L’affaire Modou Diouf Der était inscrite hier au rôle de la première séance 2010 de la Cour d’assises de Dakar séant à Thiès. Il est accusé d’avoir tué sa propre épouse à coups de couteau, parce que cette dernière avait refusé d’entretenir avec lui des rapports sexuels, cette nuit-là. Il a été reconnu coupable par la Cour, qui l’a condamné à 15 ans de travaux forcés.
15 ans de travaux forcés, telle est la première peine prononcée par la première session 2010 de la Cour d’assises de Dakar séant à Thiès. Elle a été infligée, hier, à Modou Diouf Der, accusé d’avoir tué sa propre épouse. Les faits ont eu lieu à Darou Fall, un village situé aux environs de Mboro, dans le département de Tivaouane. Ce jour-là, le mari, Modou Diouf Der a grièvement blessé son épouse Mame Diarra Fall. Transportée au Centre de santé de Diogo, Mame Diarra Fall succombera à ses blessures, lors de son transfert au Centre hospitalier régional de Thiès.
Alpagué par les Gendarmes, Modou Diouf Der a reconnu avoir porté les coups de couteau à son épouse non sans préciser que c’est sa conjointe qui a ouvert les hostilités.
Sur les raisons des bisbilles qui ont occasionné le drame, il explique que, cette nuit-là, son épouse avait refusé d’entretenir avec lui des relations sexuelles. Hier à la barre, l’accusé est resté hagard, ne se rappelant de rien, pas même du nombre d’années de mariage avec feue son épouse.
Sur sa responsabilité dans la mort de son épouse, il s’est contenté de dire qu’il n’était pas conscient le jour des faits. Il se rappelle seulement avoir reçu un coup de couteau de son épouse et avoir perdu connaissance après. Selon lui, il n’a retrouvé ses esprits qu’après avoir reçu des soins au Centre de santé. Niant les déclarations faites lors de l’enquête préliminaire, il affirme, devant la barre, qu’il n’a jamais eu de problème de rapports sexuels avecson épouse.
Toutefois, il ne parviendra pas à convaincre l’avocat général, qui décèle une mauvaise foi de la part de l’accusé. Estimant quer les faits sont constants, il a requis 20 ans de travaux forcés. La défense, elle, a plaidé pour une disqualification des faits en coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Selon Me Cheikh Tidjane Mbodji, l’accusé est un sujet épileptique. Aussi, a-t-il demandé une disqualification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il a sollicité de la Cour une application bienveillante de la loi, en faisant bénéficier à son client de larges circonstances atténuantes. Dans son délibéré, la Cour a reconnu l’accusé coupable des faits et l’a condamné à 15 ans de travaux forcés.
Mbaye Samb
lasquotidien.info
