu’à nouvel ordre, une mesure advitam aeternam. C’est surtout parce qu’à la suite des manifestations du 23 juin dernier devant l’Assemblée nationale ayant fait annuler son projet de loi sur le ticket présidentiel, Abdoulaye Wade s’était plaint de la peur dans son camp. Il a alors prôné la confrontation faisant des radicaux du Pds le nouveau fer de lance de son obstination à être candidat en 2012 contre vents et marées. Galvanisés à bloc par Abdoulaye Wade qui leur garantit le monopole de la violence légale via l’appareil sécuritaire de l’Etat, les durs du Sopi ont alors clairement indiqué leur détermination à à empêcher toute velléité de l’opposition à manifester. C’est cette posture hostile qui s’est concrétisée hier à travers l’arrêté ministériel d’Ousmane Ngom interdisant toute manifestation de l’opposition le 23 juillet prochain. Les responsables de Bennoo et du M.23 avaient en effet prévus de manifester à la place de l’Indépendance, lieu de contestation depuis le 19 mars dernier suivi trois mois plus tard de la manifestation réprimée du mouvement « Y’en a marre » le 22 juin dans l’après midi. Ce qui est désormais interdit à ceux qui s’opposent au pouvoir. Les raisons évoquées pour cette interdiction sans limite sont toutes trouvées. C’est la rhétorique habituelle qui est soulignée. « Pour des raisons de sécurité, les manifestations à caractère politique devant l’espace compris entre l’Avenue Elhadji Malick Sy et le Cap Manuel, notamment devant les immeubles abritant l’Assemblée nationale, le Sénat, le Conseil économique et social, les Cours et tribunaux, le Palais de la République, le Building administratif et la Place de l’indépendance sont interdites ». On le voit doit donc, le Pds et ses militants pourront allègrement manifester leur soutien à Abdoulaye Wade sur la Vdn au moment où la matraque, la grenade et les fusils seront armés comme d’habitude contre tout manifestant non militant du Pds d’Abdoulaye Wade.

Il y a fort à craindre que l’aveuglement du régime à vouloir coûte que coûte s’imposer par la peur et l’intimidation soit l’élément déclencheur d’une confrontation inutile que le président Abdoulaye aurait bien pu éviter, lui qui est à la fin de son cycle de vie politique.

Frédéric TENDENG