Visite du maire de Thiès chez la défunte épouse de Mbaye Jacques Diop : La politique enterre les condoléances

Date:

Le Comité des sages de l’Alliance Sopi pour toujours (Ast), par la voix de son président Mbaye Jacques Diop a demandé à Idrissa Seck, de rentrer dans les rangs et de travailler pour le renforcement du Sopi. Le maire de Thiès a répondu qu’il n’a jamais pensé un seul instant quitter le Pds. Il a aussi signifié à son hôte qui le recevait pour une présentation de condoléances que c’est fini pour Wade qui doit organiser démocratiquement sa succession au sein du Pds et de la République. C’est finalement hier, en fin d’après-midi que Idrissa Seck, ancien Premier ministre de Wade est allé présenter ses condoléances à Mbaye Jacques Diop qui a récemment perdu sa première épouse, Adama Sow. Le maire de Thiès était à la tête d’une forte délégation. Hormis ses éternels gardes du corps dont deux amazones, il y avait Pape Diouf, ancien ministre de la Pêche, Oumar Guèye, le président de la communauté rurale de Sangalkham, entre autres. Le déplacement a nécessité la mobilisation de grands moyens de transport.

Arrivé à la maison de Mbaye Jacques Diop, l’ancien Premier ministre, habillé en costume, a décliné l’objet de sa visite : «En ce moment de deuil qui vous frappe, je suis venu vous présenter mes condoléances ; un devoir qui incombe à tout musulman vis-à-vis de son prochain. Mais au-delà de cela, je suis venu à cause des liens particuliers qui nous unissent. C’est un secret de Polichinelle que de dire que vous êtes une personnalité de premier plan dans ce pays et je suis le mieux placé pour le dire.» En réponse, Me Diop a joué sur la même carte pour demander à M. Seck de ne pas les abandonner, lui et ses militants. «Ma venue dans le giron de la mouvance présidentielle a été rendue possible par vous. Ne nous abandonne pas, on risque d’être seuls dans le Pds sans vous qui nous avez encouragés à rejoindre Wade qui a souhaité notre présence. Vous l’avez réalisé», a-t-il rappelé à Idrissa Seck. A ce dernier, il dira : «On n’abandonne pas un bateau, même en eaux troubles.» Puis de rappeler encore : «Entre les deux tours (élection présidentielle de 2000 :Ndlr), vous m’avez approché pour accompagner Wade sans condition aucune. Après les Législatives de 2001, vous m’avez proposé pour diriger une commission, moi Mbaye Jacques Diop, élu sur la liste du Parti pour le progrès et la citoyenneté (Ppc). Par la suite, vous-même vous m’avez sollicité pour fusionner avec le Pds afin de renforcer davantage Wade et le camp de la mouvance. Je vous demande de travailler au renforcement du parti et surtout de ne pas quitter. Vous pouvez le faire car comme le dit l’adage, «qui peut le plus peut le moins». Je vous demande qu’on continue de cheminer ensemble et pour toujours.»

Dos au mur, Idrissa Seck usant de périphrases, de métaphores, de formules incantatoires et de chiffres, lance à l’assistance : «Le président Mbaye Jacques Diop m’a demandé de ne pas l’abandonner, mais une telle hypothèse est exclue. Je n’entends pas démissionner du Pds. Ceux qui avaient comploté contre moi au point d’obtenir mon exclusion du Pds peuvent entreprendre de nouvelles initiatives, mais ils rencontreront la même résistance.» Puis de rassurer : «Pour cette fois, je n’entends pas quitter le Pds, même poussé vers la sortie. Si par le passé, l’argument de dualité au sommet de l’Etat a été agité, il ne peut plus prospérer. Je suis au Pds ; je veux la force et la victoire du Pds dans le strict cadre de la vérité et dans le refus de la dévolution monarchique du pouvoir. Voilà ma position ; ceux qui veulent me voir quitter vont y laisser des plumes.»

REJET DE LA CANDIDATURE DE WADE ET DE LA DEVOLUTION MONARCHIQUE
Puis s’adressant à Mbaye Jacques Diop, le maire de Thiès dira : «Je n’aurai aucune difficulté à accepter votre appel qui est un appel de sagesse, de générosité et de grandeur. Par la grâce de Dieu, et avant même l’Alternance, j’ai fait partie de ceux qui avaient entrepris des discussions avec vous pour vous inviter, vous et votre monde qui était important à Rufisque, à venir renforcer le socle et la base politique du président de la République qui, à l’époque, en était encore à 30,2%. Naturellement avec 30,2%, on ne gère pas un pays. Il faut une majorité politique la plus large possible pour gérer un pays. C’est pourquoi, nous avons recouru à des personnalités politiques qui, indépendamment de leur parti, avaient un parcours qui leur avait donné une base politique réelle.» A son hôte, M. Seck ajoute : «Je n’ai jamais quitté et n’entends pas quitter le Pds, mais personne ne pourra m’astreindre à une quelconque compromission en matière de vérité, de respect de la Constitution et de combat contre toute dévolution monarchique. J’ai dit au Président (Wade) : ‘‘Je vous reconnais le pouvoir de nommer et de récuser qui vous voulez, comme je vous reconnais le pouvoir de me consulter ou pas. Même le Prophète (Psl), l’être le plus important de ce monde a érigé la consultance en dogme. Et au cas où vous ferez appel à mon avis, libre à vous de le suivre ou de ne pas le suivre. En vous donnant mon avis, je ne cherche ni ma dépense quotidienne encore moins à vous plaire, car le plus important, c’est ma dignité et surtout ma relation avec Dieu qui prime sur tout. Je refuse que le Pds se disloque. Celui qui termine sa mission doit partir. Celui qui a consenti autant de sacrifices ne vous veut que du bien. Je vous souhaite une fin heureuse et pour cela, il faut que vous acceptiez la vérité’’.» Et Idrissa Seck de lâcher cette sentence : «Quand un pouvoir tire à sa fin, on n’entend plus que les louanges et les flatteries du genre : «Tu es le meilleur.» Cette vérité, c’est que la Constitution au moment où je vous parle, lui interdit de recourir à un 3e mandat et qu’il (Wade) doit veiller au jeu démocratique pour sa succession.» Quid de ses relations exécrables avec Wade au-delà du combat de principe ? «Il n’y a pas de problème entre Wade et moi. La preuve : la commission de discipline a proposé mon exclusion depuis plusieurs semaines voire des mois maintenant, mais il n’y a pas eu d’exclusion. Mais je vous l’ai dit ; ce que j’ai souhaité pour lui hier et avant-hier n’a pas changé, à savoir qu’il réussisse sa mission, qu’il ait une sortie honorable.» Et si Wade persiste à son tour ? Idrissa Seck répond : «Nous avons encore un an devant nous ; donc, je ne désespère pas de le voir revenir à la raison et que surtout la sagesse prévale. C’est pourquoi, j’ai dit que je lui souhaite la sagesse.»

lequotidien.sn

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Dialogue national/ Réforme et modernisation de la Justice: Ce qu’il faut comprendre

XALIMANEWS: «La réforme et la modernisation de la...

La Une des quotidiens du mardi 28 mai 2024

La Une des quotidiens du mardi 28 mai 2024

TGI: Me El Hadji Diouf chauffe la salle d’audience, la réplique du procureur…

XALIMANEWS: Les débats ont été particulièrement animés entre Me...

COUD : Mise en place du système de pointage pour le personnel 

XALIMANEWS-Le nouveau directeur du Centre des Oeuvres Universitaires de...