Comme c’est le cas aux Etats Unis, le Président Wade et son régime veulent que le scrutin présidentiel du 26 février se fasse dans le cadre d’un ticket. Aussi, s’apprêtent-ils à saisir l’Assemblée nationale à cet effet après que le conseil des ministres a adopté le projet de loi instituant le ticket de l’élection simultanée au suffrage universel du Président et du Vice-Président de la République. Pour le constitutionnaliste Ameth Ndiaye qui décortique ce système en cours dans les pays américains, le Sénégal gagnerait à constitutionnaliser le poste de Vice-président, sans quoi il risque de faire partie de ces innombrables fonctions estampillées inopportunes.
Le ticket présidentiel dans un système politique, explique d’emblée le Pr Ameth Ndiaye, doit être « envisagé sous la forme d’une candidature disparate, différente de la candidature monocéphale ». Grâce à ce système, on dédouble le candidat ; ce qui permet au peuple de communier avec deux candidats, au lieu de faire face à une seule personne. Et cette donne n’est pas pour déplaire au Pr Ameth Ndiaye qui y décèle un certain nombre d’avantages. D’autant que si l’on s’inspire du modèle américain, indique le constitutionnaliste, le ticket présidentiel permet d’aller à un rééquilibrage de plusieurs éléments.
« Lorsqu’on présente deux ou plusieurs candidats, on ratisse large. Les électeurs essaient de trouver chez l’un des candidats les qualités, les compétences et les exigences qu’ils n’ont pas vues chez l’autre, afin de compenser les choses. Ils vont ratisser large, du mieux qu’ils peuvent », souligne M.Ndiaye qui voit dans le ticket un double visage. Un schéma dans lequel les partis politiques trouvent leur compte, puisqu’il les aide « à minimiser les inconvénients ».
Idem pour les citoyens qui ont la possibilité de diversifier leur éventail de choix ! Même si l’alliance Wade-Niasse au deuxième tour de la présidentielle de 2000 ne peut pas être considérée à proprement parler comme un ticket, elle peut, à titre illustratif, permettre de cerner les avantages d’un ticket. Car ceux qui n’étaient pas favorables au secrétaire général national du Pds ont été rassurés par la présence du leader des progressistes et vice-versa. Si bien que Wade a réussi à défaire Diouf.
Toutefois, il ne manque pas d’inconvénients dans le cadre d’un ticket présidentiel. A ce sujet, le Pr Ameth Ndiaye évoque l’éventualité d’un clash. « Il y a des risques de trahir la volonté des électeurs. On n’hésite pas à s’adosser à quelqu’un pour obtenir le suffrage des citoyens, avant de couper le cordon ombilical avec l’autre candidat, une fois élu », prévient le constitutionnaliste selon qui les Etats Unis d’Amérique ont réussi à éviter cela depuis fort longtemps. « Ils ont fait en sorte que le Vice-Président ne puisse faire ombrage au Président et se prendre pour le véritable président de la République ».
Mais de l’autre côté aussi, le système de ticket permet d’éviter l’outrancière personnalisation du pouvoir. « On n’aura pas à subir un président de la République qui se croit au début et à la fin de la vie politique, sociale et économique du pays », estime le Pr Ameth Ndiaye qui plaide pour la constitutionnalisation du poste de vice-président au Sénégal. Ce qui fait qu’une révision constitutionnelle est l’ordre normal des choses. Dans le cas contraire, le poste va garnir le rang des innombrables fonctions jugées inopportunes par une bonne partie de l’opinion sénégalaise.
Hawa BOUSSO, lasquotidien.com
Le jour qu’au Senegal il ne sera plus possible a un elu , qui qu’il soit , de demettre un autre tout simplement pour le remplacer par un autre plus complaisant ; ce jour on pourra parler de ticket ….. Il faut que la volonte du peuple , une fois exprimee , soit respectee pour la duree du mandat . Les elections sont pour confirmer des individus a des stations pour une certaine duree . Respectons la volonte des populations pour une paix sociale reelle .