Report de l’élection présidentielle : Gilles Yabi fondateur et le président de WATHI, « On ne voit pas très bien quel est l’intérêt personnel d’un président sur le départ à prendre une décision qui ne peut que plonger son pays dans une crise »

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XALIMANEWS-La crise politique qui secoue le Sénégal suite au report de l’élection présidentielle du 25 février 2024, préoccupe la classe politique africaine ainsi que les sociétés civiles. Invité ce samedi de l’émission Ca Fait Débat de RFI, l’analyste politique et docteur en économie du développement, Dr Gilles Yabi a évoqué la situation politique du pays de la Teranga.

Analyste politique et docteur en économie du développement, a trouvé étrange la décision du président de prendre une décision qui ne peut apporter de la sérénité dans ce pays.

Dr Gilles Olakounlé Yabi est le fondateur et le président de WATHI, think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest (www.wathi.org).

« On ne voit pas très bien quel est l’intérêt personnel d’un président sur le départ à prendre une décision qui ne peut que plonger son pays dans une crise. Rester neuf, dix ou onze mois de plus au palais, après douze ans de pouvoir?? La seule motivation qu’on peut imaginer est celle de vouloir décider du moment et des conditions de l’élection qui assureraient le résultat qu’il souhaite. En d’autres termes, choisir son successeur ou au minimum, éviter de transmettre le pouvoir à son pire adversaire politique. Mais quelles sont les chances que le contexte soit plus favorable à un tel dénouement en décembre prochain plutôt qu’en février après avoir pris une décision incroyablement impopulaire?? C’est en cela que la décision du président semble défier la rationalité. » A lâché Gilles Olakounlé Yabi, à l’endroit d’une décision inopportune qui ne peut apporter qui certitudes.

« Oui, le report de l’élection dans ces conditions rocambolesques a transformé 2024 en une année d’incertitudes radicales. La légitimité du président sera-t-elle reconnue après la fin de son mandat, le 2 avril 2024?? Quel avenir pour le Conseil constitutionnel dont deux des membres sont accusés sans preuve de corruption, une manière de mettre en cause l’intégrité de la plus haute juridiction constitutionnelle qui joue un rôle crucial dans le processus électoral?? Faudra-t-il repartir à zéro et rouvrir la liste des candidatures?? Ousmane Sonko sera-t-il libéré au nom de l’exigence d’une réconciliation politique ou sera-t-il au contraire rejoint durablement par son remplaçant et candidat désigné pour la présidentielle, Diomaye Bassirou Faye, détenu mais pas encore jugé?? Pendant combien de mois encore les forces de l’ordre massivement déployées, certes bien équipées et organisées, pourront-elles étouffer les manifestations et faire face à une exaspération désormais évidente?? « 

Celui qui a a travaillé comme analyste politique principal puis comme directeur du Bureau Afrique de l’Ouest de l’International Crisis Group (organisation internationale non gouvernementale qui œuvre pour la prévention et la résolution des conflits armés), de prôner pour le respect du calendrier électoral et d’avancer que toutes autres options pour embraser la situation au pays de la Teranga.

« Les questions sans réponses sont très nombreuses et c’est cela la caractéristique d’un environnement incertain. Le scénario le moins dangereux serait l’annonce très rapide d’un retour à un calendrier électoral compatible avec le départ paisible du président en avril prochain, conformément à la lettre de la constitution. Toutes les autres options reviendraient à jouer à la roulette russe avec la stabilité du Sénégal. L’Afrique de l’Ouest n’en a vraiment pas besoin. »

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