XALIMA NEWS – Douze ans de travaux forcés, c’est la peine prononcée contre l’accusé burkinabé, Ousseny Maré, reconnu coupable du meurtre d’une prostituée nigériane.
Les faits – Selon les termes de l’acte d’accusation, les faits qui valent au burkinabé Ousseny Maré de comparaitre devant la chambre criminelle de Tamba, remontent au 13 novembre 2013. Ce jour, les gendarmes de la brigade de Kédougou sont avisés par le chef du village de Tenkoto, Bambo Cissokho, du meurtre commis la nuit, sur une ressortissante nigériane, Mercy Enobahkaré. Sur les lieux dans la case de la défunte, les hommes en bleu trouvent un bâton et un oreiller « qui aurait servi à l’étouffer ». L’enquête conduit à l’orpailleur burkinabé, Ousseny Maré, 41 ans, marié et père de trois enfants, de passage à Tenkoto. Auditionné, le chef de village, Bambo Cissokho déclarait avoir été informé du drame par des vigiles qu’il a instruits, après avoir constaté le décès, de mener une ronde aux alentours. Une heure plus tard, ceux-ci interpellent Ousseny Maré, Habillé d’un T-shirt maculé de sang. Dans leurs investigations, les gendarmes auditionnent une collègue de la défunte, Luis Mariam qui déclare avoir interpellé un intrus dont la présence aux abords de leurs cases l’intriguait et qui, pour toute réponse, l’avait bousculée, avant qu’elle ne détale, prise de peur. Mais qu’à partir de sa case, elle avait vu l’intrus s’introduire dans la case de Mercy Enobahkaré. Confrontée au burkinabé, elle l’avait formellement identifié comme l’intrus en question. Autre prostituée attendue à titre de témoin, la nigériane Egbinoba qui déclarait avoir perçu vers 6 heures du matin, les effets vestimentaires de Mercy Enobahkaré éparpillés dans la cour. Intriguée, elle s’était introduite dans sa case et a cherché à la réveiller, remarquant une mouche blanchâtre couler de ses narines. Ratissant large, les gendarmes avaient également entendu la prostituée Salomon julieth, laquelle déclarait avoir croisé et suivi Ousseny Maré qui portait un T-shirt maculé de sang. Elle précise l’avoir aperçu se déshabiller et dissimuler le T-shirt sous son moulin et en avoir informé les vigiles qui l’ont interpellé.
A l’origine du drame, 50 000 FCfa
Interrogé, Maré a déclaré vivre en concubinage avec la défunte, avec qui il a eu, la nuit du drame, un rapport sexuel au terme duquel, elle lui avait demandé 50 000 FCfa. Il se confie lui avoir proposé 20 000 FCfa qu’elle a refusé d’empocher. Ils se seraient donc vivement disputés et il lui aurait asséné un coup de bâton à la tempe gauche, avant de vider les lieux. Selon les termes de l’enquête, Maré était par la suite, revenu sur ses pas et trouvant la victime agonisante, s’est servi d’un oreiller pour l’étouffer. Déféré au parquet de Tamba, Maré est inculpé de meurtre et placé sous mandat de dépôt, le 15 novembre 2013. Devant le magistrat-instructeur, Ousseny Maré avait reconnu les faits, avant de se raviser, lors de l’interrogatoire sur le fond, servant un argument cousu de fils blancs. Mieux, il allègue avoir avoué le crime à l’enquête préliminaire parce qu’il avait peur.
Procès – Au cours de son procès, l’accusé a récusé les accusations portées contre lui, ainsi que les dépositions des témoins, arguant n’avoir jamais levé la main sur la défunte. Il est contredit par le chef de village, selon qui, Maré lui avait avoué avoir tué la nigériane d’un coup de bâton à la tempe, avant de l’étouffer avec un oreiller. Estimant les faits suffisamment établis, le parquet général a requis 20 ans de travaux forcés. A la suite de Me Abdoulaye Sène de la défense qui a plaidé pour la clémence, la chambre a condamné l’accusé à 12 ans de travaux forcés.
Source : L’Observateur
Par Mor DIOP (Stagiaire)
