Recrutement de mercenaires : Ousmane Ngom parle de ’’farce de mauvais goût’’

Le ministre de l’Intérieur, Maître Ousmane Ngom, assimile à une ‘’grande farce‘’ l’annonce de la présence de ‘’mercenaires étrangers’’ recrutés par des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir), affirmant que les forces de l’ordre peuvent assurer la sécurité du pays.

‘’Je crois que c’est une grande farce et une farce de mauvais goût. Tout le monde sait que le Sénégal n’a pas besoin de mercenaires ou même d’individus étrangers pour assurer sa sécurité’’, a-t-il notamment dit.

S’exprimant en marge d’une cérémonie de remise de la ‘’médaille d’honneur des sapeurs pompiers’’, Me Ngom a indiqué ‘’le Sénégal n’a pas besoin de mercenaires’’.

‘’Nous avons des forces de sécurité qui sont d’excellente qualité. Elles peuvent donc assurer, a fortiori, la sécurité dans notre pays. Pourquoi aurons-nous besoin alors de mercenaires pour assurer la sécurité des biens et des personnes dans notre pays ?’’, s’est interrogé le ministre de l’Intérieur.

Des journaux ont fait état, dans leur livraison de jeudi et vendredi, du ‘’recrutement de mercenaires’’ par le PDS, dans sa stratégie de reprise en main du pays, après les manifestations des 23 et 27 juin.

‘’Il faut qu’on arrête d’utiliser ce genre d’arguments ou ce genre d’instruments pour faire de la désinformation ou pour faire de l’intoxication. Ce n’est pas acceptable quels que soient les auteurs et également comme arme de combat politique’’, a-t-il dit.

Selon lui, ‘’l’arme de combat politique, c’est aller vers les urnes’’. Il a ajouté les gens doivent ’’s’adresser au peuple sénégalais pour le convaincre mais pas pour essayer de faire peur ou de s’octroyer du soutien politique à l’étranger.

‘’Il faut que ce jeu-là s’arrête et qu’on retrouve la sérénité, le calme, la paix et qu’on s’achemine vers les échéances électorales en ayant comme seul arme la persuasion, la carte d’électeur, le bulletin pour rallier le suffrage des Sénégalais’’, a précisé le ministre de l’Intérieur.

Le Sénégal a été secoué les 10 derniers jours par des séries de manifestations. Le 23 juin, des partis de l’opposition et des organisations de la société civile ont organisé des manifestations à Dakar et dans plusieurs villes du pays pour protester contre une modification constitutionnelle qualifiée de ‘’monarchique’’.

En outre, de nombreuses manifestations ont éclaté entre lundi et mardi contre les coupures intempestives d’électricité à Dakar et dans d’autres localités.

Ces mouvements de protestation, organisés par des jeunes, ont provoqué d’importants dégâts avec notamment le saccage d’agences de la Société nationale d’électricité (SENELEC), de la mairie des Parcelles Assainies et la maison du ministre de l’Elevage, Oumou Khaïry Guèye Seck.

Les manifestants, qui exigeaient le retour de l’électricité, ont aussi brûlé des véhicules, provoquant l’intervention des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène.

aps.sn