BALANCE COMMERCIALE Le déficit se détériore

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En variation mensuelle comme en glissement annuel, la balance commerciale du Sénégal reste largement déficitaire malgré un solde commercial légèrement amélioré en 2010.

La position extérieure du Sénégal se caractérise, au mois de décembre 2010, par une dégradation de la balance commerciale. Si les exportations ont enregistré au cours du mois de décembre 2010 une hausse de 5,13%, les importations, elles, ont explosé la balance avec une hausse de 38,83%, ressortant ainsi en valeur à 211,6 milliards FCfa contre 152,4 milliards FCfa le mois précédent. Une évolution imputable à la reprise des entrées d’huiles brutes de pétrole et à la hausse des achats de blé (+125,43%), mais aussi de riz (+63,78%), ainsi qu’aux autres machines et appareils (+35,64%). Par rapport au mois de décembre 2009, les importations ont ainsi progressé de 14,52% et en cumul sur les douze mois, elles se sont établies à 2198,6 milliards FCfa en 2010 contre 2138,9 milliards FCfa en 2009, soit une hausse
de 2,79%. Pourtant en termes de progression, les exportations ont cru plus rapidement si l’on considère que leur cumul à fin décembre 2010 a atteint 1020,2 milliards FCfa contre 890,5 milliards FCfa pour la période correspondante de 2009, soit une progression de 14,55% même si, en glissement annuel, les exportations ont accusé une chute de 8,86%.

Le déficit commercial s’est ainsi creusé en décembre 2010, atteignant 114,4 milliards FCfa après 60,0 milliards FCfa le mois précédent, à la suite de la dégradation du solde commercial vis-à-vis du Nigéria (-43,6 milliards FCfa), de la France (-38,1 milliards FCfa) et de la Chine (-17,6 milliards FCfa). En glissement annuel, le déficit s’est détérioré après avoir atteint 78,1milliards FCfa en décembre 2009.

En cumul sur les douze mois, le solde commercial s’est cependant amélioré pour s’établir à -1178,5 milliards FCfa en 2010 contre -1248,3 milliards FCfa en 2009. Il demeure que les exportations sénégalaises n’arrivent toujours pas à couvrir les importations.

Chute de 999% en 48 ans

En termes de prévisions pour l’année 2010, les échanges du pays avec le reste du monde devraient être marqués par une détérioration du déficit courant par rapport à 2009 (9,8% du PIB contre 9,5% en 2009), conjuguée cependant à une amélioration du solde du compte de capital et d’opérations financières. Soit bien largement au-dessus du plafond communautaire fixé à 5% (un des critères de convergence de deuxième rang de la surveillance multilatérale au sein de l’Uemoa).
Historiquement, l’évolution de la balance commerciale du Sénégal affiche, pour l’ensemble de la période 1960-2008, une moyenne annuelle de -7,9. C’est en 1960 qu’on enregistre le plus haut niveau (2,5) et c’est en 2008 qu’on enregistre le plus bas niveau (-22,5). Le changement enregistré entre la première et la dernière année serait de 999%, selon les données de Perspective Monde, un outil pédagogique des grandes tendances mondiales depuis 1945.

Toutefois et selon un modèle de régression linéaire simple, les estimations de Perspective Monde font état de plus bas niveaux à -25,7 pour 2009, -28,2 pour 2010 et -30,7 pour 2011.

Dis-moi… Balance courante

La balance courante (ou balance des opérations courantes) mesure le solde de toutes les opérations portant sur des valeurs économiques que les résidents d’un pays (gouvernement, ménages, entreprises, etc.) réalisent avec le reste du monde durant une année ainsi que les transferts sans contrepartie. Elle se calcule en additionnant : Le solde de la balance commerciale (solde des valeurs des biens physiques échangés) ; Celui de la balance des services (transport, tourisme, télécoms, construction, assurances, services financiers, informatique, licences, services personnels et culturels, services gouvernementaux) ; Celui des revenus (c’est-à-dire les rémunérations du travail à l’étranger des résidents – comme les travailleurs saisonniers notamment – et celles des capitaux des résidents placés à l’étranger) ; Et celui des transferts sans contrepartie (c’est-à-dire ceux aux termes desquels l’émetteur du transfert n’obtient aucun bien ni aucune créance sur l’économie destinataire).

La somme des deux premiers postes s’intitule “Solde des échanges de biens et de services”.
Le solde de la balance courante est exactement et nécessairement compensé par celui du compte de capital (dons, remise de dettes, cession de licences, etc. ) et du compte financier (investissements directs fonciers, investissements de portefeuille, dépôts et avoirs monétaires, variations de réserves). Car toute transaction “économique” a une contrepartie “financière ou en capital”. Additionnés, le solde courant et le solde capital et financier constituent la balance des paiements.

Aussi, quand la balance courante est négative, le pays vit au-dessus de ses moyens puisqu’il consomme et investit plus qu’il ne produit de richesses. Inversement, quand la balance est positive, le pays produit plus de richesses qu’il n’en consomme.

sudonline.sn

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