Président Macky SALL, arrêtez d’arroser le même jardin que votre prédécesseur ! Par Tafsir Ndické Dièye

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Jean de Galles disait : « Le pion, dans sa simplicité, marche droit devant lui, mais lorsqu’il prend, il le fait obliquement. Ainsi l’homme, tant qu’il reste pauvre, marche dans la droiture et vit honnêtement, mais lorsqu’il recherche les honneurs, il flatte, se parjure et, p ». Son propos peut être une allusion parfaite à la situation que nous vivons actuellement avec la ruée de certains de nos hommes politiques et prétendus intellectuels vers les pairies vertes du sénat ; ils se parjurent sans vergogne avec des explications, des justifications, des balbutiements alambiqués qui ne peuvent convaincre personne.

C’est triste et honteux. Ils ne parlent plus des inondations et de leurs conséquences sur l’environnement et sur la vie des citoyens qui commencent à compter leurs morts victimes de la poussée des eaux de pluie. Ils ne parlent plus des coupures intempestives de l’électricité ni des difficultés de l’école ou de la santé précaire des masses populaires. Ils s’en foutent du chômage des jeunes et de la débauche que cela occasionne, surtout en zone urbaine et périurbaine. Bref, le combat d’hier pour faire quitter l’ancien régime est derrière eux. Leurs convictions d’hier Idem ! Aujourd’hui, ils n’ont d’yeux que pour les douceurs du palais, des ministères, des parlements, des directions de sociétés, des ambassades etc. Ils sont tous comme des drogués en manque, il leur faut leur dose de prébendes et tant pis si cela s’inscrit dans le parjure ou le mensonge. D’ailleurs, il paraît, d’après François Cavanna, qu’Il n’existe pas de bouclier contre le mensonge. Ni la crainte des dieux ni la damnation n’ont jamais empêché le mensonge ou le parjure. Mais quand même !

Ces gens, qui disaient que le sénat est une cage où des politiciens et autres larbins du prince sont parqués avec eau et foin afin d’étouffer les cris de leur bedaine affamée, se chamaillent actuellement pour occuper les premiers rangs dedans. En vérité, la rupture est mal partie. D’abord, on nous sert des nominations familiales, amicales, claniques ou basées sur des quotas exigés par les alliés du deuxième tour. Puis, c’est le fameux discours pour amadouer la jeunesse : « Nous allons auditer et ramener les milliards volés » ; alors que nous savons tous qu’il existe, au sommet, l’équilibre de la terreur entre les « anciens amis sous l’ancien régime ». Ensuite c’est autour de l’argument érodé et erroné selon lequel ils ont trouvés tous les problèmes du Sénégal sur place et qu’il faut plusieurs années pour les résoudre ; comme s’ils ne savaient pas déjà, en demandant aux populations de voter pour eux, qu’ils allaient hériter d’un pays en lambeaux sur tous les plans.

Nous disons au président Macky SALL qu’il est en train d’arroser le même jardin que son prédécesseur à ses débuts de gouvernance. Nous disons à Macky SALL que s’il ne fait pas attention, le trop plein de suffisance de ses collaborateurs actuels, leur communication hasardeuse et les appétits insatiables de ses alliés risquent de l’enfoncer dans un cercle vicieux de gouvernance par procuration et par le culte du copinage et de la médiocrité. Le peuple attend autre chose que des discours justificateurs, des invectives sordides, des effets d’annonces etc.

Président, nous vous l’avions déjà dit dans un article paru dans sud quotidien au lendemain de votre élection à la magistrature suprême ; la confiance du peuple n’est jamais un chèque à blanc, il faut la mérité par vos actes de tous les jours, par votre comportement de tous les jours, par le respect de votre parole. « Prêter serment, c’est mettre son âme en péril. Ne faites jamais un serment à moins d’être capables de mourir plutôt que de vous parjurer. » Président, méditez toujours cette sagesse de Ken Follet car vous avez prêté serment devant votre peuple ; nous y avions assisté en témoin attentif sous la tente, aux premières loges.

Ce ne sont pas ces gens qui se parjurent à tout bout de champ qui vont vous aider à redresser la barque ; ils étaient hier le peuple des assises qui bannissait le sénat dans notre attelage institutionnel, aujourd’hui, ils sont le peuple des escroqueries politiciennes qui vous flatte et qui lutte pour être membre d’un sénat qui est inutile, financièrement vorace et très dangereux pour notre économie sous perfusion.

Président, ouvrez grandement vos yeux et corrigez vos impaires qui commencent à s’amonceler comme des tas d’immondices nauséabondes dans l’esprit critique de tous les citoyens républicains de ce pays ! Autrement, sans être un oiseau de mauvais augure, nous attirons votre attention sur le fait que les mêmes causes risqueront de produire les mêmes effets sous peu de temps !

Tafsir Ndické DIEYE

Auteur de polars et de poésie:

Directeur administratif du Cabinet Thorinius Consulting

Membre du pôle programme de Macky 2012

E-mail : [email protected]

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