Célébration du « Mois du Sénégal » au Canada : Michel Habas, Président du RGSC « La diaspora sénégalaise au Canada regorge d’experts dans plusieurs domaines, pouvant permettre à l’État de réaliser son projet »

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C’est la fête pour la diaspora sénégalaise au Canada, plus précisément à Montréal où les festivités ont démarré ce samedi 08 juin 2024, marquant ainsi la cérémonie officielle de la trentième édition du Mois du Sénégal. A l’initiative de cet événement, le Regroupement Général des Sénégalais de Canada (RGSC), célèbre cette année sous de bons auspices. A la tête du RGSC depuis 2020, Michel Habas a l’ambition de consolider les acquis et de permettre à l’organisation de s’ouvrir davantage à la communauté de la diaspora sénégalaise et d’être une référence pour celle africaine.

Parlez-nous d’abord du Regroupement Général des Sénégalais de Canada ?

Le Regroupement Général des Sénégalais du Canada (RGSC) a été créé officiellement le 26 septembre 1994 par des membres de la communauté. C’est une organisation à but non lucratif, apolitique et non confessionnelle, qui se veut fédératrice de l’ensemble des associations sénégalaises du Canada, composées essentiellement d’immigrants, d’étudiants et de visiteurs.

À travers ses activités, le RGSC tente de jouer son rôle dans la promotion de la culture et des valeurs sénégalaises au Canada renforçant ainsi les liens et échanges entre ses membres, mais également avec les différentes communautés au Canada.

Qu’en est-il de l’initiative du Mois du Sénégal au Canada?

Tout d’abord il est important de mentionner que dans les années 70, la première vague d’étudiants, pères fondateurs, arrivés au Canada avaient eu la magnifique idée de se réunir pour célébrer les fêtes traditionnelles que nous avons au Sénégal. Ainsi au fil du temps, ces rassemblements ont donné naissance à l’association des étudiants sénégalais de Montréal.

Dans les années 80, les célébrations sont passées de weekends culturels à la semaine du Sénégal, avant de tomber en léthargie avec le départ de certains à la fin de leurs études.

Dans les années 90, avec l’arrivée d’une nouvelle vague, une envie et une volonté de redynamiser la structure ont donné naissance officiellement au RGSC, officiellement donc en septembre 1994, avec l’objectif de rassembler les Sénégalais et mettre en valeur leur savoir-faire et leur contribution dans leur pays d’accueil le Canada.

Le Mois du Sénégal au Canada vise d’une part, à consolider les liens entre les ressortissants sénégalais et, d’autre part, à mieux faire connaitre les valeurs culturelles, sociales et historiques du Sénégal ainsi que les opportunités d’investissement que présente notre pays aux milieux d’affaires Nord-Américains.  

Les activités se dérouleront pour la plupart dans la province du Québec mais également dans certaines grandes villes Canada. Afin de favoriser la participation de nos compatriotes et partenaires mais aussi dans le but de marquer le thème du mois qu’on choisit chaque année.

Quelles sont les activités ou actions que vous initiez à travers « Le mois du Sénégal » ?

En effet, depuis la première édition en 2013, l’organisation du « Mois du Sénégal » a démontré l’expérience de la communauté à travers le RGSC ainsi que sa force de mobilisation et d’organisation.

Ainsi, diverses sphères d’activités y sont représentées, comme celle académique par la participation active des universitaires, sociale et culturelle à travers des activités impliquant les familles, ainsi que sur les arts, la culture, les valeurs et la « Téranga Sénégalaise ». Le « Mois du Sénégal », couvre également les aspects économiques par la participation de partenaires publics et privés.

Il répond ainsi à un triple défi à savoir : contribuer au rayonnement du Sénégal au Canada, renforcer la solidarité entre les membres de la communauté et favoriser l’intégration de ces derniers dans leur pays d’accueil.

Et pour cette année, concernant le thème, les invités, les festivités, que prévoyez-vous ?

Le bénévolat au service de la communauté : défis, réalisations et perspectives, est le thème de l’édition de cette année qui marque les trente ans de l’organisation. M. Boucar Diouf en est le parrain et les invités d’honneurs Son Excellence Monsieur Gorgui Ciss, Ambassadeur du Sénégal au Canada, Mme Christine St-Pierre, ancienne Ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie et M. Bara Mbengue, doyen de la communauté sénégalaise. Au menu des activités, il y a aussi, en plus des festivités marquant la cérémonie d’ouverture, il y a aussi la journée scientifique de demain (dimanche 16 juin) ainsi que les journées économiques les vendredi et samedi 21 et 22 juin juin prochain. Il y a aussi l’artiste Pape Diouf qui se déplace pour le concert de clôture, le dimanche 23 juin.

Quelles ont été les réalisations et les perspectives pour cette nouvelle édition ?

Il faut dire que, depuis sa mise en place, le RGSC a impacté socialement, économiquement et culturellement la vie de plusieurs de nos compatriotes leur permettant de bien s’intégrer au Canada selon leur secteur d’activité.

Dans le cadre de la solidarité, la création du « Fonds Social et de Solidarité » mis en place pour les rapatriements de corps et soutien, en cas de maladie grave, a permis de soutenir plusieurs familles dans le besoin ou qui font face à la perte d’un être cher.

Toujours dans le social, grâce au RGSC, plusieurs compatriotes, qui ont perdu la vie au Canada et qui ne sont pas membres du Fonds Social, ont pu être rapatriés dignement et dans le respect grâce à la solidarité des membres.

Les réalisations sont aussi au niveau académique, par la participation active des universitaires. Le RGSC a surtout permis aux étudiants et autres spécialistes de bénéficier de conseils, de recommandations et d’accompagnements qui ont impactés la carrière de ces derniers.

En termes de diplomatie, le RGSC a facilité la mise en relation et des partenariats entre les secteurs privés et publiques des deux pays, notamment dans le cadre du Mois du Sénégal et du Forum économique.

Durant ces 30 ans, Le RGSC a aussi porté les combats de plusieurs compatriotes aussi bien sur le côté administratif (renouvellements de passeports, obtention de document à l’état civil etc.) que sur le besoin à l’assistance à un avocat, médecin ou autre.

Le RGSC a aussi mis en place une coopérative d’habitat dans la Ville de Malicounda, notre partenaire, qui a permis à 500 de nos compatriotes, membres du regroupement, d’acquérir, depuis le Canada, un terrain à Malicounda ou Pointe Sarene.

Toujours dans le cadre économique, le RGSC a aussi créé le Réseau d’affaires des Sénégalais du Canada (RASC). Ce réseau est composé de professionnels et d’entrepreneurs Sénégalais dans plusieurs secteurs d’affaires. Cette structure est d’ailleurs considérée comme son bras économique.

On a vu que la diaspora a joué un grand rôle dans le projet de rupture au Sénégal, quelle a été la position de votre organisation ?

J’aime à rappeler que Regroupement Général des Sénégalais du Canada (RGSC) est une organisation à but non lucratif, apolitique et non confessionnelle qui se veut fédératrice de l’ensemble des associations sénégalaises du Canada. Cependant, à chaque fois que le besoin s’est fait sentir, il n’a pas hésité à faire entendre sa voix pour défendre l’intérêt général de la nation. Ce fut le cas durant les évènements de mars 2021 et de juin 2023.

Il est tout de même très important de noter que le RGSC a toujours encouragé ses membres à militer dans les partis ou mouvements de leur choix, dans le respect des règles de la démocratie.

Alors quelle appréciation faites-vous de ce qui se passe au Sénégal en général ?

Le Sénégal est à la croisée des chemins et avec l’exploitation du pétrole et du gaz qui s’annonce, sa stabilité est un enjeu de taille pour sa propre survie et celle des populations. En effet, après les remous de ces dernières années, il est heureux de voir que, grâce à la maturité de son peuple qui a encore donné une leçon de démocratie au monde entier, le pays reste stable.

Il y a aussi lieu de noter que ce changement est un signal fort des populations aux nouvelles autorités et doit servir de motivation dans la réalisation des défis qui les attendent à savoir : la bonne gouvernance, l’accès à la prise en charge en cas de maladie, l’emploi des jeunes et la formation, le coût élevé de la vie et l’émigration.

Quel rôle comptez-vous jouer dans cette rupture ?

La diaspora sénégalaise au Canada regorge d’experts dans plusieurs domaines, pouvant permettre à l’Etat de réaliser son projet. Le RGSC peut jouer un rôle très important en mettant en place une base de données de compétences et d’expertises en fonction des besoins.

En effet, notre engagement est citoyen; il est donc pour le bien-être de nos compatriotes et nous restons convaincu que nous pouvons rendre service à notre pays si l’opportunité se présente et surtout si les conditions sont réunies. Et on a toujours sur cette ambition avec les autorités sénégalaises.

D’ailleurs, ce fut le cas durant notre dernière mission dans le cadre des préparatifs de cette 11e édition du Mois du Sénégal et des 30 ans du RGSC. C’est l’occasion de remercier les ministres M. El Hadj Abdourahmane DIOUF, M. Moussa Bala Fofana et M. Ibrahim SY, respectivement ministres de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement du Territoire, de la Santé et de l’Action sociale. Nous leur devons un grand merci pour avoir bien voulu nous recevoir et nous permettre d’avoir des échanges très riches et pour lesquels nous avons espoir qu’ils donneront des résultats positifs pour le Sénégal dans le futur.

Quels sont vos objectifs futurs notamment avec l’événement du mois du Sénégal ?

Nous envisageons, bien entendu, d’évoluer positivement et de continuer à impacter sur le quotidien de la communauté. Aussi, nous continuerons à jouer le rôle de fédérateur de l’ensemble des associations sénégalaises du Canada, à faire rayonner le Sénégal au Canada et montrer tout qu’il offre comme opportunité, à mettre l’expertise de nos compatriotes au service du pays et ainsi mobiliser la diaspora et être un leader des projets de développement.

Votre mot de la fin

Il est encore bien de rappeler que le RGSC est une organisation à but non lucratif, apolitique et non confessionnelle qui a toujours travaillé, en parfaite collaboration, avec tous les gouvernements du Sénégal qui se sont succédés depuis sa création. C’est le moment pour nous de leur dire merci pour leur soutien et accompagnement. Nous espérons, ainsi, que ce sera de même avec le Président Diomaye et son gouvernement.

Par ailleurs, nous remercions les pères fondateurs du RGSC qui ont eu la brillante idée de mettre en place cette belle structure dont nous invitons nos compatriotes à s’approprier car sa réussite est celle de toute la communauté.

Enfin je voudrais adresser une mention spéciale à toute l’équipe de bénévoles qui travaille d’arrache-pied pour la réussite de ce mois et surtout pour le bien être des Sénégalais en général, au Canada. Je veux citer le Conseil d’Administration et son Président, les membres du Bureau Exécutif, nos partenaires ainsi que nos collaborateurs.

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