En faisant le cumul des heures de délestages de la Senelec, il est ressorti que les Sénégalais sont restés dans le noir 4 sur les 12 mois de l’année. D’un autre coté, le coût de production de l’électricité est de loin supérieur au prix de vente.
Les problèmes de trésorerie, de manque de combustibles, de déficit de production, donc de non satisfaction de la demande sont le lot quotidien de la Société nationale d’électricité (Senelec). Ce qui impact négativement sur la production, et les Sénégalais restent ainsi de longues heures dans le noir. En effet, faisant le diagnostic de la production, les auditeurs, dans leur rapport provisoire, ont montré que «le parc de production d’électricité de Senelec est en grande partie obsolète, peu fiable, très coûteux, inadapté et insuffisant en termes de capacité». Ce qui se traduit par «un déficit structurel de production de 100 Mw par rapport à la demande» et cela induit «des délestages fréquents et une détérioration continue de l’outil industriel». Le rapport parle même de 2950 heures de délestage soit 40% du temps. Et d’autres termes, si on fait le cumul, la Senelec déleste les usagers 4 mois sur les 12 de l’année.
Toujours dans le diagnostic de la production de la Senelec, les auditeurs ont constaté un vieillissement important de l’outil de production. Du coup, «le coût de production pour certaines centrales atteint jusqu’à 167 francs Cfa le Kw/h alors que l’électricité est vendue entre 108 et 120 francs Cfa au consommateur». À cela il s’ajoute que «le non-respect du programme de maintenance sur plusieurs années a accru et perpétué le cycle infernal des délestages». À titre illustratif, le programme de maintenance n’est réalisé qu’à hauteur de 25% en 2010 contre 59% en 2007.
Pour conclure, les auditeurs ont noté qu’il n’y avait «plus de maintenance sur les centrales» de la Senelec.Ils n’excluent pas dès lors un «risque incident maximal sur les centrales de la Senelec».
Par ailleurs, les auditeurs ont souligné que le retard dans la mise en œuvre de la centrale à charbon allait engendrer un déficit de 60 Mw par an du fait de l’accroissement de la demande en électricité qui est de 8 et 10% par année.
Bachir FOFANA
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