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A une semaine du 19 mars : Dakar en état de siège

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À une semaine du 19 mars, commémorant l’alternance, la police prend petit à petit possession du centre-ville. Des policiers sont, en effet, visibles aux points névralgiques de la capitale.

Le groupe de presse Wal Fadjri, les initiateurs du mouvement ‘Y en a marre’, les jeunes de l’opposition et toutes les catégories socioprofessionnelles qui ont prévu d’organiser un sit-in ou de marcher de gré ou de force le 19 mars pour lutter contre l’injustice, fustiger la gestion des libéraux ou célébrer à leur manière l’accession au pouvoir de Abdoulaye Wade, sont prévenus. La police est prête à les affronter. En effet, à une semaine de cette date fatidique, le gouvernement, qui a mis en garde les éventuels manifestants, semble prendre les devants par des mesures sécuritaires draconiennes. Ainsi, depuis quelques jours, la police qui est sur le qui-vive se déploie progressivement au centre-ville. Des hommes en uniforme ont pris possession des points névralgiques de la capitale.
Au rond-point Sandaga, une voiture de police de type Pick-up y stationne en permanence depuis quelques jours. Alors que, constate un marchand ambulant, ce sont les volontaires de la mairie de Dakar qui étaient les seuls visibles sur les lieux, hormis bien sûr les deux à trois policiers de la circulation. Mais, depuis deux à trois jours, un mini car anti-émeute bourré de policiers est venu renforcer le dispositif sécuritaire au niveau de cette zone marchande. Ce qui intrigue certains marchands ambulants, dont certains se demandent les raisons de cette présence. Mais, pour d’autres commerçants qui suivent l’actualité nationale, il ne fait pas de doute que ce déploiement policier inédit au niveau de ce rond-point très commercial de la capitale est destiné à dissuader ceux qui seraient tentés de braver l’interdit étatique. ‘La police est prête à casser les manifestants et tous ceux qui vont s’aventurer en ville le 19 mars’, plaisante un client.

À la place de l’Indépendance, le dispositif policier est moins visible, du fait sûrement de l’étendue de l’espace. Néanmoins, dans ce qui est devenu Place de l’Indépendance Valdiodio Ndiaye, où aura lieu le sit-in du groupe de presse Wal Fadjri, quelques hommes en uniforme patrouillent, des matraques électriques en bandoulière. Un autre policier qui semble être leur supérieur, communique à l’aide d’un talkie-walkie posé sur l’épaule gauche.

Sur l’avenue Léopold Sédar Senghor, qui longe les grilles du palais présidentiel et surtout sur le boulevard de la République, on constate aussi un nombre inhabituellement élevé de policiers. La façade du Building administratif, qui fait face au palais présidentiel, est aussi gardée par des policiers.

Plus loin, devant les locaux du groupe Wal Fadjri, un Pick-up de la Police est stationné en permanence. Le véhicule est bondé d’agents des forces de l’ordre qui devisent tranquillement mais, visiblement prêts à casser du manifestant. Et pour cause. Depuis quelques jours, la devanture du groupe de presse de Khar Yalla est devenu le ‘mur des lamentations’ de tous les mécontents.

Charles Gaïky DIENE

walf.sn

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