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De retour sur scène : Omar Pène remix sa carrière

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Après plus d’un an d’absence, Omar Pène retrouve la scène avec beaucoup d’attentes et d’interrogations.
Il avait disparu des radars des mélomanes pendant un an. Oumar Pène is back sur scène. Après une année en France pour soigner son diabète et soulager sa fatigue chronique, l’enfant de Médina retrouve ses terres remplies d’heureux souvenirs. «En quarante ans passés dans la musique, je n’ai jamais fait de break. Un cumul de fatigue ainsi que les nombreux voyages à l’étranger ont porté un coup. On a décelé chez moi un diabète. Tout cela concourt à ce que je prenne éventuellement du recul et essaye de me faire soigner. C’était exactement ça», dévoile Omar Pène dans une interview accordée au quotidien Le Soleil.
Durant ces moments de traversée de désert et de silence, il s’est réfugié auprès de sa famille. Là, il a bénéficié de la chaleur et regardé, éberlué devant son ordi, la blogosphère exploser de rumeurs folles et invraisemblables. Sa mort a été annoncée. Il aurait été amputé. Il sourit au moment de répondre à ces questions :
«Comme j’étais avec mon épouse, mon fils et mes petits enfants, j’étais occupé à autre chose. J’avais ma famille à mes côtés et j’étais en contact permanent avec mes collaborateurs qui étaient à Dakar. On n’a pas voulu faire des démentis. Personnellement, je ne voulais pas intervenir sur quoi que ce soit. J’ai voulu laisser les gens dire ce qu’ils veulent parce que j’avais d’autres préoccupations.»
Aujourd’hui, le monde de la musique baigne dans l’enthousiasme. Lui-même donne des signes de garantie d’une soirée grandiose. Affaibli par «la fatigue et le diabète», «Baye Pène» pourra-t-il retrouver son élan ? Son allant ? Saura-t-il reproduire ce magnétisme qui happait ses spectacles ? En tout cas, le poids de l’attente est écrasant. Ce n’est pas certain, tant le souffle lui manque, la scène lui est restée trop éloignée. Oui ! La réputation n’a pas été rongée par la longue absence. Le talent ? Non plus. Le spectacle de ce soir vise une simple évidence : Tuer les rumeurs sur sa capacité à tenir sur scène. Accessoirement, il remettra l’ordre dans ce désordre de mots qui ont été colportés durant cette longue absence. Elle l’est. Pour un artiste de sa trempe, un silence annuel équivaut à une fin de carrière ou à une démission pour n’importe quel quidam. Mais il a promis d’être à la hauteur de son passé qui l’a porté au firmament de la musique sénégalaise.
Doute et enthousiasme
Ces dernières semaines, les communicants ont déployé leur expertise pour le remettre sur la… voix du succès qu’il n’a jamais perdu. Il a pris ce coup d’arrêt quand ses rêves et passions étaient à leur apogée. Ce 30 août 2014 scelle un retour qu’il espère triomphal : «Ce sera un peu la fête de la musique. J’ai lancé un appel à tous les chanteurs qui veulent venir faire la fête. Le but recherché, c’est de réunir tout ce beau monde et de faire plaisir au public. Ensuite, on va revisiter le répertoire du Super Diamono parce que ça fait déjà un an depuis que je suis absent de la scène».
Bien sûr, durant un show réglé au millimètre, Omar Pène pourrait transformer son image de convalescent de diabète en celle d’un Moïse zen descendant d’un Sinaï avec la bonne parole. On ne sait pas trop ce qui pourrait l’expliquer. Mais il flotte un air de suspicion autour du spectacle de ce soir. On ne sait pas trop. Mais une dose d’incertitude plane sur la scène de Grand Théâtre. Laquelle fête le come-back de Omar Pène dans une ambiance follement électrique. Et de retrouvailles. «Je pense qu’on a l’opportunité de faire une prestation le 30 août prochain au Grand Théâtre national. Le 3 août dernier, j’étais à Paris où j’ai animé un concert. J’ai repris mes activités. Les fans sont venus me voir dès mon retour. Ils se sont rendu compte que je leur suis revenu en chair et en os. Je suis quelqu’un qui ne démissionne pas dans la vie, car j’ai accumulé beaucoup d’expériences grâce à mon parcours, ma vie tout court. J’ai vécu des tas de choses durant mon adolescence», philosophe l’auteur de Jaraaf.
Depuis l’effondrement du Grand Super Diamono, les relations au sein du groupe se décomposent et se recomposent autour d’intérêts mal identifiés. Les alliances stratégiques deviennent plus floues, des configurations nouvelles s’esquissent. L’éclat, la passion et l’énergie de Pape Dembel Diop, Lappa Diagne et autres étaient à l’origine d’innombrables innovations qui ont enrichi et amélioré l’existence de ce mythique orchestre. Pène avait mis en place un orchestre florissant, soudain décomposé et qui va devoir se forger un nouveau destin.
C’est un mélange unique, une touche d’artiste et la vision d’un artiste qui a bâti une société exceptionnelle, parmi les plus grandes de l’histoire musicale sénégalaise. Il a été un tel original, avec une profondeur créative, l’esprit imaginatif qui définit une époque. On ne sait pas ceux qui l’entoureront durant ce moment de retrouvailles (ou de retrou-failles ?). Il est par contre évident que certaines pointures ne seront pas au rendez-vous du Grand Théâtre. Artiste expérimenté, il relativise : «C’est un orchestre qui existe toujours. Le 30 août sera une occasion de répondre à certaines personnes qui se posent un certain nombre de questions. Le Super Diamono est un groupe qui ne meurt jamais. Nous allons montrer aux gens que, quoi qu’on puisse dire, il est possible de se réaliser dans un milieu et à travers un concept bien déterminé.» Jusqu’ici, il a su éviter des périls tapis dans son ombre, dès son premier souffle. Avec des chansons de légende : Afsud, Yeene, Gaïndé, Silmaxa… Ces tubes qui ont fait chavirer le cœur de milliers de romantiques à travers le Sénégal et monde. Ils ont traversé les époques et ont permis à Pène de devenir une icône. Il espère que sa voix n’est pas emportée. Et sa voie se poursuit. C’est la prière des mélomanes.

lequotidien.sn

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