Les élections sont des moments d’expression d’un sentiment de tout un peuple. Très souvent elles permettent aux citoyens du monde libre d’exprimer leur confiance à leurs dirigeants mais aussi leurs inquiétudes surtout quand il lui est difficile d’apercevoir le bout du tunnel. La République est sacrée et la nôtre tangue dangereusement. Vouloir la réduire en une dynastie, après les sacrifices de différentes générations, indigne toute personne épris de justice, d’égalité des chances et d’équité. Ce qui se passe dans la préparation de ces joutes électorales est fort éloquent. Il n’est pas besoin d’entrer dans les détails par peur de réveiller certains ressentiments. Les simples exemples avec le frère à Guediawaye, le beau frère à Saint Louis, le griot de la famille à Matam et la cousine à Sicap-Mermoz témoignent de la fragilisation de notre République. Mais l’histoire ne fait que se répéter et les mêmes causes conduisent aux mêmes effets. C’était aussi un mois de Juin de l’an 2011 que tout un peuple s’était levé pour dire basta à la dynastie Wade qui tentait de s’installer. Ce 29 Juin nous devront aussi nous lever, comme un seul homme, pour stopper la progression de la dynastie Faye-Sall-Gassama.
Ce constat difficilement acceptable ajouté à la situation socio-politico-économique chaotique du pays, doit nous amener à peser de tout notre poids pour exprimer toute notre indignation avec comme seule arme nos cartes d’électeurs. Ce sont certes des élections locales mais qui ont aussi tout leur pesant national. Une défaite de la coalition au pouvoir sonnera comme une alerte de fin de règne pour le régime en place et les amènera certainement à se rebiffer.
Nous utiliserons la phrase favorite des étudiants pour édifier plus d’un sur la nécessité de mettre fin à cette boulimie apériste. Alors disons le, l’heure est grave !
1/ Les étudiants sont massacrés, torturés, piétinés, leur bourse confisquée et le régime en place se trouve rien d’autres que la violence physique et verbale pour les répondre. Le campus universitaire, temple du savoir, est réduit à un champ de bataille. Cela témoigne du peu de respect que ce pouvoir accorde à la relève. Veulent-ils s’accrocher vaille que vaille à leur siège, qu’ils essayent de réduire tous les espoirs et anéantir tous les rêves des étudiants qui ne demandent qu’à étudier dignement.
2/La situation économique a atteint les bas fonds avec un taux de croissance de 2,5% pour l’année 2013. Ce niveau de contre performance contraste fort éloquemment avec l’émergence imminente dont veut nous faire croire le pouvoir actuel. C’est à peine que nous apercevons nos propres doigts, qu’ils veulent nous faire apercevoir la lune. Nous ne sommes même pas encore à la surface pour prétendre marcher vers l’émergence.
3/ L’expression libre symbole d’une démocratie solide n’est elle pas piétinée avec l’actualité récente ? Fou Malade exprime sa vision et il est embastillé. Moustapha Cissé traite d’honnêtes citoyens de n’importe quoi, il est libre comme l’air. Voilà de manière synthétique notre démocratie sélective. Même les magistrats connus pour leur mutisme sortent de leur gond pour exprimer leur indignation face à l’immixtion de l’exécutif dans le traitement des dossiers judiciaires.
4/ La violence politique quant à elle est encouragée. A Grand Yoff, le membre de la famille tire des sommations sans raison comme s’il était au farwest et tout le monde se bouche les oreilles et détourne le regard. A Keur Massar on embastille d’honnêtes citoyens personne ne dit rien. Et dire que moins que cela des personnes croupissent encore en taule.
5/ Le gaspillage de nos maigres ressources continue de plus belle. 750 millions pour fêter les cinq an d’un parti à peine arrivé au pouvoir, 3 Milliards de budget électoral pour acheter les consciences et plus de 2 Milliards ajoutés à la caisse noire sans la moindre explication qui tiennent la route. Combien d’autres frasques avons-nous vécu impunément ?
6/ Que dire des coupures d’électricité qui ne cessent pas alors qu’ils nous disaient qu’ils avaient la solution à nos problèmes. Ne sont ils pas simplement incapables de nous sortir des difficultés ?
Les étudiants ont bien raison : l’heure est grave. Nous devons leur prouver, comme par le passé, que le pouvoir nous appartient à nous peuple sénégalais. Nous ne faisons que le déléguer. Je serais encore debout ce 29 Juin 2014 comme je l’ai été le 23 Juin 2011 et vous invite à exprimer, vous aussi, toute votre indignation.
Haby Sirah DIA