Quand tout accuse Tombong Waly par Madiambal Diagne

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Le policier Tombong Waly, arrêté pour le meurtre de l’étudiant Bassirou Faye, sera présenté au Parquet ce matin. On présume qu’une information judiciaire sera ouverte auprès d’un juge d’instruction et le mis en cause inculpé et incarcéré. Les faits à lui reprochés sont graves et cette affaire a retenu l’opinion publique depuis le 14 août dernier, jour où, suite à une répression policière de manifestations d’étudiants à l’Université Cheikh Anta Diop, un étudiant était tombé sous un tir assassin provenant des rangs des Forces de l’ordre. Seulement, on a entendu la partie civile, notamment la famille de la victime Bassirou Faye et surtout leur avocat, Me Assane Dioma Ndiaye, parler comme s’ils défendaient le mis en cause.
Eux qui n’ont procédé à aucun acte d’investigation, qui n’auront assisté à aucune enquête, ont pu affirmer de manière péremptoire que le policier arrêté ne serait pas le bon suspect. Il y aurait erreur sur la personne. Mais diantre, qu’ils désignent alors le bon tueur ! On doit pouvoir affirmer que les services de police et le procureur de la République se feront un devoir de mettre immédiatement la main sur la personne qui serait le véritable tueur. Il faudrait qu’on soit un peu plus sérieux. Comment l’avocat de la partie civile peut-il se substituer à son confrère chargé de défendre un suspect ? La propension à s’épancher à travers les médias, et surtout à être présenté comme le héros du moment, pousse parfois des personnes à faire des déclarations les plus saugrenues et aussi les plus stupides. Quel intérêt un procureur de la République aurait-il à désigner un policier à la place d’un autre pour l’accuser de meurtre et prendre la responsabilité de le jeter en prison tout en le sachant parfaitement innocent ? Quelle a été la réaction des parents de Bassirou Faye et de leur avocat depuis la survenue de cette affaire, sinon que de dire leur doute et leur scepticisme quant à ce que l’enquête allait débusquer un tireur dans les rangs de la police ? Tout dans cette affaire désignait un policier comme étant l’auteur du coup de fusil mortel et il aurait été compréhensible pour la partie civile de faire des objections si une personne qui ne faisait pas partie de la police avait été arrêtée. La police comme le procureur, ne peuvent pas être accusés de chercher à protéger un corps de l’Etat comme la police dès l’instant que c’est un policier en activité qui a été désigné comme étant le suspect du meurtre.
Il s’y ajoute que l’enquête accuse gravement et de façon précise le policier Tombong Waly. Ce policier était permissionnaire le jour des faits et a trouvé l’occasion de se joindre aux unités en intervention au campus de l’Université de Dakar pour mater les étudiants. On aurait pu mettre ce comportement sur le compte d’un certain zèle, d’un certain esprit du service d’un policier qui voudrait prêter main forte à ses camarades. Le procédé ne serait pas du tout justifiable, mais qu’à cela ne tienne. Tombong Waly n’est pas ce type ou ce modèle de policier. Il a la mauvaise réputation d‘être un agent récalcitrant, indiscipliné, versé dans la consommation de la drogue. Le profil de sa personnalité fait par les enquêteurs renseigne à suffisance sur ses travers. On dira que la responsabilité de la police n’est pas moins engagée quand elle garde dans ses rangs un agent aussi peu recommandable. La question du recrutement dans les services de police que nous avions, à maintes reprises, posées à travers ces colonnes revient encore. Dire que cet agent avait déjà été renvoyé de la gendarmerie pour mauvais comportement et qu’il a pu trouver une bonne planque au niveau de la police ! Cela rappelle l’exemple d’une personne exclue du barreau et qui avait été admise à l’école de la magistrature. Le pot au rose n’avait été découvert qu’après que l’élève magistrat, après une année de formation, était allé en stage au niveau des juridictions où il avait sévi comme avocat !
Les autres faits d’enquête qui enfoncent davantage Tombong Waly, sont les résultats d’une expertise balistique. Toutes les armes qui étaient détenues par les policiers présents au campus de l’université de Dakar le jour des faits avaient été mises sous scellés et soumises aux analyses du laboratoire balistique de la police scientifique française à Lyon. Résultat des courses ? Aucune arme, parmi les vingt-cinq présentées, n’était compatible avec la balle qui a été retrouvée dans le crâne de la victime Bassirou Faye. Pourtant, la balle de 9 mm était conforme à des armes utilisées par la police. En d’autres termes, l’enquête avait pu estimer qu’il y avait une arme qui devait manquer. Curieusement, des balles du même calibre sont retrouvées chez le policier Tombong Waly. Les balles, comme leur arme, avaient été dérobées du commissariat de police du Point E. Le décompte des balles retrouvées révéla qu’il y avait une balle manquante. Tombong Waly reconnaît être l’auteur du vol, mais cherchera à justifier le sort de la balle manquante par un tir d’essai effectué à la plage. Son collègue qu’il présentait comme pouvant témoigner de ce tir d’essai, réfuta cela dans une première déclaration à la police avant de se rétracter plus tard. Comment un adjudant de police, ayant déjà effectué une formation au maniement des armes aussi bien dans l’Armée, dans la gendarmerie que durant sa formation à l’école de police, et qui est doté d’une arme de service du même calibre, estime-t-il devoir faire un tir d’essai comme un profane ou un néophyte ? C’est quoi ce policer ripoux, accro aux drogues dures, doté de sa propre arme de service et qui trouve à voler une arme dans un commissariat de police pour son usage personnel ? Il s’y ajoute que le mercredi 15 octobre 2014, convoqué comme tous les autres policiers présents au campus le jour de la mort de Bassirou Faye, Tombong Waly avait refusé de se joindre au groupe pour une séance d’identification par un témoin qui estimait pouvoir reconnaître le policier tireur. Il aura fallu que le procureur de la République donnât l’ordre au chef d’unité d’embarquer de force Tombong Waly dans un véhicule, pour que ce dernier daignât participer à la séance d’identification. Pourquoi une telle attitude s’il n’avait rien à se reprocher. La question qui mérite aujourd’hui d’être posée est celle de savoir pour le compte de quel commanditaire Tombong Waly aurait-il agi ?
lequotidien.sn

4 Commentaires

  1. Theyy Madiable!!! Toujours a la solde, prêt a dire n’importe quoi pour essayer de se rendre important.
    Lui et son alter ego M.O.N (redevable aux Crapules) sont toujours de pied de guerre, plume a la main pour dénigrer des sans-voix pour les beaux-yeux des personnes qui se trouvent sur les billets de la BCEAO.
    M.O.N lui clame haut et fort qu’il DOIT aux wades. Donc pour lui c’est payback time. Il est aussi un griot de Fayez Bourgi, un pourfendeur des alerteurs Aziz Ndao et/ou Commissaire Cita
    Maniable lu mange a toutes les sauces, pourvu qu’il y tire soit xaliss ou influence. C’est ainsi qu’il faut comprendre sa defense de Me Amadaou Sall (l’antrophageur), ses attaques contre Abdoul Mbaye et son frerot qui refusait de refiler la pub de la Sonatel au torchon de Madiable, et now le policier TW dont il a tire les premiers salves dans l’entreprise d’assassinat de caractère du bonhomme.
    La presse est merdique dans notre pays.

    Cato

  2. @Cato,

    parlons des points souleves par Mr. Diagne et arretons ces tessantes a la senegalaise. Il est temps d abandonner nos tares pour se tourner vers le development materiels mais aussi mental. Je suis desole mais les senegalais aiment trop les tessantés. Ce qui est decrit ici est tres pertinants si tu ne trouve rien a dire, alors passe ton chemin et arrete les attaques personnelles qui n apportent rien au debat. Merci

  3. Quand bien même CD Média appartiendrait à monsieur Karim Wade et non à Cheikh Diallo, on pourrait aisément en déduire que c’était pour des raisons de commodité pour éviter que son nom apparut dans les statuts de ce média ! Si l’accusation veut faire de cette affaire de CD Média pour étayer ses accusations d’enrichissement illicite, elle aura tout faux parce que cette Société n’avait qu’un capital somme toute sans grande importance et mieux, elle n’a rien rapporté ni aux uns ni aux aitres . Il ne faut pas manipuler les Sénégalais comme si CD Média avait été créée à hauteur de milliards ou qu’elle rapportait des centaines de millions à quelqu’un ! Cette entité, avait même des difficultés à payer ses employés, c’est dire….

  4. EXISTE T IL D AUTRES Tombong Waly QUE PEINT NOTRE PICASSO DE LA PLUME DANS LES RANGS DE LA POLICE NATIONALE ??? SI OUI :CE NE SERAIT QUE L AGENT QUI DOIT ETRE PRÉSUME COUPABLE PUISQUE LA PREMIÈRE FAUTE DÉCRIT PAR NOTRE ARTISTE DU CRAYON EST D UNE GRANDE GRAVITE QUI EST LA SOURCE EST « la mère de toutes les causes »…… MERCI

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