L’autorité de l’Etat n’est pas obligée de s’exprimer par la force, elle peut bien
prendre la voie et la voix de la diplomatie. C’est vrai que la laïcité sénégalaise
est unique au monde, qu’elle fait partie du charme de notre démocratie. Mais
l’Etat restera toujours l’Etat. Sous ce rapport, j’aurais été à la place du Président
de la république, j’irais dans les cités religieuses et leur demanderais de surseoir
à toute manifestation religieuse. Auparavant, je m’adresserais directement à la
nation, car quand l’ Etat est en difficulté, la nation devient son pilier et son
bouclier… Nous n’avons pas le droit de sous-estimer cette maladie ! Un simple
rhume peut handicaper un travailleur : imaginons une épidémie et son impact
sur notre très faible économie ! Cette maladie est trop sournoise pour qu’on
puisse lui aménager des espaces de croissance. Il faut toujours opter pour
l’exercice graduel de la souveraineté de l’État. L’autorité de l’État ne peut certes
se passer de la contrainte, mais cette dernière a besoin de la diplomatie. Tout
père de famille normal exerce son autorité sur sa famille, mais nous n’avons pas
forcément besoin de recourir à la contrainte. Il nous arrive de parler à nos
enfants dans un discours plus opérationnel et plus efficient que la contrainte. Et
puis, un État avisé doit toujours explorer les pistes qui mènent à la concorde
avant d’imposer sa volonté.
Alassane K. KITANE
Professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès
Président du Mouvement citoyen LABEL-Sénégal