Abdou Diouf, mémoires (Par Ndukur Kacc Essiluwa Ndao)

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Aux éditions Seuil (2014), Abdou Diouf, ancien président de la république du Sénégal livre ses Mémoires après avoir quitté ses fonctions en 2000. Il donne le ton du contenu de son réveil littéraire :

« J’ai toujours pris beaucoup de plaisir à lire quelques remarquables ouvrages retraçant le parcours de grandes figures qui, par leur vision et leurs actions, imprimèrent à la marche du monde un sens et une orientation positivement retenus par l’histoire. Jeune lycéen, je me passionnais déjà pour l’histoire et l’amour de cette discipline m’a accompagné tout au long de mon cheminement intellectuel, administratif et politique. À présent, délesté de la chape de plomb que constitue la gestion quotidienne des difficiles et parfois pénibles dossiers d’un pays en voie de développement, donc très souvent en butte à de nombreuses difficultés, et mesurant toujours le poids de l’histoire, je mesure encore celui de la constance de cette passion. En effet, je continue aujourd’hui de consacrer une partie de mon temps dit libre à rattraper mes retards de lecture et à relire quelques grands ouvrages qui m’ont durablement marqué ».

Bien évidemment, Diouf rappelle ses durs moments passés à la tête du Sénégal et égratigne même s’il s’en défend l’opposition de l’époque :

« (…) pour m’être engagé dans cette voie, j’ai subi l’opposition, très rude par moments, de ceux qui ne partageaient pas ma vision et qui, adversité politique en bandoulière, n’ont pas toujours eu le recul nécessaire pour ne mettre en avant que les intérêts supérieurs de notre pays. Mais tout homme qui entre dans l’arène politique ne peut échapper à cela ».

Revenant sur les raisons de ses Mémoires, Diouf se veut encore plus précis : « En classe de latin, j’avais appris la maxime : Verba volant, scripta manent, « Les paroles s’envolent, les écrits restent ». Et tout est encore frais en moi ». Et voilà qu’au fil de ces 384 pages, il déroule sa vie politique, administrative. Ses déboires et ses satisfactions. Ses coups de cornes et ses croustillantes anecdotes.

Diouf, l’ami de la « jeunesse malsaine » se révèle parfois sympathique parfois d’un pragmatisme qui révèle une personnalité fière d’elle-même mais qui semble amère aussi tout au long de son exceptionnelle carrière politique et administrative. Bon j’aime pas Diouf. Le politique. Je l’assume. Je crois qu’il n’aimait pas non plus ces têtes brulées de 1988. Mais enfin, il nous aura permis avec ses Mémoires de mieux comprendre sa version des faits et sa vérité. Une posture à encourager auprès de nos hommes politiques. Longue vie au Major de l’École nationale de la France d’outre-mer, « Chef de l’Etat, gardien de la Constitution »…

NKEN

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