Cela m’a attriste de n’avoir pas vu une réaction à la dimension de l’homme dans la presse Souleymane Bachir diagne sur le décès d’Alassane Ndaw

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L’immense philosophe précurseur de la pensée africaine à l’Ucad, Alassane Ndaw a tiré sa révérence. Premier professeur noir de philosophie en Afrique francophone, premier sénégalais doyen de la faculté de Lettres de l’université de Dakar, Alassane Ndaw est décédé avant-hier à Dakar des suites d’une longue maladie, le même jour que l’animateur Jules Junior.

«J’ai été attristé d’avoir constaté qu’il n’ y a pas eu la réaction qui sied à la dimension du personnage », a dit Souleymane Bachir Diagne, professeur à Columbia university, que nous avons joint de New York. «C’est symptomatique de ce que je crains, que dans notre pays, les choses de l’esprit ne comptent plus», s’indigne-t-il.

De retour à Dakar après son agrégation, Souleymane Bachir Diagne a été recruté par Alassane Ndaw à la Faculté des Lettres de l’université Cheikh Anta Diop en 1982 : «Je connais l’homme, c’est lui qui  nous a accueilli et nous a couvé de toute l’affection nécessaire. C’est une immense perte pour l’Afrique et le monde entier, puisqu’il était membre du comité directeur de l’Institut mondial de la philosophie.

On l’appelait affectueusement le doyen des doyens. Il est le premier Africain noir, professeur de philosophie. Il a commencé à enseigner au Bénin où il a rencontré également Paulin Hountondji, l’autre penseur africain. C’était un pionnier de «la pensée africaine», titre de son chef-d’oeuvre préfacé par Léopold Sédar Senghor. Je suis heureux que nous lui ayons rendu un vibrant hommage de son vivant dans la revue «Critiques» que je dirige, à travers une interview : «Philosopher en Afrique», avec Ramatoulaye Diagne. Il était très attentif aux jeunes c’est pourquoi il a créé le département de philosophie».

Dans le même sillage, le philosophe sénégalais pleure un ami et un confident : «nous aimions beaucoup discuter de l’épistémologie ; nous avons fait le pèlerinage à la Mecque en 2000. On a fait ensemble le pèlerinage à la Mecque en 2000. Nous avions partagé la même chambre avec le professeur feu Oumar Kane et mon oncle Aziz Diagne. J’ai pensé à cet épisode où nous devisions sur la philosophie. Sur le chemin de nos dévotions, il était accroché à mon bras.

Lorsque ma soeur m’a informé de son décès, j’ai pensé à tout cela. J’étais attristé», conclut-il.

seneplus.com

5 Commentaires

  1. Paix a son ame.
    Malheureusement maintenant c’est la lutte, la danse, les chants et les choses futiles qui interessent les sénégalais.
    L’école et plus généralement l’enseignement n’est plus prioritaire désormais.
    C’est d’ailleurs la raisons pour laquelle ce pays recule et reculera davantage, car la génération des sacrifiés c’est à dire ceux pour qui l’école n’est rien d’autre qu’une perte de temps va bientot être en age de se prononcer et ce sera la catastrophe sans aucune surprise.
    Désormais les ministres et les conseillers du président sont soit des troubadours, soit des analphabetes possedant quelque relation dans le milieu maraboutique.
    Ecoutez macky ou un de ses hommes et vous pourriez mesurer la catastrophe a venir

  2. et cela me faire peur et c’est vraiment triste pour l’avenir de nos enfants jai arrete en 4º seconadaire et souvent on me prend pour un universitaire par ce que avant on avait une bonne ecole maintenant je sai plus

  3. Professeur,
    Malheureusement ce que vous présidez est deja là. Le Senegal d’aujourd’hui n’est pas celui des tetes bien faites. L’ecole senegalaise de nos jours ne forme que des cancres. Il n’y a pas eu de reactions à la dimension de l’homme dans la presse parce que tout simplement nos journaleux sont à l’image du pays. On se concentre beaucoup plus sur les choses futiles dans ce pays. C’est la danse, la lutte, l’equipe nationale, Idy, mbathio, ndeye gueye, le mouton de tabaski et tout le gachis qui va avec, et j’en oublie.

  4. Yalla nako yalla yeureume.
    Au Sénégal d’aujourd’hui, c’est la ridiculité et médiocrité qui règnent. Dans un pays, Ou tels comme Mr El hadji Diouf, Farba Senghore, Moustapha Cisse lo, Aida Patra, le chanson de  » Thiebou dieune-Penda Mbaye ( Bercy ), la lutte ( Balla Gaye, Yawou Dialle …), Doudou Wade, Aida Mbodje prennent la première place médiatique et cérémoniale, la pensée ou toute choses sérieuses ne pourront pas avoir leur places. Nous nous sommes pas en train de construire un pays mais de la merde.

  5. Que le SEIGNEUR, MAITRE DE L’UNIVERS,etende la sagesse de l’illustre Professeur sur la POSTERITE!
    Professeur Bachir a raison de s’inquiter car notre pays est devenu, en une decennie,ce qu’il n’aurait jamais dû etre….Par le truchement d’un Liberalisme sauvage!

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