Le dialogue marchandage de Wade Par Ahmed Khalifa Niasse

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« Des années durant des tiers de différentes strates de la société ont fait appel à Wade l’incitant ainsi à entamer un dialogue avec l’opposition surtout après le boycott des dernières législatives par celle-là ». C’est un constat de Ahmed Khalifa Niasse, leader du Fap, dans une contribution reçue à Ferloo.

« En effet certains de l’opposition avaient confondu dialogue et entrisme alors que d’autres posaient des conditions qui relevaient de la quadrature du cercle. Toutefois, Wade à qui il arrivait de temps en temps de lancer des appels du bout des lèvres par courtoisie vis-à-vis des tiers en question, mais simplement et surtout, qu’il n’avait rien à proposer, tout fort qu’il était de sa position de chef de l’exécutif dont le parti était maitre du parlement. Alors que de l’autre coté on ne pouvait rien lui enlever. Cette fois-ci, il s’agit d’un appel consistant, tel que nous le pensons, en une demande que WADE va formuler auprès de l’opposition contre une offre. Mais tout d’abord pour mieux partager nos idées avec les lecteurs il y lieu d’observer que les deux régimes précédents ont, chacun à son tour, subi une crise que je qualifie des dix-douze ans et qui a failli emporter l’un comme l’autre. Toutefois, après avoir surmonté la crise de 69 70 le régime Senghorien est parvenu à doubler sa durée au pouvoir pour atteindre 20ans. C’est l’intervention des sages grands marabouts en son temps, notamment Serigne Fallou MBACKE, lesquels ont lancé un appel au calme entendu par la rue qui permettant ainsi au régime agonisant de se remettre ; s’offrant ainsi une nouvelle jeunesse pour dix ans supplémentaires. Avec, à la clé, des réformettes du genre nomination d’un premier ministre et une voie de sortie comme l’article 35. Diouf à son tour acculé par dix ans de sécheresse et subissant les assauts répétés du Sopi conquérant, la crise en ce qui le concerne, atteint son apogée par le fameux contentieux post électoral et son corollaire constitué par l’énigmatique assassinat de Me Babacar SEYE. Cette fois ci la crise fut surmontée grâce à ce qu’il est convenu d’appeler l’entrisme. Permettant à WADE de faire entrer certains de ses éléments dans le gouvernement tout en se contentant d’un ex-ministère d’Etat sans portefeuille. Cette réformette à son tour produisit le même effet, permettant ainsi au régime de réaliser le même record que le précédent, donc 20 ans. Jamais deux sans trois disent certains. Le régime WADE est en train de subir à son tour une crise de croissance en l’occurrence celle des dix douze ans, avec cette particularité à savoir qu’il s’applique et peut être à son insu la fameuse règle de Parkinson dont je citerai ici quelques passages pour colorer mon texte… « Selon Bernard Weber, la loi de Parkinson (qui n’a rien à voir avec la maladie du même nom) veut que plus une entreprise grandit (le PDS), plus elle engage des gens médiocres et surpayés…, parce que les cadres en place veulent éviter la concurrence et pensent que la meilleure façon de ne pas avoir de rivaux dangereux consiste à engager des incompétents et de les surpayer pour supprimer en eux toute velléité de faire des vagues. A contrario, tous ceux qui ont des idées originales ou l’envie d’améliorer les règles de la maison seront systématiquement éjectés.. Plus l’entreprise est grande et ancienne, plus elle rejette ses éléments dynamiques et bon marché pour les remplacer par des plus « archaïques et onéreux »… au nom de la tranquillité de la collectivité. Cette loi expliquerait bien des choses. Pas besoin d’être consciente. Pour les responsables, les idées ne sont pas novatrices : elles n’ont pas fait leurs preuves et risquent de déséquilibrer un système qui leur convient. Quant au sur paiement des cadres, il leur permet de ne pas culpabiliser sur leur salaire élevé et de former un petit club qui évite la solitude à ceux qui veulent garder leurs distances avec leurs employés( partisans), pour se sentir plus de pouvoir et éviter de prendre conscience des injustices, donc encore d’avoir mauvaise conscience. Les mesures les plus immorales viennent justement, selon moi, du fait qu’ils ne sont pas totalement amoraux et doivent se protéger des bons sentiments qu’ils pourraient avoir pour laisser les autres éclore tranquillement » (voir Google).

Voici ce qui pourrait être la demande que WADE formulerait à l’endroit de l’opposition et qui pourrait se résumer ainsi : « dans une réforme constitutionnelle adoptée récemment par le parlement dans lequel mon parti est dominant le mandat du Président a été porté à sept ans, avec une précision : la nouvelle disposition ne s’applique pas au mandat actuel. Or un deuxième vote qui supprime la négation me permettra de continuer jusqu’en 2014 ». Quant à l’offre du pouvoir elle consistera ainsi selon notre analyse : d’abord un écrit signé de la main du Président affirmant qu’il ne peut plus se présenter au suffrage universel pour un autre mandat. Laquelle correspondance peut faire l’objet d’une consultation du Conseil Constitutionnel permettant au Président de ladite institution d’y ajouter un petit Diakhatou en guise de cerise. Même amère une cerise demeure ce qu’elle est. L’offre en elle-même consistant à provoquer des législatives anticipées qui permettront, cette fois-ci, un entrisme parlementaire pouvant conduire à la formation d’un gouvernement post-électoral dont le premier nominé serait issu d’un « benno » moins « benn ». Cette fois-ci le Président WADE, à défaut d’établir un record de vingt ans, comme ses deux prédécesseurs pourra se contenter d’un dix douze ans et donc passé politiquement à trépas là ou les autres ont utilisé le secret du sphinx pour renaître de leur propre cendres L’objet de ce dialogue marchandage consisterait à s’acheter le silence de l’opposition donc calmer la rue en échange d’une cohabitation tendant à une nouvelle alternative à l’alternance.

Ahmed Khalifa NIASSE, Président du Présidium du Front des Alliances Patriotiques

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