Cherté de la vie Les ménages à bout de souffle

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  Au moment où les autorités semblent avoir d’autres priorités comme celle de réélire leur chef aux prochaines joutes électorales, les ménages sénégalais n’en peuvent plus de supporter le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. Une situation difficile puisque le mois de Ramadan réputé dépensier arrive dans quelques jours.     Les prix du lait, du riz, de la pomme de terre et des légumes flambent L’étroite route qui mène à l’avenue Emile Badiane a laissé la place à un fouillis où voitures, marchands ambulants et piétons se disputent la chaussée. Là, après quelques minutes de marche à ruser, cherchant à se faufiler entre ce beau monde pour se frayer un chemin, la voiture s’immobilise devant la porte de ce mythique bâtiment qui date de l’époque coloniale: le marché Sandaga. Devant, des étales à même le sol sur lesquels on peut voir toutes sortes de légumes. Tomates fraîches, carottes, choux entre autres provisions. Une abondance qui laisse supposer des prix abordables. Mais  la réalité est tout autre:  les prix des légumes, le riz, le lait, la pomme de terre, l’oignon ont connu des hausses vertigineuses. Alors que dernièrement il y a eu une augmentation de 500 francs Cfa sur le sac de riz, les ménages doivent une nouvelle fois casquer pour assurer les besoins alimentaires. Le kilogramme d’oignon qui coûtait 250 francs Cfa il y a quelques semaines est subitement passé à 400 francs Cfa. Quant à la pomme de terre, elle reste  introuvable. Les marchands expliquent qu’il y a une rupture d’approvisionnement depuis deux semaines sur les marchés. Ce qui a du coup augmenté le prix du sac qui est passé de 7500 à 9500 francs Cfa. « Même le lait est maintenant considéré comme un produit de prestige par certains clients qui ne l’achètent » informe Aliou Sall, ce sont les tenancières de gargottes qui achètent le lait en poudre. Selon lui, beaucoup de foyers ne consomment plus le lait au petit déjeuner du fait de son coût élevé. Le kilogramme est actuellement à 3000 francs alors qu’il y a quelques semaines seulement, il coûtait 2000 francs. Au marché Sandaga comme à Castors ou Kermel, le cri de coeur est le même:«nous ne pouvons plus faire face» disent les femmes et les commerçants. Ils ont épuisé toutes les astuces pour enrayer les multiples hausses sur les produits de première consommation.  Les ménages font appel au système D Pourtant, de l’avis des sénégalais, cela ne semble guère intéresser les autorités de l’Etat. «Au moment où les ménages croulent sous le poids de la dure réalité du marché, aucune mesure n’est prise pour faire face à cette inflation généralisée des prix. Du côté des autorités, l’on est plutôt intéressé par la réélection du candidat Wade», fustige Anta Ndiaye une cliente venue faire des provisions. Pour s’en sortir, nos bonnes femmes multiplient les astuces. En témoignent les nombreuses anecdotes recueillies auprès d’elles. En ce qui concerne les légumes par exemple, Fama Fall, une habitante du plateau, a réduit ses dépenses. Elle qui avait l’habitude d’acheter en kilogramme ne peut plus se permettre ce luxe. «J’achète au détail maintenant», lâche la femme dépitée. Avant de nous informer que le kilogramme de la carotte est vendu à 1200 francs Cfa alors qu’il y a de cela trois mois, il fallait seulement 250 francs pour l’acheter. Cette hausse concerne également le choux, la tomate fraîche, les oignons verts, le navet… Mberry Wade, une autre cliente s’adapte également face à la cherté des denrées. «J’opère des choix. J’achète le stricte minimum faisant ainsi table rase sur beaucoup de légumes car, je ne peux pas tous acheter». Pourtant, notre interlocutrice est consciente des bienfaits des légumes mais elle est obligée de limiter ses besoins. Par contre, certaines femmes avouent ne rien changer de leur façon de faire le marché. Mais elles admettent toutes qu’elles le font avec beaucoup de difficultés. Une cliente qui n’a pas voulu révéler son identité soutient qu’aujourd’hui, faire le marché peut être assimiler à un parcours du combattant. «Il arrive même que l’on se bagarre avec les vendeurs puisque nous rejetons la faute sur eux alors qu’au fond, ils n’y sont pour rien», confesse-t-elle.   Des consommateurs devenus mauvais payeurs Ce ne sont pas seulement les ménages qui souffrent de cette situation. Les commerçants également ne sont pas épargnés. Ils accusent le coût de la vie mais aussi leurs propres clients. Aliou Sall, commerçant établi au marché Sandaga, révèle que la plus part des clients qui sollicitent l’option d’achat à crédit auprès d’eux ne payent jamais. «Souvent on leur accorde des crédits parce qu’elles sont plus ou moins fidèles mais après le crédit on ne les voit plus», dénonce-t-il. Il estime d’ailleurs à 100 000 francs Cfa les pertes liées aux crédits sur son commerce. Le paradoxe est que le risque de ne pas se faire rembourser n’empêche pas les commerçants de vendre à crédit malgré tous les risques. Ce qui diminue considérablement leur marge bénéficiaire. Or, les dettes non remboursées causent beaucoup de mal aux commerçants. La première conséquence est qu’ils ne font plus de bénéfice.  Et pour survivre, «on laisse nos priorités pour sauvegarder nos boutiques et autres magasins», renseigne Aliou Sall. Comme pour dire que l’enjeu maintenant c’est de conserver l’outil de travail et non de faire des bénéfices. Baye Fall, un autre commerçant, explique que c’est parce qu’il n’y a presque pas d’autre choix pour éviter de perdre une clientèle déjà émiettée car dit-il « les clients pensent que nous sommes responsables de la hausse, ce qui n’est pas le cas ». Ainsi, en plus de s’attirer les foudres des consommateurs, la baisse du pouvoir d’achat affecte sérieusement l’activité commerciale de ces marchands qui ne se lassent plus de répéter à tous leurs interlocuteurs que «les ménages n’achètent plus».   Un mauvais signe pour les achats du ramadan  Cette situation à n’en pas douter arrive au mauvais moment vu que les Musulmans vont bientôt
Ngoundji DIENG

1 COMMENTAIRE

  1. Et chez le vieux senile,on mange du caviar,de jolies cotelettes de moutons ou de porc,le tout bien arrose de champagne pour Madame aux frais du contribuable senegalais. Pas etonnant que Wedi veur s’eterniser au pouvoir « NGOUR DAFFA NEEKH! ». et mawaxxoon,waxxeet se fiche de nous qui lui assurons la bouffe,le loyer.

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