Elle siège à l’Assemblée nationale depuis mars 2007. Elle est infirmière d’Etat. Mais elle partage aussi, depuis 30 ans, l’intimité de Cheikh Béthio Thioune, le guide des thiantacounes. Elle, c’est Sokhna Aïcha Mama Kane, la seconde épouse de Serigne Béthio Thioune. Dans un long entretien accordé, ce week-end, à nos confrères du quotidien Walf Grand-Place, celle qui dit avoir rencontré Béthio Thioune en 1974 alors qu’ils servaient tous les deux à Kaolack revient en long et en large sur les années partagées avec son « Cheikh », la naissance du mouvement des thiantacounes, les relations entre son mari et le vénéré Serigne Saliou Mbacké…
Hal Pular d’origine mauritanienne, Sokhna Aïcha Mama Kane n’avait certainement pas pensé être avec un guide de la confrérie mouride, Cheikh Béthio, avec qui elle partage 30 ans de vie commune. Dans les colonnes de l’édition de ce week-end de Walf Grand-Place, elle raconte avoir fait ses études dans plusieurs établissements dont le lycée John Fitzgerald Kennedy, l’école des infirmières d’Etat d’où elle est sortie en 1964. Avant d’exercer son métier à la Polyclinique de Médina. Mais le destin avait décidé qu’elle allait rencontrer Cheikh Béthio Thioune en 1974 à Kaolack.
Et le mariage a été scellé le 28 février 1980. Sur les circonstances de sa rencontre avec Béthio Thioune, Sokhna Aïcha confie : « Quand je l’ai connu, il était administrateur civil à la commune de Kaolack. Et, j’étais affectée dans un dispensaire municipal qui était sous ses ordres. En ce moment là, il n’était pas Cheikh. Et, il ne m’était jamais venu à l’esprit qu’il serait un jour guide spirituel. »
A en croire la seconde épouse de Serigne Béthio Thioune, c’est avec étonnement qu’elle a vécu l’élévation de son époux au rang de « Cheikh ». « Mais, dit-elle, j’ai toujours connu le cheikh avec son marabout. D’ailleurs, 48h après notre mariage, il m’a conduit auprès de lui pour que je fasse mon acte d’allégeance. »
Justement racontant sa première rencontre avec le défunt Serigne Saliou Mbacké, Sokhna Aïcha Mama Kane se souvient : « Le Cheikh a toujours voué une foi inébranlable à Serigne Saliou. C’est un mois de mars qu’il m’a amenée chez lui. Depuis que je le connais, tout ce qui est beau ou ce qui est bien, c’est pour Serigne Saliou. Et, il ne s’attendait pas à être payé de la sorte. Tout ce qu’il a fait pour lui, c’est parce qu’il l’aime et il croit en lui. »
La seconde épouse de Cheikh Béthio dit retenir du défunt Serigne Saliou sa grande humilité. Preuve de cette humilité, après son mariage avec Béthio, Serigne Saliou lui a donné comme cadeau du parfum et de l’encens.
Issue d’une famille tidiane, Sokhna Aïcha Mama Kane raconte que cela a été facile pour elle de devenir épouse d’un Cheikh mouride. « J’avoue que cela n’a pas été difficile dans mon cas. Le Cheikh, bien qu’il n’ait pas connu mon père décédé avant notre mariage, entretenait de très bons rapports avec ma mère. En tant qu’aînée de toute ma famille, je n’ai pas eu de difficultés à devenir mouride. D’ailleurs, beaucoup de mes frères et sœurs m’ont suivie dans cette voie et l’on a même des Serigne Saliou dans notre famille. Pour vous dire que je n’ai pas eu de problèmes », raconte l’honorable député dans les colonnes de Walf Grand-Place.
Photo: une des épouses du Cheikh
Sur la rencontre entre Cheikh Béthio et Serigne Saliou, elle pense que cela relève du domaine divin. Et de détailler : « Rien que le lieu est évocateur. Ils se sont rencontrés dans un champ. Le Cheikh n’avait que 8 ans et Serigne Saliou était sur une calèche. Pour vous dire que c’est lui qui est allé chercher le Cheikh qui était avec son frère. Très jeune, il n’était même pas conscient de ce qui venait de se passer. En s’agrippant à la calèche, ce n’était pas un hasard. Donc, vous comprenez que la date du 17 avril est symbolique pour nous Thiantacounes. »
En outre, Sokhna Aïcha Mama Kane pense que Cheikh Béthio est un bon père de famille, mais aussi un époux modèle. « Je vis avec lui depuis 30 ans, mais il n’a pas changé. Cheikh Béthio est resté le même, il est resté constant. La preuve, il a fait de moi un député alors qu’il pouvait dire que celle-là est devenue vieille après 30 ans de mariage. Nous sommes 5 (épouses), mais il nous met au même pied pour vous dire que c’est un mari juste, un bon polygame », soutient-elle.
Avant d’assurer que « le Cheikh se porte bien ». Histoire de rassurer les thiantacounes quant à la maladie de leur guide.
Nettali.NET
D’une façon ou d’une autre, les chefs religieux ont un rôle important à jouer dans l’avenir du pays : il faudra juste que désormais les politiciens leur parlent un langage de vérité, ce qui n’est pas encore le cas.
🙂