Sidy Lamine Niasse et nos institutions: une defiance inacceptable par Cheikh Sidya Diouf

Le bonhomme est présenté comme quelqu’un “ qui fait peur aux présidents’’ et … à ses employés. Je ne suis pas sûr de tout ce dont on l’accable. Je n’ai pas de preuves. Ce que je sais, par contre, c’est qu’il y’a chez lui une propension erratique à vouloir se propulser au devant de la place publique, quand ses intérêts personnels sont en jeu. Ses motivations politiques intriguent beaucoup de sénégalais. Je suis, tout aussi, dubitatif par rapport à son irrésistible besoin de verser dans la provocation pour régler ses comptes avec les autorités de l’Etat. Il a le loisir de créer un parti politique et de concourir à l’exercice du pouvoir, s’il le souhaite. La Constitution du Sénégal lui garantit ce droit. Il doit le comprendre, s’il est un intellectuel “ arabisant”. Notre République ne peut garantir “ l’immunité juridique et judiciaire” à une catégorie spécifique de citoyens. Nous sommes tous égaux devant la loi.
Le pouvoir judiciaire doit aussi comprendre que , désormais, le peuple ne plus accepter les interventions de chefs religieux dans le fonctionnement de notre justice. C’est l’équilibre entre les Institutions qui est en jeu. Si la majorité des sénégalais qui ont élu un président pour les diriger, pour un terme défini, ne veulent plus de lui, elle va prendre son mal en patience pour le remercier, le moment venu. Au cours de son mandat, on lui doit respect, même avec ” l’opposition “ et ses soubresauts. Kilafa dagne ka wara ormal. C’est la démocratie en action, mais apaisée.
Nous avons une mémoire, très fraiche. L’entrisme qui est l’ancêtre de la” transhumance” se rappelle à notre bon souvenir. Les politiciens arrivistes nous ont convaincus de leur attachement à l’argent public. Ils ont toujours usé et abusé de nos impôts, sans inventaire, encore moins une reddition des comptes satisfaisante. Ils sont la gangrène de notre société. Sidi Lamine le sait. Il en a même profité. Pourtant il n’en parle pas. Et il a les preuves, dans ses tiroirs . C’est ça la vérité. Il faut que cela change, mais pas par le chantage et les buzz.
We should make sure that we will not feed them with the people’s money, anymore. That’s the bottom line. Enough is enough.

S’il bénéficie d’une liberté provisoire, tous les autres détenus doivent avoir le même privilège. Sidi Lamine n’est pas plus sénégalais que ceux qui ont la malchance de tomber sous le coup de la loi, comme Bara Gaye. Notre code pénal n’est pas restrictif ou contraignant pour l’exercice des libertés publiques. Au contraire, il a été amélioré, dans certaines de ces dispositions, sous le régime de la première alternance. Cependant, si nous considérons qu’une disposition du Code pénal (offense au chef de l’Etat) est désuète ou contraire aux principes de la démocratie moderne, nous pouvons en discuter, dans la sérénité et la changer, s’il le faut. Au demeurant, toute décision en cette occurrence sera prise à l’Assemblée Nationale qui va décider de l’opportunité de modifier des dispositions ou abroger une loi. Mais pas sur un plateau de télévision.
Je doute que Sidi Lamine Niasse ait compris comment fonctionne une démocratie, dans le contexte d’une prolifération de la presse au Sénégal. . Ce n’est pas mon problème avec lui. S’il a une certaine déficience « intellectuelle », c’est à lui de la combler. La République est sacrée, quelle soit laïque ou religieuse.
Pour être bref, et ne pas m’encombrer de cette polémique qui prend en otage le simple citoyen sénégalais, outré par les promesses de campagnes électorales, évasives, de tous les politiciens qui nous ont gouvernés jusqu’ a présent , je vais juste citer un mot d’Esprit Fléchier , dans ses “Mémoires sur les Grands-Jours d’Auvergne”. Il nous présente l’Affaire du curé de Saint- Babel, en ces termes. « …On a condamné à mort le curé de Saint-Babel, pour un crime qu’il avait commis il y’a environ trois ans. C’était un homme qui ne manquait pas d’esprit et qui était assez intelligent dans les affaires, mais qui se laissait emporter à ses passions et qui ne se piquait pas trop de donner de grands exemples dans sa paroisse …». Cette citation est adressée à tous ceux qui veulent nous tromper avec leur démarche boiteuse et hypocrite, en politique, sous le couvert de leur prétendue autorité religieuse ou autre. Il faut démontrer votre « pureté », par l’exemple. Les sénégalais sont très éveillés, en ce moment. Ils savent quel genre de leader va les diriger, dans le futur.
Nieuppeu yeewou legui, sauf les politiciens à la petite semaine.
Mark my word.
Cheikh Sidya Diouf
Un citoyen sénégalais.
Pour bien comprendre notre drame au Sénégal, veuillez lire « Mémoires sur les Grands-Jours d’Auvergne » d’ Esprit Fléchier/ Prestige de l’Académie Française.

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