La Russie a réagi avec fureur aux nouvelles accusations britanniques après qu’un couple d’Amesbury est tombé malade à cause de l’agent innervant Novitchok, le même poison que celui utilisé contre l’ex-agent double russe Sergey Skripal et sa fille Ioulia en mars, sur le sol anglais également. « Ils pensent vraiment que la Russie serait stupide au point d’utiliser ‘une nouvelle fois’ ledit ‘Novitchok' », a ironisé jeudi l’ambassade russe aux Pays-Bas, pays où est basée l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.
L’ambassade a réagi via Twitter, soulignant que l’incident survient d’ailleurs « en plein durant la Coupe du Monde (organisée par la Russie, NDLR) et après la session spéciale de la Conférence des Etats Parties (de l’OIAC, NDLR) » qui a donné à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques l’habilitation à désigner les auteurs d’attaques chimiques.
Lors d’un vote à huis clos à La Haye où siège l’OIAC, une résolution a en effet été approuvée en juin dernier, un texte avancé par le Royaume-Uni avec le soutien de la France et des États-Unis notamment, qui donne le pouvoir à l’OIAC de se prononcer sur les auteurs d’attaques chimiques. La session spéciale avait été demandée par les Britanniques à la suite de l’empoisonnement des Skripal sur le sol anglais.
L’ambassade russe aux Pays-Bas, qui avait déjà réagi de manière virulente via son compte Twitter par le passé, ponctue son message de jeudi par cette interrogation: « the show must go on? » (« le spectacle doit continuer? »).
Le Kremlin a quant à lui répété jeudi que Londres n’avait pas voulu d’enquête commune avec la Russie sur l’empoisonnement des Skripal. « La Russie a proposé dès le début à la Grande-Bretagne une enquête en commun et cette proposition est restée sans quelque réponse que ce soit », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, reprochant à Londres de ne montrer « aucun intérêt » pour de telles démarches. Le Kremlin a ajouté ne pas disposer d’informations sur le nouvel empoisonnement qui a eu lieu en Angleterre. Le porte-parole ajoute être « très préoccupé » de « l’utilisation répétée de telles substances en Europe ».
7sur7